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McGonagall s'arrêta net au milieu de la rue. Ses yeux flamboyèrent et sa voix se transforma en un sifflement. "Comment osez-vous !"

"Comment osez vous !" chuchota-t-il en retour.

"Vous me faites chanter ?"

Les lèvres de Harry se tordirent. "Je vous offre une faveur. Je vous donne une chance de garder notre précieux secret. Si vous refusez, j'aurais tous les motifs du monde pour aller poser des questions ailleurs, non par rancune envers vous, mais parce que j'ai besoin de savoir ! Dépassez votre colère futile envers un enfant qui, vous le croyez, se doit de vous obéir, et vous comprendrez que tout adulte sain d'esprit ferait de même ! Regardez les choses de mon point de vue ! Comment vous sentiriez-vous si c'était VOUS ?"

Harry regarda McGonagall, observa sa respiration saccadée. Il se rendit compte qu'il était temps d'adoucir la pression, de la laisser pondérer un moment. "Vous n'avez pas à décider tout de suite," dit Harry sur un ton plus normal. "Je comprendrais si vous vouliez plus de temps pour réfléchir à mon offre... mais je vous préviens d'une chose," dit Harry, sa voix devenant plus froide. "N'essayez pas ce Charme d'Oubliettes sur moi. Il y a quelque temps, j'ai conçu un signal, et je me le suis déjà envoyé à moi-même. Si je trouve ce signal et que je ne me souviens pas l'avoir envoyé..." Harry laissa sa voix traîner d'une façon lourde de sens.

Le visage de McGonagall travaillait sous le coup de divers changements d'expression. "Je... je ne pensais pas à vous lancer Oubliettes, M. Potter... mais pourquoi auriez-vous inventé un signal si vous ne connaissiez pas l'existence de -"

"J'y ai pensé en lisant un livre de science-fiction Moldu, et je me suis dit, bon, juste au cas où... Et non, je ne vous dirai pas le signal, je ne suis pas stupide."

"Je ne comptais pas vous le demander," dit McGonagall. Elle parut se replier sur elle-même, et eut l'air soudain très vieille et très fatiguée. "Ça a été une journée épuisante, M. Potter. Pourrions-nous prendre votre malle et vous envoyer chez vous ? Je vous fais confiance pour ne pas parler de cette affaire avant que j'ai eu le temps d'y réfléchir. Gardez à l'esprit qu'il n'y a que deux autres personnes au monde qui soient au courant de cette affaire, et ce sont le Directeur Albus Dumbledore et le Professeur Severus Rogue."

Donc. De nouvelles informations ; c'était une offre de paix. Harry acquiesça, tourna la tête vers l'avant et commença à marcher à nouveau.

"Donc maintenant je dois trouver un moyen de tuer un Seigneur des Ténèbres immortel," dit Harry, et il soupira de frustration. "J'aurais vraiment aimé que vous me disiez ça avant qu'on commence à faire du shopping."

Le magasin de malles était plus richement décoré que tout autre magasin que Harry ait visité auparavant ; les rideaux étaient luxueux et ornés de motifs délicats, le sol et les murs étaient faits de bois teint et poli, et les malles occupaient des places d'honneur sur des plate-formes en ivoire poli. Le vendeur était habillé de robes d'une qualité seulement un cran en dessous de celles de Lucius Malfoy, et il parlait avec une politesse huileuse et exquise tant à Harry qu'à McGonagall.

Harry avait posé ses questions, et avait gravité vers une malle de bois lourd, pas polie mais chaude et solide, gravée avec le motif d'un dragon gardien dont les yeux se déplaçaient pour regarder toute personne s'approchant. Une malle charmée pour être légère, réduire de taille sur commande, et faire pousser des petits tentacules griffus de sa base et se tortiller derrière son maître. Une malle avec deux tiroirs sur chacun de ses quatre côté qui glissaient pour révéler des compartiments aussi profonds que la malle entière. Un couvercle équipé de quatre cadenas, et chacun d'entre eux révélait un espace intérieur différent. Et - et c'était la partie importante - une poignée sur le fond qui glissait et révélait un cadre contenant des marches menant vers une petite pièce éclairée qui, estima Harry, pouvait contenir environ douze étagères.

Si ils faisaient des malles comme cella-là, Harry ne savait pas pourquoi qui que ce soit s'embêtait à posséder une maison.

Cent huit Gallions. C'était le prix d'une bonne malle, légèrement usée. A cinquante livres le Gallion, c'était assez pour s'offrir une voiture usagée. C'était plus cher que la somme de tout ce que Harry avait acheté de sa vie.

Quatre-vingt dix sept Gallions. C'était ce qui restait dans le sac d'or que Harry avait été autorisé à retirer de chez Gringotts.

McGonagall avait un air chagriné. Après une longue journée de shopping elle n'avait pas eu besoin de demander à Harry combien d'or il restait dans le sac après que le vendeur eut donné son prix, ce qui voulait dire que le Professeur pouvait faire du calcul mental sans crayon ni papier. A nouveau, Harry se rappela à lui-même que scientifiquement illettré n'était pas la même chose que stupide.

"Je suis désolée, jeune homme," dit McGonagall. "C'est entièrement de ma faute. Je vous proposerais bien de vous ramener à Gringotts, mais la banque est à présent fermée hormis pour ses services d'urgence."

Harry prit une profonde inspiration. Il devait devenir un peu en colère pour ce qu'il voulait maintenant essayer, autrement il n'aurait sûrement pas le courage de le faire. Il se dit : Elle ne m'a pas écouté, j'aurais pris plus d'or mais elle ne voulait pas écouter... Il repensa à la rage noire, plus tôt, et essaya d'en faire revenir un peu. Il visualisa la personne qu'il avait besoin d'être, se revêtit de cette personnalité comme d'une robe de sorcier. Concentrant son univers entier sur McGonagall et le besoin qu'il avait de tordre cette conversation à ses fins, il parla.

"Laissez-moi deviner," dit Harry. "Vous pensiez que vous vous donniez une grande marge d'erreur, que cent Gallions seraient plus que suffisants, et c'est pourquoi vous n'avez pas pris la peine de me prévenir quand nous sommes descendus à quatre-vingt dix sept."

McGonagall ferma les yeux avec résignation. "Oui."

"J'ai anticipé cela, Professeur McGonagall. J'ai anticipé que cela arriverait. Il y a des études montrant que c'est ce qui se passe quand les gens pensent qu'ils se donnent une grande marge d'erreur. Si c'était moi, j'aurai pris deux cent Gallions, juste pour être sûr ; il y avait plein d'argent dans cette chambre forte, et j'aurai pu y remettre la monnaie plus tard. Mais je savais que vous ne me laisseriez pas. Je savais qu'il était futile de demander. Je savais que vous seriez agacée et peut-être même énervée si je vous demandais. Ai-je tort ?"

"Non," dit McGonagall, "vous avez raison." Sa voix avait une note d'excuse, mais aussi une note d'orgueil personnel, comme si Harry était censé remarquer le grand, l'immense honneur que c'était de voir le Professeur McGonagall s'excuser auprès de lui.

"Vous devriez comprendre, Professeur McGonagall," Harry prononça ces mots avec soin, "que c'est pour ça que je ne fais pas confiance aux adultes. Vous pensiez qu'être adulte voulait dire que c'était votre rôle de m'empêcher de prendre trop d'argent dans ma chambre forte. Pas que c'était votre rôle de vous assurer que le travail soit fait quoi qu'il arrive.

Les yeux de McGonagall s'ouvrirent grand, et elle jeta un regard dur à Harry.