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Draco jeta un nouveau regard à Harry. "Que sais-tu au juste de Père ?"

"Hm... siège au Magenmagot, siège au Conseil des Gouverneurs de Poudlard, incroyablement riche, a l'attention du ministre Fudge, a la confiance du ministre Fudge, a probablement des photos hautement embarrassantes du ministre Fudge, plus grand de tous les Puristes du Sang depuis que le Seigneur des Ténèbres est parti, ancien membre du cercle intérieur des Mangemorts, reconnu comme porteur de la Marque des Ténèbres mais s'en est sorti en disant qu'il était sous un sort d'Impérium, ce qui était ridiculement peu vraisemblable et à peu près tout le monde le savait... méchant avec un 'M' capital et tueur né... je crois que c'est tout."

Les yeux de Draco devinrent si étroits qu'on aurait dit des fentes. "Je vois que McGonagall t'a tout dit."

"Non, elle a refusé de me dire quoi que ce soit au sujet de Lucius, à part que je devais me tenir à l'écart de sa personne. Donc, durant l'Incident au Magasin de Potions, pendant que le Professeur McGonagall était occupée à discuter avec le propriétaire et à essayer de tout garder sous contrôle, j'ai attrapé l'un des clients et je l'ai interrogé lui au sujet de Lucius."

Les yeux de Draco s'agrandirent à nouveau. "Tu as vraiment fait ça ?"

Harry jeta un regard perplexe à Draco. "Si j'ai menti la première fois, je ne vais pas te dire la vérité juste parce que tu me poses encore la question."

Il y eut une pause, tandis que Draco absorbait cette information.

"Tu vas tellement aller à Serpentard."

"Je vais tellement aller à Serdaigle, merci bien. Je veux le pouvoir juste pour avoir les livres."

Draco gloussa. "Ouais, bien sûr. Enfin bref... pour répondre à ta question..." Draco prit une profonde inspiration, et son visage devint sérieux. "Père a manqué un vote du Magenmagot pour moi. J'étais sur un balai et je suis tombé et je me suis brisé de nombreuses côtes. Ça faisait vraiment mal. Je n'avais jamais eu aussi mal et je pensais que j'allais mourir. Alors Père a raté ce vote très important, parce qu'il était là à côté de mon lit à Ste Mangouste, me tenant la main et me promettant tout irait bien."

Harry regarda ailleurs, mal à l'aise, puis, avec effort, se força à regarder à nouveau Draco. "Pourquoi me dis-tu ça ? Ça semble assez... intime..."

Draco regarda Harry avec grand sérieux. "L'un de mes précepteurs m'a dit un jour que les gens forment des amitiés fortes en connaissant des choses intimes l'un sur l'autre, et la raison pour laquelle la plupart des gens n'ont pas d'amis proches est qu'ils sont trop gênés pour partager quoi que ce soit de vraiment intime." Draco ouvrit ses paumes d'un air invitant. "A ton tour ?"

Harry observa que savoir que l'expression pleine d'espoir de Draco lui avait été instillée par des mois de pratique ne la rendait pas moins efficace. En fait, si, ça la rendait moins efficace, mais malheureusement pas sans effet. On pouvait dire la même chose au sujet de la façon intelligente dont Draco poussait à la réciprocité en offrant un cadeau non sollicité, une technique que Harry avait découverte dans ses livres de psychologie sociale (une expérience avait montré qu'un cadeau inconditionnel de 5 $ était deux fois plus efficace qu'une offre conditionnelle de 50 $ à pousser les gens à répondre à des questionnaires). Draco avait fait cadeau d'une confidence non sollicitée à Harry, et il l'invitait maintenant à offrir une confidence en retour... et le truc, c'était que Harry se sentait poussé à le faire. Un refus, Harry en était certain, se heurterait à un air triste regard déçu, et peut être à une petite quantité de mépris indiquant que Harry avait perdu des points.

"Draco," dit Harry, "il faut que tu sache que je sais exactement ce que tu es en train de faire. Mes livres appellent ça réciprocité et ils parlent du fait qu'il a été prouvé que, pour obtenir de quelqu'un qu'il fasse quelque chose, il était deux fois plus efficace de simplement lui donner deux Mornilles que de lui en promettre vingt..." Harry laissa sa phrase en suspens.

Draco avait l'air triste et déçu. "Ce n'était pas censé être un piège, Harry. C'est une véritable technique pour devenir amis."

Harry leva une main. "Je n'ai pas dit que je n'allais pas te répondre. J'ai juste besoin de temps pour choisir quelque chose d'intime mais d'inoffensif. Disons juste... que je voulais que tu saches qu'on ne peut pas me brusquer à faire quelque chose." Un moment de réflexion permettait de désamorcer de nombreuses techniques de conformisation, une fois que vous saviez les reconnaître.

"Très bien," dit Draco. "J'attendrai pendant que tu trouves quelque chose. Oh, et s'il te plaît, enlève ton écharpe pendant que tu me le dis."

Simple mais efficace.

Et Harry ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point, comparé à Draco, il avait été maladroit, embarrassé et sans grâce dans ses tentatives de résister à la manipulation / de sauver la face / de frimer. J'ai besoin de ces précepteurs.

"Très bien," dit Harry après un moment. "Voilà mon histoire." Il jeta un coup d'oeil aux alentours puis enroula l'écharpe autrement autour de son visage, dévoilant tout sauf la cicatrice. "Euh... il semble que tu puisses vraiment compter sur ton père. Je veux dire... si tu lui parles sérieusement, il va toujours t'écouter et te prendre au sérieux."

Draco hocha la tête.

"Parfois," dit Harry, et il avala sa salive. C'était étonnamment difficile, mais c'était censé l'être. "Parfois je souhaite que Papa soit plus comme le tien." Les yeux de Harry fuirent ceux de Draco plus ou moins automatiquement, et Harry se força à le regarder à nouveau.

Puis Harry fut frappé par l'énormité de ce qu'il venait de dire, et il ajouta hâtivement, "Non pas que je souhaite que mon Papa soit un instrument de mort parfait comme Lucius, je voulais juste dire que je voudrais qu'il me prenne au sérieux -"

"Je comprends," dit Draco avec un sourire. "Et voilà... maintenant il semble qu'on s'est un peu rapproché du statut d'amis, non ?"

Harry hocha la tête. "Ouais. En effet. Euh... sans vouloir t'offenser je pense que je vais remettre mon déguisement, je ne veux vraiment pas avoir à gérer -"

"Je comprends."

Harry enroula à nouveau l'écharpe tout autour de son visage.

"Mon père prend tous ses alliés au sérieux," dit Draco. "C'est pourquoi il a beaucoup d'alliés. Tu devrais peut-être le rencontrer."

"J'y penserai," dit Harry d'une voix neutre. Il secoua la tête avec incrédulité. "Alors comme ça tu es vraiment son seul point faible. Heh."

Maintenant Draco jetait un regard vraiment bizarre à Harry. "Tu veux aller boire quelque chose, ou trouver un endroit où nous asseoir ?"

Harry se rendit compte qu'il était resté debout au même endroit trop longtemps et s'étira, essayant de faire craquer son dos. "Certainement."

Le quai commençait maintenant à se remplir, mais il restait une zone plus tranquille du côté le plus éloigné de la locomotive à vapeur rouge. Sur le chemin ils croisèrent un vendeur, un homme chauve mais barbu, avec un petit chariot portant des journaux et des bandes dessinées ainsi que des canettes vert néon empilées.

Le vendeur, à vrai dire, était penché en arrière, et buvait depuis l'une des canettes vert néon au moment même où il repéra l'élégant et raffiné Draco Malfoy s'approcher aux côtés d'un garçon mystérieux à l'air incroyablement stupide avec une écharpe attachée autour de la tête, ce qui poussa le vendeur à subir une quinte de toux soudaine au milieu d'une gorgée et à faire dégouliner une grande quantité de liquide vert néon sur sa barbe.