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Draco se pencha lentement. Il y avait une étrange expression sur son visage. "Si c'est une vraie image, pourquoi ne bouge-t-elle pas ?"

Bouger ? Oh. "Les Moldus peuvent faire des images qui bougent mais ils ont besoin d'une plus grande boite pour les montrer, ils ne peuvent pas encore les faire tenir sur des pages de livres."

Le doigt de Draco se posa sur une des combinaisons. "Qu'est ce que c'est ?" Sa voix commençait à vaciller.

"Ce sont des humains. Ils portent des combinaisons qui recouvrent tout leur corps afin de leur donner de l'air, car il n'y a pas d'air sur la Lune."

"C'est impossible," murmura Draco. Il y avait de la terreur dans ses yeux, ainsi qu'une confusion absolue. "Aucun Moldu ne pourrait jamais faire ça. Comment..."

Harry reprit le livre, tourna les pages jusqu'à ce qu'il ait trouvé ce qu'il cherchait. "C'est une fusée qui s'élève. Le feu la pousse toujours plus haut, jusqu'à ce qu'elle arrive à la Lune." Tourna d'autres pages. "C'est une fusée au sol. Cette petite poussière à coté est une personne." Draco s'étouffa. "Aller sur la lune coûte l'équivalent de... probablement autour de deux mille millions de Gallions." Draco s'étrangla. "Et ça a demandé les efforts de... probablement plus de personnes que le nombre total d'habitants de l'Angleterre magique." Et lorsqu'ils arrivèrent, ils laissèrent une plaque disant : 'Nous venons en paix, pour toute l'humanité.' Tu n'es pas encore prêt à entendre ces mots, Draco, mais j'espère que tu le seras un jour...

"Tu dis la vérité," dit lentement Draco. "Tu ne fabriquerais un livre entier juste pour me raconter ça - et puis je peux l'entendre dans ta voix. Mais... mais..."

"Comment, sans baguettes ni magie ? C'est une longue histoire, Draco. La science ne fonctionne pas en agitant des baguettes et en chantonnant des sortilèges, elle fonctionne en sachant comment l'univers fonctionne à un niveau si profond que l'on sait exactement comment faire faire à l'univers ce qu'on veut qu'il fasse. Si la magie consiste à jeter un Impero sur quelqu'un pour lui faire faire ce que l'on veut, alors la science consiste à les connaître si bien que l'on sait exactement quoi leur dire pour leur faire croire que c'était leur idée depuis le début. C'est beaucoup plus difficile que d'agiter une baguette, mais ça marche là où les baguettes échouent, exactement comme si, si l'Impero échouait, on pourrait toujours essayer de persuader la personne. Et la Science se construit de génération en génération. Il faut vraiment savoir ce qu'on fait quand on fait de la science - et quand on comprend vraiment quelque chose, on peut l'expliquer à quelqu'un d'autre. Les plus grands scientifiques du siècle dernier, les plus grands noms qu'on prononce avec révérence aujourd'hui encore... leurs pouvoirs ne sont rien comparé aux plus grands scientifiques d'aujourd'hui. Il n'y a pas d'équivalent scientifique aux arts perdus qui ont érigé Poudlard. Les pouvoirs de la science ne font que croître d'année en année. Et nous commençons à comprendre et à démêler les secrets de la vie et de l'hérédité. Nous serons capables d'observer le sang dont tu as parlé et de voir ce qui fait de toi un sorcier, et dans une ou deux génération, nous pourrons pousser ce sang à faire de tous vos enfants des sorciers aussi puissants qu'avant. Donc tu vois, ton problème n'est pas aussi grave qu'il en a l'air, parce que dans quelques décennies la science pourra le résoudre pour toi."

"Mais..." dit Draco. Sa voix tremblait. "Si les Moldus ont ce genre de pouvoir... alors... que sommes nous ?"

"Non Draco, tu n'y es pas. Ne vois-tu pas ? La science exploite le pouvoir de la compréhension humaine pour observer le monde et comprendre comment il fonctionne. Elle ne peut échouer sans que l'humanité n'échoue. Ta magie pourrait s'éteindre, et tu le haïrais, mais tu serais toujours toi. Tu serais toujours là pour le regretter. Puisque la science se repose sur mon intelligence humaine, c'est le pouvoir qui ne peut m'être enlevé sans m'enlever moi. Même si les lois de l'univers changent, que tout mon savoir devient nul et non avenu, je n'aurai qu'à découvrir les nouvelles lois, comme ça a été fait auparavant. Ce n'est pas propre aux Moldus, c'est propre aux humains, ça ne fait qu'affiner le pouvoir que tu utilises à chaque fois que tu regardes quelque chose que tu ne comprends pas et que tu demandes 'Pourquoi ?'. Tu es un Serpentard, Draco, ne vois-tu pas l'implication ?"

Draco leva les yeux du livre et regarda Harry. Son visage exhibait une compréhension naissante. "Les sorciers peuvent apprendre à utiliser ce pouvoir."

Et maintenant, précautionneusement... l'appât est placé, maintenant l'hameçon... "Si tu peux te voir comme un humain plutôt que comme un sorcier alors tu peux entraîner et affiner tes pouvoirs d'humain."

Et si cette consigne n'était pas dans tous les curriculums scientifiques, Draco n'avait pas besoin de le savoir, n'est-ce pas ?

Les yeux de Draco semblaient profondément pensifs. "As-tu...déjà fait ça ?"

"Jusqu'à un certain point," accorda Harry. "Ma formation n'est pas pas complète. Pas à onze ans. Mais - mon père m'a aussi offert des précepteurs, vois tu." D'accord, c'étaient des étudiants en doctorat affamés, et c'était parce que Harry avait un cycle de sommeil de 26 heures - qu'est ce que le Professeur McGonagall allait faire à ce sujet ? - mais laissons cela de côté pour le moment...

Lentement, Draco hocha la tête. "Penses-tu que tu puisses maîtriser les deux arts, ajouter leurs pouvoirs, et..." Draco fixa Harry. "Devenir le Seigneur des deux mondes ?"

Harry eut un rire maléfique, à ce point de la conversation ça semblait venir naturellement. "Draco, il faut que tu te rendes compte que l'intégralité du monde que tu connais, toute l'Angleterre magique, n'est qu'une case d'un plateau de jeu bien plus grand. Le plateau de jeu inclut des endroits comme la Lune, et les étoiles dans le ciel nocturne, qui sont des lumières comme le Soleil seulement inimaginablement plus lointaines, et d'autres choses comme des galaxies, qui sont considérablement plus immenses que la Terre et le Soleil, des choses si grandes que seuls les scientifiques peuvent les voir et que tu ne sais même pas qu'elles existent. Mais je suis vraiment un Serdaigle, tu sais, pas un Serpentard. Je ne veux pas diriger l'univers. Je pense juste qu'il pourrait être mieux organisé."

Le visage de Draco témoignait d'une crainte révérentielle. "Pourquoi me dis tu ça ?"

"Oh... il n'y a pas beaucoup de gens qui savent faire de la vraie science - comprendre quelque chose pour la première fois, même si ça les rend incroyablement confus. Ça m'aiderait d'avoir de l'aide."

Draco fixa Harry la bouche ouverte.

"Mais ne t'y trompes pas Draco, la vraie science n'est pas comme de la magie, tu ne peux pas la pratiquer et t'en aller inchangé, comme quand tu apprends les mots d'un nouveau sort. Le pouvoir a un prix, un prix si élevé que la plupart des gens refusent de le payer."

Draco hocha la tête, comme si finalement, il entendait quelque chose qu'il pouvait comprendre. "A quel prix ?"

"Apprendre à admettre qu'on a tort."

"Euh," dit Draco, après que la pause dramatique se soit étiré durant quelques instants. "Tu vas expliquer ça ?"

"En essayant de comprendre comment quelque chose fonctionne à un niveau aussi profond, les quatre-vingt dix neuf premières explications auxquelles tu vas arriver seront fausses. La centième sera juste. Tu dois donc apprendre à admettre que tu as tort, encore et encore et encore. Ça n'a pas l'air d'être grand chose, mais c'est si difficile que la plupart des gens ne peuvent pas pratiquer la science correctement. Toujours se remettre en question, toujours jeter un nouveau regard aux choses qu'on avait toujours considérées comme acquises," comme d'avoir un Vif dans le Quidditch, "et chaque fois que tu changes d'avis, tu changes qui tu es. Mais je mets la charrue avant les bœufs. Bien avant les bœufs. Je veux juste que tu saches... que je t'offre de partager un peu de mon savoir. Si tu le veux. Il y a juste une condition."