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Hermione se laissa tomber durement sur le banc. Harry Potter ferma la porte et s'assit à coté d'elle.

"Pourrais-tu s'il te plaît m'expliquer ce qui se passe ?" dit Hermione d'une voix faible. Elle se demandait si traîner avec Harry Potter voulait dire qu'elle serait toujours autant déroutée.

"Oh, eh bien ce qui s'est passé c'est que Fred et George et moi avons vu ce pauvre petit garçon à la gare - la femme qui l'accompagnait était partie un moment, et il avait l'air vraiment effrayé, comme si il était certain qu'il allait être attaqué par des Mangemorts ou quelque chose comme ça. Et il y a un dicton qui dit que la peur est souvent pire que l'objet de la peur, donc je me suis dit que c'était un type à qui ça pourrait être bénéfique de voire son pire cauchemar devenir réalité et de se rendre compte que ce n'était pas si grave que ce qu'il craignait -"

Hermione resta assise, sa bouche grande ouverte.

"- et Fred et George ont trouvé ce sort qui assombrit et floute les écharpes enroulées autour d'un visage, comme si nous étions des rois morts-vivants et que c'étaient nos linceuls -"

Elle n'aimait pas du tout où cette histoire allait.

"- et après que nous ayons fini de lui donner tous les bonbons que j'avais acheté, on s'est dit : 'Donnons-lui de l'argent ! Ha ha ha ! Voilà des Noises, garçon ! Prends une Mornille d'argent !' en dansant autour de lui et en riant d'un air maléfique et tout ça. Je pense qu'il y avait quelques personnes dans la foule qui voulaient intervenir, mais l'apathie du témoin les a retenues assez longtemps pour qu'ils aient le temps de voir ce qu'on faisait, et ensuite ils étaient bien trop confus pour faire quoi que ce soit. Il a finit par dire 'allez-vous en' en chuchotant très doucement alors nous sommes parties tous les trois en criant et en courant, et en disant quelque chose à propos de la lumière qui brûlait. J'espère qu'il n'aura pas autant peur de se faire malmener à l'avenir. Ça s'appelle la thérapie par désensibilisation, au fait."

D'accord, elle n'avait pas deviné où cette histoire allait.

Le feu d'indignation brûlante qui était l'un des moteurs principaux de Hermione s'éveilla en vrombissant, même si une part d'elle voyait bien ce qu'il avait essayé de faire. "C'est affreux ! Tu es affreux ! Ce pauvre garçon ! Tu as fait quelque chose de méchant !"

"Je pense que le mot que tu cherches est amusant, et quoi qu'il en soit tu poses la mauvaise question. La question est : cela a-t-il fait plus de bien que de mal, ou plus de mal que de bien ? Si tu as le moindre argument en rapport avec cette question, je serai heureux de l'entendre, mais je n'accepterai aucune autre critique tant que celle-ci n'aura pas été réglée. Je suis tout à fait d'accord, ce que j'ai fait a l'air affreux, méchant, et brutalisant, vu qu'un petit garçon effrayé est concerné et ainsi de suite, mais ce n'est certainement pas le problème clé, non ? Au fait, ça s'appelle le conséquentialisme, et ça signifie qu'un acte n'est pas bon ou mauvais parce qu'il a l'air bon ou mauvais, ou autre chose du genre ; la seule question est celle du résultat final - quelles sont les conséquences."

Hermione ouvrit la bouche pour dire quelque chose de cinglant mais il semblait malheureusement qu'elle avait négligée l'étape où elle pensait à quelque chose à dire avant d'ouvrir la bouche. Tout ce qu'elle trouva fut : "Et si il a des cauchemars ?"

"Honnêtement je ne pense pas qu'il avait besoin de notre aide pour avoir des cauchemars, et si il a des cauchemars à propos de ça, alors ce sera des cauchemars où les monstres vous donnent du chocolat et ça c'était notre but initial."

Le cerveau de Hermione hoquetait de confusion à chaque fois qu'elle essayait de se mettre correctement en colère. "Ta vie est-elle toujours si inhabituelle ?" dit-elle enfin.

Le visage de Harry Potter rayonna de fierté. "Je la rends inhabituelle. Tu observes le résultat de beaucoup de travail et d'huile de coude."

"Donc..." dit Hermione, et elle se tut avec maladresse.

"Donc," dit Harry Potter, "quelle est l'étendue exacte de tes connaissances scientifiques ? Je sais résoudre des équations, je connais un peu de théorie de probabilité Bayésienne et de théorie de la décision et beaucoup de science cognitive, et j'ai lu le Cours de Physique de Feynman (du moins le volume 1) et Jugement dans l'Incertitude : Heuristiques et Biais et Langage dans la Pensée et l'Action et Influence et Manipulation et Choix Rationnel dans un Monde Incertain et Gödel, Escher, Bach et Un pas plus loin et -"

Le quiz et le contre-quiz qui suivirent durèrent plusieurs minutes avant d'être interrompus par un autre coup timide frappé à la porte. "Entrez" dirent-ils presque au même instant, et la porte glissa pour révéler Neville Londubat.

Neville pleurait vraiment cette fois. "J'ai été à la voiture de tête et j'ai trouvé un p-préfet mais il m'a d-dit que les préfets ne devaient pas être dérangés pour des petits affaires telles que des tortues m-manquantes."

Le Survivant changea d'expression. Ses lèvres devinrent une ligne fine. Sa voix, lorsqu'il parla, était froide et sinistre. "Quelles étaient ses couleurs ? Vert et argent ?"

"N-non, son badge était r-rouge et or."

"Rouge et Or !" s'écria Hermione. "Mais ce sont les couleurs de Gryffondor !"

Harry Potter chiffla en entendant ça, un son effrayant qui aurait pu venir d'un serpent et fit tressaillir Neville et Hermione. "Je suppose," cracha Harry Potter, "que trouver la tortue d'un quelconque première année n'est pas assez héroïque pour mériter un préfet de Gryffondor. Viens Neville, je vais venir avec toi cette fois, et on verra si le Survivant obtient plus d'attention. D'abord nous trouverons un préfet qui sait jeter des sorts, et si ça ne marche pas, nous trouverons un préfet qui n'a pas peur de se salir les mains, et si ça ne marche pas, je commencerai à recruter parmi mes fans et si nous le devons nous démonterons ce train boulon par boulon."

Le Survivant se leva, attrapa la main de Neville, et Hermione se rendit compte dans un hoquet mental qu'ils avaient presque la même taille, et pourtant une partie d'elle-même insistait sur le fait que Harry Potter faisait au moins trente centimètres de plus, et Neville quinze de moins.

"Reste !" lui lâcha Harry Potter - non, attends, le lâcha à sa malle - et il ferma la porte fermement et s'en fut.

Elle aurait probablement dû y aller avec eux, mais pendant un bref moment Harry Potter était devenu si effrayant qu'elle était plutôt contente de ne pas l'avoir suggéré.

L'esprit de Hermione était maintenant si embrouillé qu'elle ne pensait même pas pouvoir lire "Histoire : Son Poudlard". Elle avait l'impression qu'un rouleau compresseur lui était passé dessus et l'avait transformée en pancake. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle pensait, ou de ce qu'elle ressentait, et encore moins de pourquoi. Elle resta juste assise à la fenêtre et regarda le paysage en mouvement.

Bon, au moins elle savait pourquoi elle se sentait un peu triste.

Peut-être que Gryffondor n'était pas aussi merveilleux qu'elle ne le pensait.

*Chapter 9*: Titre effacé, Partie 1

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