"Nous savons tous deux que tu n'as aucun moyen de vérifier mon honnêteté et que tu ne va pas vraiment refuser d'être Trié à cause de la réponse que je t'ai donné, alors arrête avec tes tracasseries inutiles et passe à autre chose."
Stupide, injuste télépathie asymétrique, ça ne laissait même pas Harry finir ses propres -
"Lorsque j'ai parlé de ta colère, tu t'es souvenu de la façon dont le Professeur McGonagall t'avait dit qu'elle voyait parfois en toi quelque chose qui ne semblait pas venir d'une famille aimante. Tu as pensé à comment Hermione, après que tu ais aidé Neville, t'ai dit que tu avais semblé 'effrayant'."
Harry hocha mentalement la tête. Il se trouvait lui-même assez normal - il réagissait simplement aux situations dans lesquelles il se trouvait, c'était tout. Mais le Professeur McGonagall semblait penser qu'il y avait plus que cela. Et lorsqu'il y pensait, même lui devait admettre que...
"Que tu ne t'aimes pas quand tu es en colère. Que c'est comme de manier une épée dont le fil est assez fin pour faire jaillir du sang de ta propre main, ou de regarder le monde à travers un monocle de glace qui gèle ton œil tout en aiguisant ta vue."
Ouais. Je suppose que j'ai remarqué. Et alors ?
"Je ne peux comprendre cette affaire pour toi si tu ne la comprends pas toi-même. Mais je sais cela : si tu vas à Serdaigle ou à Serpentard, ça renforcera ta froideur. Si tu vas à Poufsouffle ou à Gryffondor, ça renforcera ta chaleur. CECI est quelque chose qui m'importe beaucoup, et c'est de cela dont je voulais te parler depuis le début !"
Les mots tombèrent dans les processus de pensée de Harry avec un choc qui l'arrêta net. On aurait dit que la réponse évidente était qu'il ne devrait pas aller à Serdaigle. Mais il appartenait à Serdaigle ! N'importe qui pouvait voir ça ! Il devait aller à Serdaigle !
"Non, tu n'es pas obligé d'y aller," dit le Choixpeau avec patience, comme si il pouvait se remémorer un récapitulatif statistique dans lequel cette partie de la conversation avait déjà eu lieu de bien nombreuses fois.
Hermione est à Serdaigle !
À nouveau l'impression de patience. "Tu peux la retrouver après les cours et travailler avec elle."
Mais mes plans -
"Alors replanifie ! Ne laisse pas ta vie être gouvernée par ta réticence à réfléchir un peu plus. Tu sais ça."
Où irais-je, sinon à Serdaigle ?
"Ahem. 'Les enfants intelligents à Serdaigle, les méchants à Serpentard, ceux qui rêvaient d'être des héros à Gryffondor, et tous ceux qui accomplissent le vrai travail à Poufsouffle.' Ceci dénote un certain respect. Tu sais bien que le fait d'être Consciencieux est tout aussi importante que l'intelligence pure dans la détermination du résultat d'une vie ; tu penses que tu seras extrêmement loyal à tes amis si jamais tu en as, tu n'est pas effrayé par la possibilité que les problèmes scientifiques que tu as choisis prendront peut-être dix ans à être résolus -"
Je suis paresseux ! Je déteste travailler ! Je déteste le labeur sous toutes ses formes ! Des raccourcis intelligents, ça c'est moi !
"Et tu trouverais la loyauté et l'amitié à Poufsouffle, une camaraderie que tu n'aurais jamais eue avant. Tu découvrirais que tu peux compter sur les autres, et cela guérirait quelque chose qui est cassé en toi."
C'était à nouveau un choc. Mais que les membres de Poufsouffle trouveraient-ils chez moi, qui n'ai jamais appartenu à leur Maison ? Des paroles acides, un esprit tranchant, du dédain pour leur incapacité à se maintenir à mon niveau ?
Maintenant c'étaient les pensées du Choixpeau qui étaient lentes, hésitantes. "Je dois Trier pour le bien de tous les étudiants de toutes les Maisons... mais je pense que tu pourrais apprendre à être un bon Poufsouffle, et que tu ne serais pas trop mal à ta place là-bas. Tu seras plus heureux à Poufsouffle que dans une autre maison ; c'est la vérité."
En ce qui me concerne, le bonheur n'est pas la chose la plus importante qui soit au monde. Je ne deviendrais pas tout ce que je pourrais être à Poufsouffle. Je sacrifierais mon potentiel.
Le Choixpeau tressailli ; Harry pouvait le sentir, étrangement. C'était comme si il avait donné un coup de pied dans les couilles du Choixpeau - dans un composant fortement pondéré de sa fonction d'utilité.
Pourquoi essaies-tu de m'envoyer dans un endroit qui n'est pas mien ?
La pensée du Choixpeau était presque un murmure. "Je ne peux pas te parler des autres - mais penses-tu être le premier Seigneur des Ténèbres potentiel à passer sous mes bords ? Je ne peux connaître les cas individuels, mais je peux savoir ceci : De ceux qui ne comptaient pas, au début, commettre le mal, certains écoutèrent mes mises en garde, et se rendirent en des Maisons où ils allaient trouver le bonheur. Et certains autres... certains autres ne m'écoutèrent pas."
Cela stoppa Harry. Mais pas longtemps. Et de ceux qui qui ne tinrent pas compte de l'avertissement - devinrent-ils tous des Seigneurs des Ténèbres ? Ou certains parvinrent-ils aussi à la grandeur dans le Bien ? De quels pourcentages exacts parlons-nous ?
"Je ne peux te donner des statistiques exactes. Je ne peux les savoir afin de ne pouvoir les compter. Je sais juste que tes chances n'ont pas l'air bonnes. Elles ont l'air très pas-bonnes."
Mais je ne ferai jamais ça ! Jamais !
"Je sais que j'ai déjà entendu ça auparavant."
Je ne suis pas un Seigneur des Ténèbres en puissance !
"Si, tu l'es. Tu l'es vraiment, vraiment beaucoup."
Pourquoi ! Juste parce que j'ai un jour pensé que ce serait cool d'avoir une légion de disciples au cerveaux lavés chantant 'Loué soit le Seigneur des Ténèbres Harry' ?
"Amusant, mais ce n'était pas ta première pensée vagabonde, avant que tu ne la substitue par quelque chose de plus sûr, de moins dommageable. Non, ce que tu t'es d'abord rappelé était la façon dont tu avais sérieusement envisagé d'aligner tous les Puristes du Sang et de les guillotiner. Et maintenant tu te dis que tu n'étais pas sérieux, mais tu l'étais. Si tu pouvais le faire à l'instant et que personne ne le saurait jamais, tu le ferais. Ou ce que tu as fait ce matin à Neville Londubat, au fond de toi tu savais que c'était mal mais tu l'a fait quand même parce que c'était drôle et que tu avais une bonne excuse et que tu pensais que le Survivant pouvait s'en tirer -"
C'est injuste ! Maintenant tu ressors mes peurs profondes, qui ne sont pas forcément réelles ! J'étais inquiet à l'idée que je puisse penser comme ça, mais j'ai fini par décider que ça aiderait Neville.
"C'était en fait une rationalisation. Je le sais. Je ne peux savoir quelles seront les vraies conséquences pour Neville - mais je sais ce qui se passait vraiment dans ta tête. La pression décisive est venue du fait que c'était une idée tellement maline que tu ne pouvais pas supporter l'idée de ne pas le faire, et tant pis pour la terreur de Neville."
C'était comme un grand coup de poing porté sur tout le soi de Harry. Il s'écroula, puis se reprit :