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Le gourdin en lévitation recula devant le troll, alla de la terrasse vers l'espace ouvert sous la toiture ; et le troll fit un bond prodigieux qui amena presque le gourdin dans ses mains. Puis il fit un autre grand bond quand le gourdin fit un mouvement de côté ; Le balais volant s'avança, Harry en sauta et courut vers l'endroit où Hermione Granger gisait dans une flaque de son propre sang, ses jambes dévorées jusqu'en haut des cuisses.

Les mains de Harry déchirèrent l'emballage du kit de soin tiré de sa bourse, saisirent l'un des garrots auto-serrants et le placèrent autour de l'un des moignons en lambeaux marqués de traces de dents, ses mains ne glissèrent que brièvement sur le sang, mais elles ne tremblaient pas, il n'aurait pu leur permettre de trembler. Lorsque le garrot finit de s'enrouler il se serra avec force et encore plus de sang jaillit, mais le flot s'interrompit soudain sur ce moignon de cuisse et Harry se tourna vers l'autre. Une partie de son esprit hurlait, hurlait, hurlait, et même la partie de lui qui ramassait l'autre garrot auto-serrant l'entendit, mais cela non plus n'était pas permis.

Les deux jumeaux Weasley criaient des sortilèges l'un après l'autre, à une vitesse qui aurait rendu Harry inconscient en soixante secondes ; parfois les jumeaux criaient simultanément deux sortilèges avec une coordination parfaite, mais la plupart éclataient en une inoffensive douche d'étincelles contre la peau du troll. Alors que l'autre tourniquet se resserrait autour d'une autre effusion de sang, Harry leva les yeux vers un "Diffindo !" / _"Reducto !_" qui fit exploser les yeux vulnérables du troll en deux jets d'humeurs vitreuses, mais ce dernier mugit une fois de plus, et ses yeux se commencèrent à se reformer instantanément.

"Du feu et de l'acide !" hurla Harry. "Utilisez du feu ou de l'acide !"

"Fuego !" / "Incendio !" Entendit-il, mais il ne regardait plus, il saisissait la seringue emplie du liquide orange et lumineux qu'était la potion oxygénante et la plongeait dans le cou de Hermione, là où Harry espérait trouver l'artère carotide, afin de maintenir son cerveau en vie si ses poumons ou son cœur s'arrêtaient ; tant que son cerveau restait intact tout le reste pouvait être réparé, la magie pourrait forcément le réparer, la magie pourrait forcément le réparer, la magie pourrait forcément le réparer, et Harry plongea l'aiguille de la seringue jusqu'au bout, créant une légère lueur sous la pâle peau du cou. Puis il appuya sur sa poitrine, là où le cœur aurait dû se trouver, donna de forts appuis qui, il l'espérait, déplaceraient le sang oxygéné là où il pourrait atteindre son cerveau, même si son cœur avait pu s'arrêter de battre, car il n'avait pas pensé à vérifier son pouls.

Puis Harry regarda le reste du contenu de son kit de soin et ne rencontra que du vide en essayant de trouver s'il y avait là autre chose qu'il pourrait utiliser. Le cri dans ce recoin lointain de son esprit devenait plus fort, beaucoup plus fort, maintenant que ses mains avaient cessé leurs mouvements frénétiques. Il était soudain conscient du contact du liquide là où le sang avait traversé ses robes et les genoux de son pantalon.

De derrière Harry vint le son d'un autre mugissement du troll, il entendit l'un des jumeaux Weasley crier "Deligitor prodeas !" puis : "À L'AIDE ! Fais quelque chose !"

Harry se retourna pour regarder et vit que l'un des jumeaux Weasley avait mystérieusement enfilé le Choixpeau sur sa tête et qu'il faisait face au troll qui tenait maintenant l'immense gourdin de pierre à deux mains, l'air à présent assez roussi et avec une ou deux cicatrices fumantes sur les bras ; mais toujours indemne.

Puis la voix du Choixpeau mugit avec tant de force qu'elle sembla faire trembler les murs :

"GRYFFONDOR !"

Une pulsation de puissance brûla l'air, une magie presque tangible même pour les jeunes sens de Harry, le troll fit un bond en arrière avec un reniflement de surprise. Fred ou George, un regard étrange sur le visage, ôta le Choixpeau de sa tête avec l'élégance d'un prestidigitateur, y plongea une main et en tira une garde dont le pommeau était un rubis luminescent, suivit d'un quillon d'un métal blanc étincelant et d'une lame aussi grande qu'un jeune enfant. Alors que l'épée se révélait les airs semblèrent s'emplir d'un silencieux cri de furie.

Sur la lame était écrit en lettres d'or : nihil supernum.

Puis le jumeau Weasley leva l'épée comme si l'immense lame n'avait rien pesé, cria, et chargea.

Les lèvres de Harry s'ouvrirent pour dire quelque chose, une longue phrase comme : Non, arrête, tu ne sais pas du tout utiliser une épée mais pas une seule syllabe ne put quitter ses lèvres avant que l'épée ne tranche le bras droit du troll au niveau de son coude, traversant la peau, la chair et l'os comme de la gelée ; au même instant, le mouvement de gourdin du troll, déjà entamé, s'écrasa contre le jumeau qui avait chargé et l'envoya voler à travers les airs, au-dessus du sol de marbre, au-dessus de l'ouverture par laquelle ils étaient arrivés en balais volant, jusqu'à ce qu'il percute le mur opposé et s'effondre en un tas immobile.

L'épée lumineuse disparut à travers l'ouverture au sol dans un fracas qui s'estompa à mesure qu'elle chutait.

"Fred !" s'écria George Weasley, puis :"VENTUS !"

Un coup invisible frappa le troll et le balança en l'air.

"VENTUS !"

Le troll fut à nouveau touché, propulsé au bord du sol, près du trou qui menait aux étages inférieurs.

"VENTUS !"

Mais le troll avait abaissé sa dernière main et il saisit le sol, s'enfonça dans le marbre pour assurer sa prise. Le troisième coup envoya le corps du troll au-dessus du trou, mais la main demeura au bord. Et le troll se hissa alors d'une seule main, en rugissant.

George Weasley chancela, tomba presque, sa main s'abaissa contre son flanc. "Harry…" dit le jumeau Weasley d'une voix usée, "Cours…"

Le dernier jumeau Weasley fit un pas de côté, s'appuya contre le mur, et glissa au sol.

Dans l'esprit de Harry, le temps se fractura, le monde autour de lui sembla se déplacer lentement, se déformer, ou peut-être était-ce son esprit qui se tordait, qui se repliait. Il aurait dû se déplacer, il aurait dû faire quelque chose, mais une étrange paralysie semblait avoir bloqué tous ses muscles, tous ses mouvements. Sans temps pour les mots, des pensées, des concepts lui vinrent par éclairs : que si Harry s'enfuyait le troll mangerait les jumeaux Weasley et Hermione, que si les Cognards ne tuaient pas les sorciers alors Fred devrait toujours être en vie, que les jumeaux Weasley étaient des sorciers plus puissants que lui et qu'ils n'avaient pas été capables de retenir le troll, qu'il n'avait plus le temps de métamorphoser quelque chose qu'il n'avait pas déjà sur lui, que le troll semblait trop agile pour que l'on puisse l'attirer jusqu'au bord de la terrasse avant de le faire tomber le long des murs du château de Poudlard, que quelqu'un avait magiquement protégé le troll de la lumière du soleil avant de l'utiliser comme une arme meurtrière et que cette personne aurait pu le renforcer d'autres façons. Puis l'image de Hermione fuyant le troll, courant vers le soleil, atteignant enfin la terrasse lumineuse, le troll juste sur ses talons, uniquement pour découvrir que quelqu'un d'autre avait aussi pensé à cette possibilité.

Le hurlement d'horreur dans son esprit fut noyé par une autre émotion.

Harry se leva.

De l'autre côté de la pièce, l'ennemi aussi s'était levé, le moignon non régénéré d'un bras tranché encore sanguinolent.

intention de tuer

De sa main restante le troll saisit son gourdin tombé, poussa un immense mugissement, écrasa le gourdin contre le sol et envoya des morceaux de marbre voler.