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ne pense qu'à tuer

Le troll commença à marcher d'un pas lourd vers l'endroit où George était tombé, et un léger filet de bave traînait de la commissure de ses lèvres.

utilise tout moyen disponible

Harry fit cinq pas en avant et l'ennemi eut un autre mugissement avant de se détourner de George, ses yeux braqués sur Harry.

censeurs éteints, ne recule pas

La troisième des machines à tuer les plus parfaites de la nature avança vers lui à grands bonds.

TUE

La main gauche de Harry tenait déjà le diamant métamorphosé de son anneau et sa main droite tenait déjà sa baguette.

"Wingardium Leviosa."

La baguette de Harry dirigea le petit joyau dans la bouche du troll.

"Finite Incantatem."

La tête du troll explosa et se détacha de sa colonne vertébrale lorsque le rocher reprit sa forme originelle, et Harry fit un pas de côté lorsque le corps de l'ennemi s'écrasa là où Harry s'était tenu.

La tête de l'ennemi commençait déjà à se régénérer, les moignons en lambeaux de la mâchoire et de l'échine se reformaient, la bouche se complétait, remplaçait ses dents.

Harry se pencha et saisit la tête du troll par l'œil droit. Sa baguette s'enfonça dans l'œil gauche du troll, plongea dans la matière semblable à de la gelée et traversa le trou dans l'os. Harry visualisa une section transversale du cerveau de l'ennemi large d'un millimètre et la métamorphosa en acide sulfurique.

L'ennemi cessa de se régénérer.

Harry jeta le corps par-dessus le bord de la terrasse et se tourna vers Hermione.

Les yeux de cette dernière bougeaient, et ils étaient braqués sur lui.

Harry se rua à son côté, ignorant le sang qui trempait encore plus ses robes déjà trempées. Tout ira bien, son cerveau forma cette phrase mais ses lèvres ne voulurent pas bouger. Tout ira bien, on trouvera une magie qui réparera tout ça, te remettra dans ton état normal, tiens le coup, ne…

Les lèvres de Hermione bougeaient, un tout petit peu, mais elles bougeaient.

"ta… faute…"

Le temps se figea. Harry aurait dû lui dire de ne pas parler, d'économiser son souffle, mais il ne pouvait pas débloquer ses lèvres.

Hermione inspira de nouveau et ses lèvres soufflèrent : "Pas ta faute."

Puis elle expira et ferma les yeux.

Harry la regarda, bouche mi-ouverte, sa respiration bloquée.

"Ne fais pas ça", dit sa voix. Il n'était arrivé que deux minutes trop tard.

Hermione eut une convulsion soudaine, ses bras se soulevèrent dans une saccade, comme si elle voulait saisir quelque chose, et ses yeux s'ouvrirent grand à nouveau. Il y eut un éclat de quelque chose qui était magique et plus encore, il y eut un cri plus fort qu'un tremblement de terre, un cri qui contenait mille livres, mille bibliothèques, tous dits d'un seul cri qui était Hermione ; trop vaste pour être compris, mais Harry sut soudain que Hermione avait effacé la douleur et qu'elle était heureuse de ne pas mourir seule. L'espace d'un instant il sembla que le déversement de magie pourrait s'ancrer, prendre racine dans la pierre du château ; mais le déversement s'arrêta alors, la magie s'estompa, son corps ne bougea plus, tout mouvement cessa alors que Hermione Granger cessait d'exister -

Non.

Harry se releva, chancelant.

Non.

Il y eut un éclat de feu et Dumbledore fut là avec Fumseck, ses yeux emplis d'horreur. "J'ai sentit qu'un élève mourrait ! Qu'est-ce…"

Les yeux du vieux sorcier virent ce qui gisait au sol.

"Oh, non," murmura Albus Dumbledore. Fumseck laissa échapper un chant triste et endeuillé.

"Ramenez là."

Il y eut un silence sur la terrasse. Fred Weasley s'était élevé dans les airs après un mouvement de baguette de Dumbledore et flottait vers eux, entouré d'une lueur rose rassurante.

"Harry…" commença le vieux sorcier. Sa voix se brisa. "Harry…"

"Faites que Fumseck pleure son corps, n'importe quoi. Dépêchez-vous." La voix qui parlait était parfaitement calme.

"Je, je ne peux pas, Harry, c'est trop tard, elle est morte…"

"Je ne veux pas entendre ça. Si c'était moi qui étais allongé ici, vous sortiriez quelque incroyable lapin de votre chapeau et vous me sauveriez, bien sûr, parce que le héros n'a pas le droit de mourir avant la fin de l'histoire. Eh bien elle est le héros elle aussi, alors ce que vous gardiez en réserve pour cette occasion super spéciale, allez-y, utilisez-le maintenant. Je vous promets que je vous rembourserai."

"Il n'y a rien que je puisse faire ! Son âme s'en est allée, elle n'est plus !"

Harry ouvrit la bouche pour hurler toute sa furie et la ferma de nouveau. Hurler n'aurait aucun sens, n'accomplirait rien. L'insupportable pression qui montait en lui ne pourrait être relâchée ainsi.

Il se détourna de Dumbledore et baissa les yeux vers les reste de Hermione Granger qui gisaient dans une mare de sang. Une partie de son esprit frappait le monde autour de lui, essayait de le faire disparaître, de se réveiller du cauchemar et de se retrouver dans sa chambre du dortoir Serdaigle, le soleil matinal visible à travers les rideaux. Mais le sang demeura, Harry ne se réveilla pas, et une autre partie de lui sentit déjà que cet événement était réel, qu'il faisait partie du même monde imparfait qui incluait Azkaban, la chambre du Magenmagot et…

Non

Avec la sensation d'une fracture, comme si le temps était encore en miettes autour de lui, Harry se détourna de Dumbledore et baissa les yeux vers les reste de Hermione Granger qui gisaient dans une mare de sang, deux garrots attachés autour des moignons de ses cuisses, et il décida

Non.

Je n'accepte pas ça.

Il n'y a aucun raison d'accepter ça, pas quand la magie existe.

Harry apprendrait ce qu'il devrait apprendre, inventerait ce qu'il devrait inventer, arracherait le savoir de Salazar Serpentard à l'esprit du Seigneur des Ténèbres, découvrirait le secret d'Atlantis, ouvrirait toutes les portes, briserait tous les sceaux qu'il aurait à briser, trouverait son chemin jusqu'à la racine de toute magie et la reprogrammerait.

Il déchirerait les fondements de la réalité elle-même pour retrouver Hermione Granger.

"La crise est terminée", dit le professeur de Défense. "Vous pouvez descendre, Madame."

Trelawney, qui avait été assise derrière lui sur le balais pour deux qui venait de traverser Poudlard en brûlant la matière des murs et des étages sur son chemin, descendit avec hâte et se laissa presque tomber au sol à un pas des bords d'un rouge lumineux d'un trou fraîchement formé dans le mur. La femme haletait encore et se penchait en avant comme si elle était sur le point de vomir quelque chose de plus grand qu'elle.

Le professeur de Défense avait ressentit l'horreur du garçon à travers le lien qui existait entre eux, à travers la résonance de leur magie ; et il s'était rendu compte que le garçon avait recherché le troll et l'avait trouvé. Le professeur de Défense avait tenté d'envoyer l'impulsion de battre en retrait, de revêtir le Cape d'Invisibilité et de fuir ; mais il n'avait jamais été capable d'influencer le garçon à travers la résonance et il n'avait pas réussi cette fois non plus.

Il sentit le garçon se donner entièrement à l'intention de tuer. C'est alors que le professeur de Défense avait commencé à brûler la substance Poudlard et essayé d'atteindre la bataille à temps.

Il avait sentit le garçon exterminer son ennemi en quelques secondes.

Il avait senti son désarroi à la mort d'un de ses amis.

Il avait sentit la furie que le garçon avait dirigée vers quelque agacement, probablement Dumbledore ; suivi d'une résolution inconnue à la fermeté absolue que même le professeur de Défense avait trouvée adaptée à la situation. Avec un peu de chance, le garçon venait de se défaire ses idiotes réticences.