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L'homme, qui avait écouté tout ceci sans rien dire, se leva. Il posa doucement sa main sur l'épaule du garçon. "C'est assez, Harry," dit-il. "J'en ai assez entendu. Nous quittons cette école tout de suite et nous t'emmenons avec nous."

La femme regardait le garçon, et son visage posait une question.

Le garçon la regarda en réponse et hocha la tête.

La voix de la femme fut fluette lorsqu'elle parla. "Ils ne nous laisseront pas faire, Michael."

"Légalement, ils n'ont aucun droit de nous empêcher…"

"Droit ? Vous êtes des Moldus," dit le garçon. Il eut un sourire tordu. "Vous avez autant de valeur que des souris aux yeux du système judiciaire magique d'Angleterre. Aucun sorcier ne se souciera de vos arguments sur vos droits, sur la justice, ils ne prendront même pas le temps de vous écouter. Vous voyez, comme vous n'avez aucun pouvoir, ils n'ont pas besoin de se fatiguer. Non, Maman, je ne souris pas comme ça parce que je suis d'accord avec leur politique vis à vis des Moldus, je souris parce que je ne suis pas d'accord la vôtre vis à vis des enfants."

"Alors," dit fermement le professeur Michael Verres-Evans, "nous verrons ce que le vrai gouvernement a à dire à ce sujet. Je connais un parlementaire ou trois…"

"Ils diront : 'Vous êtes fous, bon séjout à l'asile'. En supposant que les Oublietteurs du ministère ne vous attrappent pas avant et n'effacent pas vos souvenirs. J'ai entendu dire qu'ils font beaucoup ça aux Moldus. J'imagine que les vraiment haut placés de notre gouvernements ont formé de confortables arrangements de leur côté. Peut-être obtiennent-ils quelques sortilèges de soin de temps à autres, si quelqu'un d'important arrive à avoir le cancer." Le garçon eut à nouveau ce sourire tordu. "Et voilà la situation, Papa, comme Maman le sait déjà. Ils ne vous auraient jamais amené ici, ils ne vous auraient jamais rien dit, s'il y avait quoi que ce soit que vous pouviez faire."

La bouche de l'homme s'ouvrit mais aucun mot ne sortit, comme s'il avait lu le script qui décrivait ce qu'un parent inquiet se devait de faire dans ce genre de situation mais que ce script était soudain arrivé à une page vierge.

"Harry," dit la femme d'une voix hésitante.

Le garçon la regarda.

"Harry, est-ce que quelque chose t'est arrivé ? Tu sembles… différent…"

"Pétunia !" dit l'homme, dont la langue semblait s'être remise à fonctionner. "Ne dis pas des choses pareilles ! Il est sous pression, c'est tout."

"Eh bien, Maman, tu vois…" la voix du garçon se brisa. "Tu es sûre que tu veux entendre tout ça d'un coup, maman ?"

La femme hocha la tête mais elle ne parla pas.

"Je dois… tu sais, ce psychiatre scolaire qui pensait que j'avais des problèmes de colère ? Eh bien…" le garçon s'interrompit et déglutit. "Je ne sais pas comment t'expliquer ça, Maman. En fait, c'est quelque chose de magique. Probablement quelque chose à voir avec ce qui s'est passé la nuit où mes parents sont morts. J'ai… eh bien, j'appelais ça un mystérieux côté obscur et je sais qu'on dirait que c'est une blague et j'ai vérifié auprès… auprès d'un ancien chapeau magique et télépathe pour m'assurer que ma cicatrice n'était pas vraiment habitée par l'esprit du Seigneur des Ténèbres et il a dit qu'il n'y avait qu'une seule personne sous lui et je ne pense pas que les sorciers ont vraiment des âmes de toute façon puisqu'ils peuvent quand même subir des dommages cérébraux, sauf que…"

"Harry, ralentis !" dit l'homme.

"…sauf que, quoi que ce soit, c'est quand même réel, il y a quelque chose à l'intérieur de moi, ça renforçait ma volonté quand les choses tournaient mal, je pouvais faire face à n'importe quoi tant que j'étais en colère, Rogue, Dumbledore, tout le Magenmagot, mon côté obscur n'avait peur de rien sauf des Détraqueurs. Et je n'étais pas stupide, je savais qu'il y aurait peut-être un pris à payer pour l'utiliser et je continuais de chercher ce que ce prix pourrait être. Ça n'a pas changé ma magie, ça n'a pas semblé modifié mon alignement moral de façon permanente, ça n'a pas tenté de m'éloigner de mes amis ou quelque chose comme ça, alors j'ai continué de l'utiliser à chaque fois que nécessaire et je n'ai compris que trop tard ce qu'était vraiment le prix…" la voix du garçon était presque devenue un murmure. "Je ne l'ai compris qu'aujourd'hui… à chaque fois que j'y fais appel… ça consume mon enfance. J'ai tué la chose qui a eu Hermione. Et ce n'est pas mon côté obscur qui a fait ça, c'est moi. Oh, Maman, Papa, je suis désolé."

Il y eut un long silence formé du son de masques qui se brisaient.

"Harry," dit l'homme en s'agenouillant à nouveau, "j'ai besoin que tu recommences du début et que tu expliques ça beaucoup plus lentement."

Le garçon parla.

Les parents écoutèrent.

Quelques temps plus tard, le père se leva.

Le garçon leva les yeux vers lui, grimaçant dans l'amère expectative.

"Harry," dit l'homme, "Pétunia et moi allons te sortir d'ici aussi vite que possible…"

"Non," dit le garçon avec un ton d'avertissement. "Je suis sérieux, Papa. Le ministère de la magie n'est pas une chose contre laquelle on se dresse. Dis-toi que c'est les impôts ou le recteur ou quelque chose d'autre qui n'admettra aucune remise en question de sa domination. En Angleterre Magique on a le droit de se souvenir uniquement de ce que le gouvernement pense qu'on devrait se souvenir, et se souvenir de l'existence de la magie, ou du fait que vous avez un fils nommé Harry, c'est un privilège, pas un droit. Et s'ils faisaient ça, je craquerais, je ferais du ministère un immense cratère fumant. Maman, tu connais la chanson, tu dois absolument empêcher Papa d'essayer quoi que ce soit de stupide."

"Et fils…" l'homme se frotta les tempes. "Peut-être que je ne devrais pas dire ça maintenant… mais es-tu certain que ce dont tu parles est vraiment un côté obscur magique et pas quelque chose de normal pour un garçon de ton âge ?"

"Normal," dit le garçon avec une patience raffinée. "Normal comment, exactement ? Je pourrais revérifier, mais je suis raisonnablement certain qu'il n'y a rien à ce sujet dans Enfance : un guide pour les parents. Mon côté obscur n'est pas seulement un état émotionnel, il me rend plus intelligent. D'une certaine façon, en tout cas. On ne peut pas juste s'imaginer plus intelligent."

L'homme se frotta de nouveau la tête. "Eh bien… il y a un certain phénomène bien connu lors duquel les enfants traversent un processus biologique qui peut parfois les rendre colériques, sombres et sinistres, et ce processus peut aussi augmenter de façon significative leur intelligence et leur taille…"

Le garçon s'appuya de nouveau contre le mur. "Non, Papa, ce n'est pas que je deviens un adolescent. J'ai vérifié auprès de mon cerveau et il pense toujours que les filles sont dégueu. Mais si c'est que tu veux croire, très bien. Peut-être que ça vaut mieux pour moi que tu ne me crois pas. Mais je…" la voix du garçon s'étrangla. "Mais je ne supporterais pas de mentir à ce sujet."

"L'adolescence ne fonctionne pas nécessairement comme ça, Harry. Ça pourrait te prendre un moment avant de remarquer les filles. Si, de fait, tu n'en as pas déjà remarqué u…" et l'homme se tut brusquement.

"Je n'aimais pas Hermione comme ça," murmura le garçon. "Pourquoi est-ce que tout le monde continue de penser que ça devait être le cas ? C'est lui manquer de respect que de penser qu'on ne pourrait que l'aimer pour ça."

L'homme déglutit de façon visible. "Très bien, fils, tu restes à l'abri du danger pendant qu'on trouve comment te sortir d'ici, c'est compris ? Ne vas pas vraiment penser que tu es passé du côté obscur. Je sais que tu as eu tes, ah, ce que j'appelais tes moments Ender Wiggin…"