"Je pense qu'on est maintenant bien au delà d'Ender et plutôt à Ender après que les Formiques aient tué Valentine."
"Gros mots !" dit la femme, et sa main alla couvrir sa propre bouche.
Le garçon parla d'une voix usée. "Pas des Fornique, Maman. Ce sont des aliens insectoïdes - laisses tomber."
"Harry, c'est exactement ce que je dis que tu ne devrais pas penser," dit le professeur Verres-Evans d'un ton ferme. "Tu ne vas pas aller t'imaginer que tu deviens méchant. Tu ne vas faire de mal à personne, tu ne vas pas te mettre en danger, tu ne vas pas jouer avec quelque magie noire que ce soit pendant ta mère et moi cherchons à te sortir de cette situation. Est-ce clair, mon fils ?"
Le garçon ferma les yeux. "Ce seraient de merveilleux conseils, Papa, si j'étais dans un comic book."
"Harry…" commença l'homme.
"La police n'en est pas capable. Les soldats n'en sont pas capables. Le sorcier le plus puissant du monde n'en a pas été capable, et il a essayé. Ce n'est pas juste pour les innocents de jouer à être Batman si on ne peut pas effectivement protéger tout le monde en suivant son code. Et je viens de prouver que je n'en étais pas capable."
Des gouttes de sueur luisaient sur le front du professeur Michael Verres-Evans. "Maintenant écoutes-moi bien. Peu importe ce que tu as lu dans tes livres, tu n'es pas censé protéger qui que ce soit ! Ou te mêler à quoi que ce soit de dangereux ! À absolument quoi que ce soit de dangereux ! Restes juste à l'abri de tout, de chaque brin de la folie qui habite cette maison de dingues, et on te sortira d'ici dès l'instant où on pourra le faire !"
Le garçon jeta un regard pénétrant vers son père puis vers sa mère. Puis il regarda de nouveau sa montre.
"Une excellente remarque," dit le garçon.
Il marcha jusqu'à la porte qui menait vers l'extérieur et l'ouvrit grand.
La porte s'ouvrit grand dans un craquement qui fit bondir Minerva, et avant qu'elle ait le temps de réfléchir, Harry Potter sortait de la pièce à grand pas en la regardant d'un air furieux.
"Vous avez amené mes parents ici," dit le Survivant. "À Poudlard. Où Vous-Savez-Qui ou quelqu'un rôde et prend mes amis pour cible. À quoi pensiez-vous, exactement ?"
Elle ne répondit pas qu'elle avait pensé à un Harry assis devant la porte du débarras qui contenait le corps de Hermione et qui refusait de bouger.
"Qui d'autre est au courant ?" demanda Harry d'un ton impérieux. "Quelqu'un d'autre les a-t-il vus avec vous ?"
"Le directeur les a amenés ici…"
"Le veux qu'ils sortent d'ici immédiatement avant que quiconque ne le remarque, en particulier Vous-Savez-Qui, mais cela inclut aussi le professeur Quirrell et le professeur Rogue. Veuillez envoyer votre Patronus au directeur, et dites-lui qu'il doit le ramener tout de suite. Ne mentionnez pas le nom de mes parents, ni même leur existence, au cas où quelqu'un d'autre écouterait."
"Tout à fait," dit le professeur Verres-Evans en hochant la tête avec sévérité, debout juste derrière le garçon, Pétunia un pas derrière lui. Sa main était fermement posée sur l'épaule de Harry. "Nous finirons de parler à notre fils chez nous."
"Un instant, s'il vous plaît," dit Minerva avec une politesse instinctive. Sa première tentative de lancer le Patronus avait échoué, l'un des désavantages du sort lors de certaines circonstances. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'avait fait, mais elle semblait avoir perdu une partie de l'entrain…
Minerva tut cette pensée et se concentra.
Une fois le message envoyé, elle se retourna vers le professeur Verres-Evans. "Monsieur," dit-elle, "j'ai peur que M. Potter ne puisse quitter l'école de Poudlard…"
Lorsque Albus Dumbledore arriva enfin, on pouvait entendre des cris : l'homme Moldu avait abandonné toute dignité. Au moins il y avait des cris d'un seul côté de la dispute. Minerva n'avait pas le cœur de s'y mettre. En fait, elle n'arrivait pas à croire aux mots qui sortaient de sa bouche.
Lorsque le Professeur se tourna pour se disputer avec le directeur, Harry Potter, qui était demeuré silencieux pendant tout ce temps, parla. "Pas ici," dit-il. "Tu peux te disputer avec lui n'importe où mais pas à Poudlard, Papa. Maman, s'il te plaît, s'il te plaît, assure-toi que Papa n'essaiera rien qui lui amènera des ennuis de la part du ministère."
Le visage de Michael Verres-Evans fit une grimace. Il se retourna, regarda Harry Potter. Sa voix fut rauque lorsqu'il parla et il y avait de l'eau dans ses yeux. "Mon fils… qu'est-ce que tu fais ?"
"Tu sais parfaitement ce que je fais," dit Harry Potter. "Tu as lu ces histoires de super-héros longtemps avant de me les donner. J'ai eu pas mal d'emmerdes, j'ai un peu grandi, et maintenant je protège mes proches. En fait, c'est plus simple que ça, tu sais ce que je fais parce que tu as essayé de faire la même chose. Je fais sortir ceux que j'aime de Poudlard le plus vite possible, voilà ce que je fais. Monsieur le directeur, s'il vous plaît, sortez-les d'ici avant que Vous-Savez-Qui ne découvre leur présence et ne décide de les tuer."
Michael Verres-Evans commença un plongeon désespéré vers Harry, puis tout mouvement s'arrêta, l'homme moldu penché dans sa course.
"Je suis désolé," dit doucement le directeur. "Nous reparlerons bientôt. Minerva, j'étais avec les autres quand tu m'as appelée, ils attendent dans ton bureau."
Le directeur avança comme en glissant jusqu'à se tenir entre l'homme et de la femme figés ; et il y eut un autre éclair de flammes.
Le mouvement reprit.
Minerva regarda Harry.
Aucun mot ne lui vint.
"Très malin, de les amener ici," dit Harry Potter. "Ça a probablement nuit à notre relation de façon permanente. Bon sang, tout ce que je voulais c'était qu'on me laisse tranquille jusqu'à ce satané dîner. Qui," le garçon regarda sa montre, "a de toute façon commencé. Je vais aller dire au revoir à Hermione seul, je promet que cela prendra moins de deux minutes, et après ça je sortirai et j'irai manger quelque chose, comme je l'aurai fait de toute façon. Ne me dérangez pas pendant ces deux satanées minutes ou je vais craquer et tuer quelqu'un, je suis sérieux, professeur."
Le garçon se retourna, traversa la petite pièce, ouvrit la porte de derrière, où le corps de Hermione Granger était conservé, et entra avant qu'elle ne trouve quoi répondre. À travers l'ouverture elle vit le fragment d'une image qu'elle savait qu'aucun enfant n'aurait jamais dû voir…
La porte se referma.
Elle commença à avancer, sans réfléchir.
À mi-chemin vers la porte, elle s'arrêta.
Son esprit était encore ralenti et souffrait encore, et la partie d'elle que Harry Potter aurait appelé l'image d'une sévère adepte de la discipline prononçait des mots sans vie au sujet du comportement approprié des enfants. Le reste de sa personne ne pensait pas que c'était une bonne idée de laisser n'importe quel enfant, même Harry Potter, seul dans une pièce avec le corps ensanglanté de sa meilleure amie. Mais l'acte d'ouvrir la porte, ou d'affirmer quelque autorité que ce soit, cela ne lui semblait pas sage. Il n'y avait pas de bonne chose à faire, de bonne chose à dire ; ou s'il existait une bonne voie à suivre, elle ne la connaissait pas.
Très lentement, une minute et demie s'écoulèrent.
Lorsque la porte se rouvrit, Harry semblait avoir changé, comme si cette minute et demi avait duré plusieurs vies.
"Scellez la pièce," dit doucement Harry, "et allons-y professeur McGonagall."
Elle marcha jusqu'à la porte du débarras. Elle ne fut pas tout à fait capable de s'empêcher de regarder à l'intérieur et elle vit le sang séché, le drap qui recouvrait la partie inférieure du corps, la partie supérieure comme cireuse, semblable à une poupée, et une brève image des yeux fermés de Hermione Granger. Quelque chose en elle recommença à pleurer.