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Peu importe ce qui se passe, souviens-toi que nous t'aimons et que nous t'aimerons toujours, quoi qu'il arrive. Je ne sais pas si notre amour a quelque pouvoir magique sous vos règles, mais si c'est le cas, n'hésites pas à y faire appel.

Tout cela étant dit… Harry, ce que tu as fait là n'est pas acceptable. Je pense que tu le sais. Et je sais aussi que ce n'est pas le moment de te faire la leçon à ce sujet. Mais tu dois nous écrire et nous dire ce qui se passe. Je peux très bien comprendre pourquoi tu voudrais nous faire sortir de ton école le plus rapidement possible, et je sais que nous ne pouvons te forcer à rien, mais s'il te plaît, Harry, sois raisonnable et comprends à quel point nous devons être terrifiés.

Je voudrais te dire qu'il t'es absolument interdit de jouer avec des magies que les adultes autour de toi considèrent le moins du monde dangereuses ; mais pour ce que j'en sais, les enseignants enseignent à toute l'école des cours de nécromancie avancée tous les lundis. S'il te plaît, s'il te plaît sois aussi prudent que la situation le permet, quelle que soit cette situation. Malgré ton résumé très empressé nous n'avons pas la moindre idée de ce qui se passe et j'espère que tu nous en écrira autant que tu peux. Il est clair que tu es, par certains aspects au moins, en train de grandir, et j'essaierai de ne pas me comporter comme le père des livres pour enfants qui ne fait qu'aggraver les choses - même si j'espère que tu apprécies à quel point c'est difficile - et ta mère m'a dit un certain nombre de choses effrayantes sur la façon dont le monde sorcier reste un secret et comment je pourrais nous causer du tort si je faisais des vagues. Je ne peux pas te dire d'éviter tout ce qui n'est pas sûr parce que ton école ne l'est pas et que ton directeur refuse de te laisser partir. Je ne peux pas te dire de n'endosser aucune responsabilité vis à vis des événements qui t'entourent, parce que si ça se trouve il y a d'autres enfants en danger. Mais souviens toi que tu n'es moralement responsable de la protection d'aucun adulte, leur rôle est de te protéger et n'importe quel adulte bon serait d'accord. Écris, s'il te plaît, et dis-nous en plus dès que tu le pourras.

Nous souhaitons tous deux t'aider, désespérément. S'il y a quoi que ce soit que nous puissions faire, dis-le nous aussi vite que possible. Rien de pire ne pourrait nous arriver que t'apprendre que quelque chose t'est arrivé.

Je t'aime, Papa._

La dernière page disait seulement :

_Tu m'as promis que tu ne laisserai pas la magie t'arracher à moi. Je ne t'ai pas appris à être un garçon qui trahi les promesses qu'il fait à sa maman. Tu dois revenir sain et sauf, parce que tu l'as promis.

Je t'aime, Maman._

Lentement, Harry abaissa les lettres et commença à marcher vers la grande salle. Ses mains tremblaient, tout son corps tremblait, et il lui semblait très difficile de ne pas pleurer ; ce que, sans avoir à se le dire, il savait devoir ne pas faire. Il n'avait pas pleuré de la journée. Et il ne pleurerait pas. Pleurer revenait à admettre sa défaite. Et ce n'était pas terminé. Il ne pleurerait donc pas.

La nourriture servie dans la grande salle ce soir là fut simple, des tartines, du beurre et de la confiture, de l'eau et du jus d'orange, du porridge et autres pitances, aucun dessert. Quelques élèves avaient endossé de simples robes noires sans les couleurs de leur maison. D'autres portaient toujours les leurs. Cela aurait dû provoquer des disputes, mais au lieu de cela il avait un certain calme, le son de gens en train de manger sans parler. Il fallait deux camps pour faire un débat, et l'un des camps, cette nuit, n'avait pas vraiment goût au débat.

La directrice adjointe Minerva McGonagall s'assit à la grande table et ne mangea pas. Elle aurait dû le faire. Peut-être le ferait-elle bientôt. Mais elle ne pouvait pas se forcer à le faire maintenant.

Pour une Gryffondor, il n'y avait qu'une seule voie. Il n'avait fallu que peu de temps à Minerva pour s'en souvenir quand, après les exhortations du professeur de Défense, son esprit était demeuré vide de complot à tenter. Ce n'était pas la voie des Gryffondor ; ou peut-être aurait-elle dû dire que ce n'était pas sa voie, Albus semblait bien s'essayer au complot… et pourtant, lorsqu'elle repensait à leur histoire, il n'y avait pas de complot lors des moments de crise, pas d'astuce ou de plan de dernier recours. Pour Albus Dumbledore, comme pour elle, la règle in extremis était de décider de la bonne chose à faire et de la faire, peu importe le coût pour soi. Même si cela signifiait dépasser ses limites, changer de rôle, ou se défaire de son image de soi. C'était le dernier recours des Gryffondor.

Elle vit Harry se glisser discrètement à l'intérieur par une entrée latérale de la grande salle.

Il était temps.

Le professeur Minerva McGonagall se leva de sa chaise, redressa la pointe usée de son chapeau et marcha lentement jusqu'au pupitre situé devant la grande table.

Le bruit de la grande salle, déjà minime, se tut entièrement lorsque tous les élèves se tournèrent pour la regarder.

"Vous savez tous," dit-elle d'une voix pas tout à fait assurée. Que Hermione Granger est morte. Elle ne prononça pas ces mots à voix haute, puisqu'ils le savaient tous. "Quelqu'un est parvenu à faire entrer un troll dans le château de Poudlard sans activer les systèmes de sécurité. Ce troll est parvenu à faire du mal à une élève, sans activer les systèmes de sécurité avant qu'elle ne meure. Des enquêtes visant à déterminer comment cela a pu avoir lieu sont en cours. Le conseil d'administration se réunit pour déterminer la façon dont Poudlard réagira à ceci. Justice sera rendue en temps et heure. En attendant, une autre question de justice doit être immédiatement traitée. George Weasley et Fred Weasley, venez s'il vous plaît, avancez-vous devant tout le monde."

Les jumeaux Weasley échangèrent des regards, assis à la table Gryffondor, puis ils se levèrent et marchèrent vers elle, lentement, avec réticence ; et c'est alors que Minerva se rendit compte que les jumeaux Weasley s'attendaient à ce qu'elle les exclue.

Ils pensaient sincèrement qu'elle allait les exclure.

C'était là l'œuvre de l'image du professeur McGonagall qui vivait dans sa tête.

Les jumeaux Weasley marchèrent jusqu'au pupitre en la regardant avec des visages effrayés mais résolus ; et elle sentit quelque chose dans son cœur se fissurer encore un peu.

"Je ne vais pas vous exclure," dit-elle, et elle fut plus attristée encore en voyant leur air surpris. "Fred Weasley, George Weasley, retournez-vous, faites face à vos camarades, laissez-les vous regarder."

Toujours l'air surpris, les jumeaux Weasley s'exécutèrent.

Elle s'arma de toute sa volonté et dit ce qu'il y avait à dire.

"J'ai honte," dit Minerva McGonagall, "de ce qui s'est passé aujourd'hui. J'ai honte que vous n'ayez été que deux. Honte de ce que j'ai fait à Gryffondor. De toutes les maisons, c'est Gryffondor qui aurait dû aider Hermione Granger quand elle en avait besoin, quand Harry Potter en appelait aux braves pour qu'ils l'aident. C'est vrai, un étudiant en septième année aurait pu retenir un troll des montagnes tout en cherchant Mlle Granger. Et vous auriez dû penser que la directrice de la maison Gryffondor," sa voix se brisa, "croirait en vous si vous lui désobéissiez pour faire ce qui était juste, dans des circonstances qu'elle n'avait pas prévues. Je ne croyais pas aux vertus de Gryffondor. J'ai essayé d'écraser toute tendance à la rébellion au lieu d'entraîner votre courage jusqu'à la sagesse. Quoi que le Choixpeau ait pu voir en moi pour me placer à Gryffondor, je l'ai trahi. J'ai transmis au directeur ma démission de mes postes de directrice adjointe et de directrice de la maison Gryffondor.