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Dans un lit parmi tant d'autres, Harry Potter dormait du sommeil de l'exténué.

Sans bruit, la porte s'ouvrit.

Sans bruit, une silhouette s'avança.

La silhouette alla jusqu'au lit de Harry Potter.

La silhouette posa une main sur l'épaule du garçon endormit qui se réveilla et cria.

Personne d'autre ne l'entendit.

"M. Potter," couina le petit homme, "le directeur requiert votre présence, immédiatement."

Lentement, le garçon s'assit, ses mains bougeant brièvement sous ses couvertures. Il s'était attendu à se sentir beaucoup plus mal en se réveillant ce matin. Ça semblait… être anormal, que son cerveau fonctionne, que ses pensées se meuvent encore, qu'il ne soit pas rendu infirme par les larmes pendant une semaine. Le garçon savait que les cerveaux n'auraient jamais pu évoluer pour faire une chose pareille, car cela n'aurait constitué une adaptation à rien. Son côté obscur ne ferait certainement pas ça. Mais malgré cela, il lui semblait quand même anormal d'être vivant et lucide, ce matin là.

Mais sa résolution de ressusciter Hermione Granger lui sembla - suffisante, comme s'il agissait déjà comme il fallait, dans le bon sens ; elle serait ramenée, et c'était tout ; porter le deuil serait revenu à abandonner. Il n'y avait plus rien à choisir, plus d'ambiguïté, plus de conflit déchirant, plus besoin de se souvenir de ce qu'il avait vu

"Je vais m'habiller," dit Harry.

Le professeur Flitwick sembla assez réticent avant de parler mais il dit d'une voix haut perchée : "Le directeur a précisé que vous deviez être amené dans son bureau sans délai, M. Potter. Je suis désolé."

Moins d'une minute plus tard - Le professeur Flitwick l'avait envoyé droit dans le bureau du directeur grâce aux feux de cheminette internes à Poudlard - Harry se retrouva, toujours dans son pyjama, face à Albus Dumbledore. La directrice adjointe était aussi assise, dans une autre chaise, et le maître des potions rôdait non loin entre les étranges appareils, surprit dans un immense bâillement au moment où Harry arrivait par la cheminée.

"Harry," dit le directeur sans préambule, "avant de dire ce que je vais te dire, je t'annonce que Hermione Granger est vraiment morte. Le système de sécurité l'a perçut et m'en a informé. Les pierres elles-mêmes ont parlé d'une sorcière qui avait perdu la vie. J'ai testé son corps là où elle était tombée et c'étaient les véritables restes de Hermione Granger, pas une poupée ou un sosie. Il n'existe aucun moyen connu des sorciers de défaire la mort. Cela étant dit, les restes de Hermione Granger ont maintenant disparu du débarras où ils avaient été placés et où tu les gardais. Les as-tu pris, Harry Potter ?

"Non," dit Harry en plissant les yeux. Un coup d'œil lui révéla que Severus l'observait maintenant avec intérêt.

Dumbledore semblait lui aussi très attentif, mais aussi amical. "Le corps de Hermione Granger est-il en ta possession ?"

"Non."

"Sais-tu où il est ?"

"Non."

"Sais-tu qui l'a pris ?"

"Non," dit Harry, puis il hésita. "Mis à part les évidentes spéculations probabilistes qui ne reposent sur aucune information connue de moi seul."

Le vieux sorcier hocha la tête. "Sais-tu pourquoi il a été pris ?"

"Non. Mis à part les évidentes spéculations et cetera."

"Que seraient ces spéculations ?". Les yeux âgés étaient comme aiguisés.

"Si l'ennemi peut remarquer que vous partez consulter les jumeaux Weasley pendant les cours après que Hermione est arrêtée et découvre cette carte magique dont vous dites qu'elle a été volée, alors l'ennemi peut se demander pourquoi je gardais le corps de Hermione Granger. À mon tour. Avez-vous organisé la mort de Hermione Granger dans l'espoir de récupérer l'argent de Lucius ?"

"Quoi ?" dit le professeur McGonagall.

"Non," dit le vieux sorcier.

"Saviez-vous ou soupçonniez-vous que Hermione Granger allait mourir ?"

"Je ne le savais pas. Quant à mes soupçons, je l'avais mise là où, à ma connaissance, elle serait le mieux défendue contre Voldemort. Je n'ai pas voulu sa mort, je ne l'ai pas permise, je n'ai pas prévu d'en bénéficier, Harry Potter. Maintenant, montre-moi ta bourse."

"Elle est dans ma malle…" commença Harry.

"Severus," dit le vieux sorcier, et le maître des potions s'avança. "Vérifie aussi sa malle, chaque compartiment."

"Ma malle est protégée."

Severus Rogue eut un sourire sans joie et marcha dans la flamme verte.

Dumbledore sortit sa longue baguette noire et grise et commença à l'agiter non loin des cheveux de Harry avec l'air d'un Moldu muni d'un détecteur de métaux. Avant d'avoir atteint le cou de Harry, Dumbledore s'arrêta.

"La gemme sur ton anneau," dit Dumbledore. "Ce n'est plus un diamant transparent,. Il est marron, la couleur des yeux de Hermione Granger, la couleur de ses cheveux."

Une tension emplit soudain la pièce.

"C'est le rocher de mon père," dit Harry. "Métamorphosé comme avant. J'ai juste fait ça pour me souvenir de Hermione…"

"Je dois m'en assurer. Enlève cet anneau, Harry, et pose-le sur mon bureau."

Harry s'exécuta lentement, enleva la gemme et déposa l'anneau à l'autre bout du bureau.

Dumbledore pointa sa baguette vers la gemme et…

Un grand et banal rocher gris sauta en l'air sous l'impact de son expansion soudaine, frappa une sorte de barrière invisible au-dessus de lui puis retomba dans un grand craquement sur le bureau du directeur,

"Ça va me prendre une demi-heure de travail de le métamorphoser à nouveau," dit Harry d'un ton neutre.

Dumbledore reprit son examen. Harry dut enlever sa chaussure droite et enlever l'anneau de pied, son Portoloin d'urgence au cas où quelqu'un le kidnapperait et l'emmènerait à l'extérieur des limites de Poudlard (et ne mettrait en place aucun système anti-Transplanage, anti-Portoloin, anti-Phénix et anti boucle temporelle, ce que, avait confié Severus à Harry, n'importe quel Mangemort proche de Voldemort ferait certainement). Il fut vérifié que la magie émanant de l'anneau de doigt de pied était effectivement une magie de Portoloin et pas une magie de métamorphose. Le reste de Harry semblait être en règle.

Peu de temps après, le maître des potions revint avec la bourse de Harry et quelques autres objets magiques trouvés dans la malle de ce dernier que le directeur examina aussi, l'un après l'autre, y compris les éléments non utilisés de son kit de soin.

"Puis-je partir à présent ?" demanda Harry quand tout fut terminé, d'une voix aussi froide qu'il en fut capable. Il prit sa bourse et commença à lui donner son rocher gris à manger. L'anneau vide revint sur son doigt.

Le vieux sorcier expira et glissa sa baguette dans sa manche. "Je suis navré," dit-il. "Il fallait que je sache. Harry… il semble que le Seigneur des Ténèbres a prit les restes de Hermione Granger. Je ne puis imaginer ce qu'il aurait à y gagner, mis à part envoyer son corps nous affronter sous la forme d'un Inferi. Severus te donnera certaines potions que tu devras garder sur toi. Sois prévenus, et sois prêt à faire le nécessaire, lorsqu'il le faudra."

"L'Inferi possédera-t-il l'esprit de Hermione ?"

"Non…"

"Alors ce ne sera pas elle. Puis-je partir ? Au moins pour quitter mon pyjama."

"Il y a autre chose, mais je serai bref. Le système de sécurité de Poudlard a détecté qu'aucune créature venue de l'extérieur n'est entrée et que c'est le professeur de Défense qui a tué Hermione Granger."

"Hm," dit Harry.

Pensée 1 : Mais j'ai vu le troll tuer Hermione.

Pensée 2 : Le professeur Quirrell m'a lancé un sortilège de faux souvenirs et a créé la mise en scène que Dumbledore a vue quand il est arrivé.

Pensée 3 : Le professeur Quirrell ne peut pas faire ça, sa magie ne peut pas m'atteindre. Je l'ai vu à Azkaban…