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On avait dit à Harry de ne pas porter la Cape d'Invisibilité pendant son voyage afin que M. Lupin puisse le garder à l'œil.

Harry était certain que Dumbledore, et peut-être aussi Maugrey Fol-Œil, attendaient tous les deux, invisibles, pour voir si quelqu'un mordrait à l'hameçon. Il était impensable qu'on ait laissé Harry sortir de Poudlard avec Remus Lupin pour seule protection. Harry ne s'attendait pas à ce que quoi que ce soit se produise. Il n'avait rien vu venir contredire l'hypothèse selon laquelle tout le danger était concentré à Poudlard et à Poudlard seulement.

Alors qu'ils s'approchaient du centre de la ville, l'obélisque de marbre se transforma en…

Harry inspira brusquement sous le coup de la surprise. Il s'était attendu à voir un James Potter dans une pose héroïque, baguette brandie face à Lord Voldemort, et Lily Potter bras tendus devant le berceau.

Au lieu de cela on pouvait voir un homme aux cheveux et aux lunettes sales, une femme aux cheveux détachés, un bébé dans ses bras, et c'était tout.

"Ça m'a l'air très… normal," dit Harry, et il sentit que sa voix lui échappait.

"Madame Londubat et le professeur Dumbledore y ont particulièrement tenu," dit M. Lupin, qui regardait plus Harry que le monument. "Ils ont dit que nous devions nous souvenir des Potter comme ils avaient vécu, pas comme ils étaient morts."

Harry regarda la statue et réfléchit. Très étrange, de se voir sous la forme d'un bébé de pierre, sans cicatrice sur le front. C'était un aperçu d'un monde parallèle, d'un monde où Harry James Potter (sans Evans-Verres dans son nom) devenait un érudit intelligent mais ordinaire du monde des sorciers après avoir peut-être été Réparti à Gryffondor. Un Harry Potter qui grandissait pour devenir un bon petit sorcier, sans grand savoir scientifique, même avec une mère née-Moldue. Qui faisait au final… bien peu. James et Lily n'auraient pas éduqué leur fils pour qu'il ait ce que le professeur Quirrell aurait appelé l'ambition et ce que le professeur Verres-Evans aurait appelé la poursuite de l'effort commun. Ses parents biologiques l'auraient beaucoup aimé, et ça n'aurait pas aidé grand-monde sauf Harry. Si quelqu'un avait défait leur mort…

"Vous étiez leur ami," dit Harry en se retournant vers Lupin. "Depuis longtemps, depuis votre enfance."

M. Lupin acquiesça silencieusement.

La voix du professeur Quirrell résonna dans le souvenir approximatif de Harry : La différence la plus probable n'est pas que vous y accordez plus d'importance. C'est plutôt que, étant une créature plus logique qu'eux, seul vous êtes conscient du fait que le rôle d'Ami exige cet acte de votre part…

"Quand Lily et James sont morts," dit Harry, "vous êtes-vous le moins du monde demandé s'il pourrait y avoir quelque objet magique capable de les ramener ? Comme Orphée et Eurydice ? Ou comme les, comment s'appelaient-ils déjà, les frères Elrin ?"

"Aucune magie ne peut défaire la mort," dit doucement M. Lupin. "Il y a certains mystère que les sorciers ne peuvent atteindre."

"Avez-vous effectué une vérification mentale de ce que vous saviez, de pourquoi vous le saviez, et de la probabilité de cette conclusion ?"

"Quoi ?" dit M. Lupin. "Pourrais-tu répéter ça, Harry ?"

"Je vous demande si vous y avez quand même réfléchi."

M. Lupin secoua la tête.

"Pourquoi pas ?"

"Parce que c'était fait, c'était accompli," dit Remus Lupin avec gentillesse. "Parce que, où que soient James et Lily à présent, ils voudraient que j'agisse pour le bien des vivants, pas pour celui des morts."

Harry hocha silencieusement la tête. Il avait été assez certain de ce que serait la réponse avant de poser la question. Il connaissait déjà ce script. Mais il avait quand même posé la question, juste au cas où M. Lupin aurait vécu une semaine obsédé par cette question, car Harry aurait pu se tromper.

La douce voix du professeur de Défense sembla parler dans l'esprit de Harry. Si Lupin se souciait vraiment d'eux, il n'aurait certainement pas eu besoin d'une aide particulière pour faire une chose aussi simple que d'y réfléchir cinq minutes avant d'abandonner…

Si, répondit Harry à la voix mentale. Un humain n'obtiendrait pas cette capacité simplement parce qu'il est préoccupé. Je l'ai acquise parce que j'ai lu certains livres à la bibliothèque, produits par un immense édifice scientifique…

Et l'autre partie de Harry dit de cette même voix douce : Mais il y a une autre hypothèse, M. Potter, et elle cadre beaucoup plus simplement avec les observations.

Pas du tout ! Comment les gens sauraient-ils quoi prétendre si personne ne s'était jamais soucié de son prochain ?

Ils ne le savent pas. C'est ce que vous observez.

Ils continuèrent d'avancer vers une certaine maison derrière une longue rangée de maisonnettes habitées et d'autres recouvertes de vignes.

Ils arrivèrent enfin à la maison dont la partie supérieure avait volée en éclat et où des feuilles vertes s'avançaient vers l'intérieur, située derrière une haie longeant l'allée devenue sauvage et qui montait à hauteur d'épaule, ainsi que derrière un étroit portail en métal (Hagrid l'avait probablement enjambé car il aurait été trop gros pour passer). Le trou dans le plafond donnait l'impression qu'une bouche géante avait prit une bouchée circulaire de la maison, laissant dépasser des tiges de bois qui avaient probablement été des poutres de soutien. À droite, une cheminée se dressait encore, épargnée par la bouchée géante, mais dangereusement penchée maintenant qu'elle était privée de son ancien tuteur. Les vitres étaient fracassées. Là où l'ont aurait dû trouver une porte d'entrée on ne trouvait plus que des échardes de bois.

Ici, Lord Voldemort était venu, en silence, il faisait moins de bruit que les feuilles mortes qui glissaient le long des pavés…

Remus Lupin plaça une main sur l'épaule de Harry. "Touche la porte," dit M. Lupin.

Harry tendit une main et s'exécuta.

Une inscription jaillit comme une fleur à l'éclosion soudaine entre les mauvaises herbes enchevêtrées derrière le portail ; une signe de bois aux lettres d'or qui disait :

Ici, la nuit du 32 Octobre 1981,

Lily et James Potter ont perdu la vie.

Ne leur survit que leur fils, Harry Potter,

le seul sorcier à avoir jamais résisté au sortilège de la Mort, le Survivant, qui brisa le pouvoir de Vous-Savez-Qui.

Cette maison a été laissée dans son état de ruine,

en monument aux Potter,

en rappel de leur sacrifice.

Dans l'espace vide sous les lettres d'or étaient inscrits d'autres messages, des dizaines, d'une encre magique qui montait à la surface et luisait assez longtemps pour être lue avant de s'estomper et de laisser place à d'autres messages :

Mon Gideon est enfin vengé

Merci, Harry Potter. Sois bénis, où que tu sois.

Nous serons à jamais débiteurs de Harry Potter

James, Lily, je suis navré.

J'espère que vous êtes en vie, Harry Potter

Il y a toujours un prix

J'aurais aimé que nos derniers mots soient plus tendres, James. Je suis navré.