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"Je peux l'imaginer," dit Lucius Malfoy d'un ton bas. "J'ai déjà vu chose semblable, venant de Dumbledore."

Draco eut un hochement de tête appuyé. "Alors je n'ai jamais été censé mourir lors du premier plan. Dumbledore savait que le professeur Quirrell me surveillait, ou bien il comptait s'arranger pour que quelqu'un me découvre à temps - ma mort lui aurait fait perdre la face et m'aurait empêché de témoigner contre Hermione Granger. Mais me faire partir pour que je ne puisse pas prendre la tête de Serpentard l'arrangeait bien. Et la fois suivante, Harry était censé arrêter le troll avant qu'il n'atteigne Granger, car alors tout le monde vous aurait accusé vous, Père, sauf que cette fois les choses ne se sont pas passées comme il l'avait prévu."

Lucius Malfoy leva ses yeux verts après avoir regardé son fils avec une surprise non dissimulée. "Si c'est vrai… mais je me demande si Harry Potter ne fait que simuler sa réticence à y croire."

"Peut-être," dit Draco. "Mais je suis à peu près sûr que non."

"Alors, si c'est vrai…" la voix de Lucius Malfoy demeura en suspens. Une lente furie s'allumait dans ses yeux.

"Que ferions-nous, exactement ?" dit Harry.

"Cela aussi me semble clair," dit Draco. Il fit un demi-tour et leva un doigt en l'air. "Nous trouverons la preuve de la culpabilité de Dumbledore et le présenterons à la justice !"

Harry Potter et Lucius Malfoy se regardèrent.

Aucun des deux ne savait tout à fait quoi répondre.

"Mon fils," dit Lucius Malfoy après un moment, "tu as vraiment beaucoup accompli aujourd'hui."

"Merci, Père !"

"Cela dit, nous ne sommes pas dans une pièce de théâtre, nous ne sommes pas de Aurors, et nous ne nous en remettons pas au bon vouloir d'un procès."

Les yeux de Draco se ternirent un peu. "Oh."

"Je, ah, j'ai un certain faible pour les procès," lança Harry. Je n'arrive pas à croire que je suis vraiment en train de parler de ça. Il avait besoin de rentrer chez lui puis de prendre un papier et un crayon pour voir si le raisonnement de Draco se tenait vraiment. "Et pour les preuves."

Lucius Malfoy se retourna alors vers Harry Potter ; ses yeux étincelaient d'une furie grise.

"Si vous m'avez trompé," dit Lucius Malfoy d'un ton de colère sourde, "si tout ceci est un mensonge, alors je ne vous pardonnerai pas. Mais si ce n'en est pas une… amenez-moi la preuve nécessaire à condamner Dumbledore devant le Magenmagot, ou la preuve nécessaire à le renverser, et il n'y a rien que la maison Malfoy ne fera pour vous, Harry Potter. Rien."

Harry inspira profondément. Il avait besoin de tout reprendre et de calculer les vraies probabilités mais il n'en avait pas le temps. "Si c'est Dumbledore, alors le retirer de l'échiquier créera un immense trou dans la structure du pouvoir d'Angleterre."

"Effectivement," dit Lucius Malfoy avec un sombre sourire. "Aviez-vous l'ambition de le combler vous-même, Harry Potter ?"

"Une partie de vos opposants pourrait ne pas apprécier. Ils pourraient vous combattre."

"Ils perdront," dit Lucius Malfoy ; et son visage avait à présent la dureté de l'acier.

"Alors voilà ce que je voudrais que la maison Malfoy fasse pour moi, Lord Malfoy, si Dumbledore se faisait destituer à cause de moi. Quand l'opposition sera le plus effrayée - c'est là qu'on leur offrira un compromis de dernière minute destiné à éviter la guerre civile. Ce ne sera peut-être pas ce que certains de vos alliés auraient préféré, mais de nombreux partis neutres seront heureux de cette perspective de stabilité. Le marché sera qu'au lieu de vous donner le pouvoir à vous, tout de suite, ils le donneront à Draco Malfoy lorsqu'il sera assez âgé."

"Quoi ?" dit Draco.

"Draco a témoigné sous Veritaserum qu'il de sa tentative d'aider Hermione Granger. Je parie qu'il y aura de nombreux opposants qui choisiront de tenter leur chance avec lui plutôt que de se battre. Je ne sais pas exactement comment ce sera mis en vigueur - un Vœu indéfaisable, un contrat de Gringotts ou quelque chose comme ça - mais il y aura une sorte d'accord disant que le pouvoir reviendra à Draco après ses études à Poudlard. J'encouragerai tous les partisans que peut avoir le Survivant à ratifier ce marché. J'essaierai de persuader Londubat, Bones, et les autres. Notre premier plan ouvrira la voie au reste, si vous prenez garde de traiter de façon honorable avec Londubat et Bones pour cette fois."

"Père, je jure que je n'ai pas…"

Le visage de Lucius se tordit en un sinistre sourire. "Je sais que tu n'avais pas prévu ça, mon fils. Bien." L'homme aux cheveux blancs regarda Harry Potter, assis de l'autre côté de la table. "J'accepte ces termes. Mais faites défaut à une partie de notre accord, que ce soit notre premier marché ou le second, et il y aura des conséquences pour vous, Harry Potter. Aucun argument ingénieux ne saura l'empêcher."

Et Lucius Malfoy signa le parchemin.

Maugrey Fol Œil avait regardé la porte en bronze de la salle de réunion de Gringotts pendant des heures dans la mesure où un homme capable de voir dans toutes les directions à la fois pouvait regarder quelque chose.

Maugrey songeait que le problème, quand on essayait de soupçonner un homme comme Lucius Malfoy, c'était qu'on pouvait passer la journée à penser à tout ce qu'il pourrait fomenter et n'en avoir toujours pas fini.

La porte s'ouvrit grand et Harry Potter sortit à pas lourds, des gouttes de sueur sur le front.

"Est-ce que tu as signé quelque chose ?" demanda immédiatement Maugrey.

Harry Potter le regarda en silence puis fouilla dans ses robes et en sortit un parchemin plié. "Les gobelins mettent déjà celui-ci en œuvre," dit Harry Potter. "Ils en ont fait trois copies avant que je parte."

"MERLIN SOIT MAUDIT, PETIT…" Maugrey s'arrêta quand son Œil perçut la seconde moitié du document que Harry Potter commençait à lentement dérouler, comme avec réticence. Un regard lui suffit à lire les paragraphes écrits d'une main soigneuse et à voir la signature de Lucius Malfoy en-dessous de celle de Harry Potter. Maugrey explosa alors quand la partie supérieure du document entra dans son champ de Vision. "Tu disculpes la maison Malfoy de toute lien avec la mort de Hermione Granger ? Est-ce que tu as la moindre idée de ce que tu as fait, petit idiot ? Nom de Merlin, pourquoi est-ce que tu ferais une chose OH BORDEL…"

*Chapter 98*: Rôles, fin

[NdT : Dernier chapitre paru à ce jour (22/09/2013) en anglais.]

Dimanche 19 avril, 18h34.

Après avoir quitté le Poudlard Express, Daphné Greengrass marcha sans bruit vers la chambre de Greengrass située sous les donjons Serpentard - privilège d'une Ancienne Maison - afin de déposer sa malle avant de rejoindre les autres élèves pour le dîner. Tous les appartements privés étaient devenus sa demeure exclusive depuis que Malfoy était parti. Sa main, dans son dos, enjoignait encore et encore son immense malle sertie d'émeraudes à la suivre. Cette dernière semblait hésiter à le faire ; peut-être les sortilèges lancés sur l'ancien et solide artefact familial devaient-ils être réappliqués ; ou peut-être sa malle était-elle peu encline à la suivre dans une école dont la sûreté n'était plus garantie.

Papa et Maman avaient longuement discuté lorsqu'il avaient entendu la nouvelle au sujet de Hermione ; Daphné Greengrass les avait écoutés cachée derrière une porte entrebâillée en ravalant ses larmes et en essayant de ne pas faire de bruit.

Mère avait dit qu'aussi triste que ce fût, il fallait admettre que même si un élève mourrait chaque année à Poudlard, l'endroit serait toujours plus sûr que Beauxbâtons, sans même parler de Durmstrang. Une jeune sorcière pouvait aisément mourir sans être la victime d'un assassin. Mère avait ajouté que le maître de métamorphose de Beauxbâtons n'était tout simplement pas aussi bon que McGonagall.