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"Nous sommes passés au choses sérieuses," dit doucement la voix de Harry. "Je ne sais pas ce que je vais devoir faire. J'aurai peut-être besoin du pouvoir des Moldus, pas seulement de celui des sorciers, avant d'en avoir fini avec tout ceci - et j'en aurai peut-être besoin dans l'urgence, sans avoir le temps de me préparer. Je ne compte pas utiliser tout cela. Je veux juste l'avoir dans le coin pour pouvoir parer à toute…éventualité." La voix de Harry marqua une pause. "Je vous dois bien sûr plus que ce que je pourrai jamais vous offrir et vous ne me laissez pas vous donner un centième de ce que vous méritez, je ne sais même pas comment vous remercier correctement, et tout ce que j'espère c'est qu'un jour, quand vous aurez grandi, vous serez plus raisonnables à ce sujet et que vous voudrez bien accepter une prime de dix pour cent…"

"Tais-toi, toi," dit George ou Fred.

"Bon Dieu, vous avez combattu un troll pour moi et Fred s'est fait briser les côtes !"

Ils secouèrent tous deux la tête. Harry était resté là quand ils lui avaient dit de fuir, puis il s'était mis en première ligne pour distraire le troll qui voulait manger George. Ils savaient que Harry était le genre de personne qui croyait que ce genre de chose n'annulait pas ce qu'il devait aux jumeaux Weasley, que son acte n'était pas à la mesure du leur. Mais ce que les jumeaux Weasley savaient, ce que Harry comprendrait quand il serait plus âgé, c'était qu'il n'y avait pas, qu'il ne pourrait même jamais y avoir de dette entre eux. C'était là un étrange égoïsme, songaient-ils, que d'être capable, comme Harry, de comprendre sa propre bonté - de ne jamais rêver d'exiger de l'argent de ceux qu'il avait aidés plus qu'ils ne l'avaient aidé, ou d'appeler cela une dette - tout en étant apparemment incapable de concevoir que d'autres pourraient un jour vouloir agir de même envers lui.

"Rappelez-moi de vous acheter un exemplaire du roman moldu La Grève," dit la voix sans source. "Je commence à comprendre quel genre de personne gagne à le lire."

Lundi 20 avril, 19h.

Cela eut lieu sans intervention, sans signe venu de la grande table, alors que les élèves achevaient leur calme dîner ; cela eut lieu sans qu'autorisation ni pardon ne soit demandé ni auprès des professeurs ni auprès du directeur.

Peu de temps après que les desserts eurent disparus, un élève se leva de la table Serpentard et s'avança rapidement, non pas vers la grande table mais vers le mur opposé aux quatre tables de Poudlard. Quelques murmures s'élevèrent à la vue des cheveux blond-blanc coupés court lorsque Draco Malfoy se tint à ce qui avait été l'arrière des tables et regarda Poudlard en silence. Il n'avait presque rien dit depuis son retour surprise et avait été encore moins vu. Le Serpentard n'avait daigné ni confirmer ni nier qu'il était revenu parce que, une fois Hermione Granger tuée par la famille de ce dernier, il n'avait plus rien à craindre.

Puis Draco Malfoy prit une cuillère dans une main, un verre d'eau dans l'autre, et commença à taper le verre avec la cuillère, produisant ainsi un clair tintement.

Ceci produisit d'abord des bavardages agités. À la grande table, les différents professeurs regardèrent avec perplexité le directeur assit dans sa grande chaise, mais il ne leur fit aucun signe, et les professeurs ne firent donc rien.

Draco Malfoy continua de taper le verre de sa cuillère jusqu'à ce que la pièce se taise et attende.

Puis un autre élève se leva de la table Serdaigle et s'avança jusqu'à Draco Malfoy avant de se retourner pour faire face à Poudlard à son côté. Des souffles furent coupés par l'ébahissement ; il était impossible que ces deux-là soient aujourd'hui autre chose que les pires de tous les ennemis.

"Moi et mon Père, le Lord de la noble et très ancienne maison Malfoy," dit Draco Malfoy d'une voix claire, "nous sommes rendus compte que des forces néfastes sont à l'œuvre à Poudlard. Que ces forces néfastes souhaitaient clairement nuire à Hermione Granger. Que Hermione Granger a peut-être été forcée, contre sa volonté propre, à lever sa baguette contre notre Maison ; ou peut-être qu'elle et moi avons subit un sortilège de faux souvenirs. Nous déclarons à présent que celui ou celle qui a osé faire ainsi usage de l'héritier de la maison Malfoy est l'ennemi de cette dernière et que nous nous vengerons de cette personne. De plus, au nom de notre honneur, nous avons rendu tout l'argent que nous avions prit à la maison Potter et avons annulé sa dette."

Puis Harry Potter parla. "La maison Potter reconnaît qu'il s'agissait d'une erreur sincère et n'a aucun ressentiment envers la maison Malfoy. Nous croyons et déclarons publiquement que la maison Malfoy n'est pas responsable de la mort de Hermione Granger. Celui ou celle qui a tué Hermione Granger est l'ennemi de la maison Potter, et nous nous vengerons de cette personne."

Puis Harry Potter commença à repartir vers la table Serdaigle et, face à cette réalité fracturée, un bavardage explosa, né de la plus pure, de la plus profonde des confusions.

Draco Malfoy recommença à taper sa cuillère contre son verre d'eau, produisant un clair tintement, jusqu'à ce que la pièce se taise une fois de plus.

Et d'autres élèves se levèrent, venus d'autres tables, et s'avancèrent jusqu'à Draco Malfoy, se placèrent à côté de lui, derrière lui ou devant lui.

Il y avait un terrible silence dans la grande salle, le sentiment d'un monde qui glissait, de pouvoirs qui se réagençaient de façon quasiment tangible.

"Mon père, Owen Greengrass, avec l'assentiment et le soutien absolu de ma mère, la Dame de la Noble et très Ancienne Maison de Greengrass," dit Daphné Greengrass.

"Et mon patriarche, Charles, de la maison Nott," dit l'ancien lieutenant Nott, autrefois Théodore du Chaos, à présent derrière Draco Malfoy.

"Et ma grande-tante, Amélia, de la maison Bones, aussi directrice du département de justice magique," dit Susan Bones, qui se tenait contre le flanc de Daphné Greengrass, celle au côté de laquelle elle avait combattu.

"Et ma grand-mère, Augusta, de la Noble et très ancienne maison de Londubat," dit Neville Londubat, qui était revenu, juste pour cette nuit.

"Et mon père, Lucius, le Lord des Malfoy, de la noble et très ancienne maison de Malfoy !"

"Ensembles, avec Alanna Howe, constituent une majorité au conseil d'administration de Poudlard !" dit clairement Daphné Greengrass. "Et, dans le but de garantir la sécurité de tous les élèves, y compris leurs propres enfants, ont promulgué les Décrets Éducatifs suivants au sein de l'école de sorcellerie de Poudlard !"

"Premier décret !" dit Daphné Greengrass. Elle essayait de contenir ses tremblements, face aux quatre maisons, devant les cinq enfants. Même les cours d'écriture de discours de ses parents avaient leurs limites. Ses yeux passèrent rapidement sur sa main, sur laquelle, d'une légère encre rouge, elle avait écrit ses répliques. "Les élèves ne devront aller nulle part seuls, pas même aux toilettes ! Vous vous déplacerez par groupes d'au moins trois, et chaque groupe devra comprendre un élève de sixième ou septième année !"

"Deuxième décret !" dit Susan Bones derrière elle d'une voix presque ferme. "Pour augmenter encore plus la sécurité des élèves, neuf Aurors ont été dépêchés à Poudlard afin de former la Force de Protection Auxiliaire !" Susan prit un petit objet rond en verre, l'un des communicateurs que le département de justice magique utilisait et dont ils avaient tous reçu un exemplaire. Susan le porta à sa bouche et d'une dit voix maintenant plus forte : "Auror Brodski, c'est Susan Bones. Entrez !"

Les portes de la grande salle s'ouvrirent grand et neuf Aurors entrèrent vêtus du cuir renforcé qu'ils utilisaient lorsqu'ils partaient en mission. Ils se déployèrent immédiatement, deux à chacune des quatre tables et le dernier en garde à côté de la grande tables. Il y eut d'autres hoquets de stupeur.