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"Il a été dit par une voix creuse qui émanait d'un trou dans l'air lui-même, un trou qui s'ouvrait sur une abysse flamboyante ! C'est ce qu'ils m'ont dit !"

Harry n'était alors plus sûr que ce soit le genre de chose au sujet de laquelle il aurait dû être sceptique ou le genre chose qu'il aurait dû prendre pour argent comptant. "Et comment puis-je trouver la démarcation entre les salles d'études vertes et la classe de Métamorphose ?"

"Faites juste demi-tour et allez à gauche, à droite, en bas, en bas, à droite, à gauche, à droite, en haut et à nouveau à gauche, vous ferez face à une grande salle d'étude verte et si vous entrez marchez tout droit jusqu'au côté opposé vous verrez un grand corridor courbe qui va à une intersection et sur le côté droit de cette intersection vous trouverez un grand couloir droit qui va à la salle de Métamorphose !" L'image de l'homme d'âge moyen s'interrompit. "Du moins les choses étaient ainsi quand j'étais à Poudlard. Nous sommes un lundi d'une année impaire, n'est-ce pas ?"

"Criterié et feuille de papium," dit Harry à sa bourse. "Euh, annule ça, critérium et feuille de papier." Il leva les yeux. "Vous pourriez répéter ça ?"

Après s'être perdu deux fois de plus, Harry eut l'impression qu'il commençait à comprendre les règles de bases de navigation des couloirs changeants de Poudlard, c'est à dire : demande ton chemin aux tableaux. Si ça renvoyait à une leçon de vie incroyablement profonde il n'arrivait pas à deviner de laquelle il s'agissait.

La salle d'étude verte était un espace étonnamment plaisant. La lumière du soleil ruisselait depuis des fenêtres aux vitrages vert représentant des dragons dans des scènes calmes et pastorales. Il y avait des chaises qui avaient l'air extrêmement confortables et des tables qui semblaient parfaitement adaptées à l'étude en compagnie d'un à trois amis.

Harry ne pouvait pas vraiment continuer tout droit et sortir par la porte de l'autre côté. Il y avait des rayonnages de livres dans le mur, et il devait y aller et lire quelques uns des titres pour ne pas perdre son droit d'être appelé un Verres. Mais il le fit rapidement, conscient de l'accusation de lenteur, puis sortir de l'autre coté.

Il descendait le "grand corridor courbe" lorsqu'il entendit le cri d'une voix de jeune garçon.

En de moments pareils, Harry avait une excuse pour sprinter à fond sans se préoccuper de conserver son énergie ou de faire les exercices d'échauffement adaptés ou de s'inquiéter de percuter quelque chose, une course frénétique et soudaine qui s'arrêta presque aussi soudainement lorsqu'il faillit dépasser un groupe de six Poufsouffles de première année...

... qui étaient blottis les uns contre les autres et avaient l'air plutôt effrayés et semblaient désespérément vouloir faire quelque chose mais sans savoir exactement quoi, ce qui avait probablement quelque chose à voir avec le groupe de cinq Serpentards plus âgés qui avaient l'air d'entourer un autre jeune garçon.

Harry devint soudain plutôt coléreux.

"Excusez moi !" cria Harry de toutes ses forces.

Ça n'était peut-être pas forcément nécessaire. Les gens le regardaient déjà. Mais ça permettait certainement de figer la situation.

Harry dépassa le groupe de Poufsouffles et se dirigea vers les Serpentards.

Ils le regardèrent avec des expressions allant de la rage à l'amusement à la délectation.

Une partie du cerveau de Harry hurlait, paniqué, que c'étaient des garçons bien plus grands et bien plus âgés, qui pourraient l'aplatir.

Une autre partie disait sèchement que quiconque vu pendant qu'il aplatissait le Survivant aurait une montagne d'ennuis, en particulier si il faisait partie d'une bande de Serpentards plus âgés et que sept Poufsouffles l'avaient vu, et que les chances qu'ils lui causent des dommages permanents face à des témoins étaient quasi nulles. La seule véritable arme que les garçons plus âgés avaient contre lui était sa propre peur, si il le permettait.

Et Harry vit que le garçon qu'ils avaient piégé était Neville Londubat.

Bien sûr.

Voilà qui réglait les choses. Harry avait décidé de s'excuser humblement auprès de Neville, et ça voulait dire que Neville était sien, comment osaient-ils ?

Harry tendit la main, attrapa Neville par le poignet et le tira brusquement depuis le centre du cercle formé par les Serpentards ; le garçon, choqué, trébucha alors que Harry le tirait et presque dans le même mouvement se projetait lui-même par le passage ainsi ouvert.

Et Harry se tint au centre des Serpentards, là où Neville s'était tenu, le regard levé vers les garçons bien plus vieux, bien plus grands et bien plus forts.

"Bonjour," dit Harry. "Je suis le Survivant."

Il y eut une pause plutôt gênante. Personne ne semblait savoir comment la conversation était censée évoluer.

Les yeux de Harry glissèrent jusqu'au sol où il vit quelques livres et papiers éparpillés. Oh, le vieux jeu où vous laissiez le garçon essayer de ramasser ses livres puis les faisiez tomber à nouveau. Harry ne se souvenait pas avoir été lui-même l'objet de ce jeu, mais il avait une bonne imagination et cette imagination le rendait furieux. Eh bien lorsque la situation serait réglée ce serait assez simple pour Neville de revenir et de ramasser ses affaires, du moment que les Serpentards restaient trop concentrés sur Harry pour faire quoi que ce soit aux livres.

Malheureusement, on avait remarqué que ses yeux s'étaient égarés. "Ooh," dit le plus grand des garçons, "on voulait les p'tits bouquins -"

"La ferme," dit Harry froidement. Garde-les déséquilibrés. Ne fais pas ce à quoi ils s'attendent. N'ai pas un comportement qui les encourage à te malmener. "Cela fait-il partie d'un plan incroyablement malin vous permettant d'obtenir un avantage futur, ou est-ce autant une inutile disgrâce du nom de Salazar Serpentard que ça en a -"

Le plus grand des garçons poussa Harry Potter avec force, et ce dernier s'étala hors du cercle de Serpentards sur le dur sol de Poudlard.

Et les Serpentards rirent.

Harry se leva dans un mouvement qui lui sembla être horriblement lent. Il ne savait pas encore comment utiliser sa baguette, mais il n'y avait aucune raison de laisser cela l'arrêter, au vu des circonstances.

"Je voudrais payer autant de points que nécessaire pour me débarrasser de cette personne," dit Harry, pointant son doigt vers le plus grand des Serpentards.

Puis Harry leva son autre main, dit "Abracadabra," et claqua des doigts.

Au son d'Abracadabra, deux des Poufsouffles hurlèrent, y compris Neville, trois autres Serpentards se jetèrent désespérément loin de la direction vers laquelle pointait le doigt de Harry, et le plus grand des Serpentards fit un pas chancelant en arrière avec un air choqué. Une grande éclaboussure rouge décorait son visage, son cou et sa poitrine.

Harry ne s'était pas attendu à ça.

Lentement, le plus grand des Serpentards porta la main à sa tête et décolla le plat de tarte à la cerise dont il venait d'être drapé. Il tint le plat dans sa main un moment en le regardant, puis il le laissa tomber au sol.

Ce n'était probablement pas le meilleur moment possible pour qu'un des Poufsouffles commence à rire, mais c'est exactement ce qu'un des Poufsouffles était en train de faire.

Puis Harry remarqua la note en-dessous du plat.

"Attends," dit Harry, et il s'élança pour récupérer la note. "Cette note est pour moi je pense -"

"Toi," grogna le plus grand des Serpentards, "toi, tu, vas -"

"Regardez-moi ça !" cria Harry, brandissant la note devant le Serpentard plus âgé. "Franchement, regardez ça ! Pouvez-vous croire que je doive payer 30 points pour la livraison et l'utilisation d'une pauvre tarte ? 30 points ! J'y perds, même après avoir secouru un innocent en détresse ! Et une facture de stockage ? Des coûts de transport ? Des frais logistiques ? Comment peut-on payer des frais logistiques pour une tarte ?"