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Il y eut une de ces pauses gênantes. Harry eut des pensées mortelles envers celui des Poufsouffles qui ne pouvait s'empêcher de glousser, cet idiot allait le mettre dans le pétrin.

Harry fit un pas en arrière et jeta son meilleur regard mortel aux Serpentards. "Maintenant partez ou je continuerai à rendre votre existence de plus en plus surréaliste jusqu'à ce que vous vous exécutiez. Laissez-moi vous prévenir... que se frotter à ma vie aura tendance à rendre la vôtre... légèrement épouvantable. Vu ?"

Dans un terrible mouvement, le plus grand des Serpentards fit jaillir sa baguette et la pointa vers Harry, et au même moment une nouvelle tarte le frappait sur la tête, celle-ci à la myrtille.

La note sur cette tarte était plutôt grande et clairement lisible. "Tu devrais peut-être lire la note sur cette tarte," remarqua Harry. "Je pense que c'est pour toi cette fois-ci."

Le Serpentard leva lentement la main, regarda le plat à tarte, le retourna dans bruit de succion collant qui fit tomber encore plus de myrtille par terre, et lut une note qui disait :

AVERTISSEMENT

AUCUNE MAGIE NE SERA UTILISEE SUR LE CONCURRENT

PENDANT QUE LE JEU EST EN COURS

TOUTE AUTRE INTERFERENCE AU JEU

SERA REPORTEE AUX AUTORITES DU JEU

L'expression de pure perplexité sur le visage du Serpentard était un chef d'œuvre. Harry songea qu'il commençait peut-être à aimer le Contrôleur du Jeu.

"Écoute," dit Harry, "tu veux qu'on s'arrête là ? Je pense que les choses commencent à échapper à notre contrôle par ici. Et si tu retournais à Serpentard et que je retournais à Serdaigle et que nous nous calmions tous un peu, d'accord ?"

"J'ai une meilleure idée," siffla le plus grand des Serpentards. "Et si tu te cassais accidentellement tous tes doigts ?"

"Comment, au nom de Merlin, pourrais-tu mettre en scène un accident crédible après avoir fait cette menace devant une douzaine de personnes, espèce d'idiot -"

Le plus grand des Serpentards tendit sa main vers celle de Harry, lentement, délibérément, et Harry se figea, le partie de son cerveau qui s'était rendue compte de l'âge et de la force du garçon parvenant enfin à se faire entendre, criant : MAIS QU'EST CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE FAIRE ?

"Attends !" dit l'un des autres Serpentards, sa voix soudain paniquée. "Arrête, tu ne devrais pas le faire pour de vrai !"

Le plus grand des Serpentards l'ignora, prit fermement la main droite de Harry dans sa main gauche, et prit l'index de Harry dans sa main droite.

Harry regarda le Serpentard droit dans les yeux. Une partie de Harry hurlait que ce n'était pas censé avoir lieu, que ce n'était pas permis, que les adultes ne laisseraient jamais une chose pareille arriver pour de vrai -

Lentement, le Serpentard commença à tordre son doigt en arrière.

Il n'a pas encore vraiment cassé mon doigt et c'est indigne de moi de ne serait-ce que tressaillir avant qu'il le fasse. Jusque là, ce n'est qu'une autre tentative pour provoquer la peur.

"Arrête !" dit le Serpentard qui avait auparavant protesté. "Arrête, c'est une très mauvaise idée !"

"Je suis plutôt d'accord," dit une voix de glace. La voix d'une femme plus âgée.

Le plus grand des Serpentard relâcha la main de Harry et fit un bond en arrière comme si elle était brûlante.

"Professeur Sprout !" s'écria l'un des Poufsouffle, d'un ton plus heureux que Harry n'avait jamais entendu de sa vie.

Alors qu'il pivotait, une petite femme boulotte se faufila dans son champ de vision. Elle avait des cheveux gris hirsute et bouclés, et ses vêtements étaient couverts de poussière. Elle pointa un doigt accusateur en direction des Serpentards. "Expliquez-vous," dit-elle. "Que faites-vous avec mes Poufsouffles et..." elle le regarda, "mon excellent étudiant, Harry Potter."

Oh oh. C'est vrai ça, c'était SA classe qu'il avait ratée ce matin.

"Il a menacé de nous tuer !" lâcha l'un des autres Serpentard, celui qui avait demandé à ce qu'ils s'arrêtent.

"Quoi ?" dit Harry, le visage vide d'expression. "Certainement pas ! Si je comptais vous tuer je ne commencerais pas par faire des menaces publiques !"

Un troisième Serpentard ne put s'empêcher de rire puis s'arrêta de façon abrupte lorsque les autres garçons lui jetèrent des regards mortels.

Le Professeur Sprout avait adopté une expression plutôt sceptique. "Et de quelle menace mortelle s'agirait-il exactement ?"

"Le Sort de Mort ! Il a feint d'utiliser le Sort de Mort sur nous !"

Le Professeur Sprout se tourna et regarda Harry. "Oui, une menace vraiment terrible venant d'un garçon de onze ans. Mais tout de même pas quelque chose que vous devriez jamais rêver de feindre, Harry Potter."

"Je ne connais même pas les mots du Sort de Mort," dit promptement Harry. "Et je n'ai sorti ma baguette à aucun moment."

C'était maintenant à Harry que le Professeur Sprout jetait un regard sceptique. "J'imagine que ce garçon s'est jeté deux tartes sur lui-même alors."

"Il n'a pas utilisé sa baguette !" lâcha l'un des jeunes Poufsouffles. "Je ne sais pas non plus comment il a fait, il a claqué des doigts, et il y avait une tarte !"

"Vraiment," dit le Professeur Sprout après une pause. Elle tira sa propre baguette. "Je ne l'exigerai pas vu que vous semblez être la victime, mais accepteriez-vous que j'examine votre baguette pour vérifier ça ?"

Harry sortit sa baguette. "Qu'est ce que je -"

"Priori Incantatem," dit Sprout. Elle fronça les sourcils. "C'est étrange, votre baguette semble n'avoir jamais été utilisée."

Harry haussa les épaules. "C'est le cas à vrai dire, je n'ai eu ma baguette et mes manuels qu'il y a quelques jours."

Sprout hocha la tête. "Alors nous avons un clair cas de magie accidentelle de la part d'un garçon qui se sentait menacé. Et les règles disent clairement que vous ne serez pas tenu pour responsable. En ce qui vous concerne..." elle se tourna vers les Serpentards. Ses yeux descendirent délibérément vers les livres de Neville, étalés au sol.

Il y eut un long silence pendant lequel elle regarda les cinq Serpentards.

"Trois points ôtés de Serpentard, chacun," dit-elle enfin. "Et six de lui," pointant le garçon couvert de tarte. "Ne touchez plus jamais à mes Poufsouffles, ni à mon étudiant Harry Potter. Maintenant partez."

Elle n'eut pas à se répéter ; les Serpentards firent demi-tour et s'en furent très rapidement.

Neville alla ramasser ses livres. Il semblait pleurer mais un petit peu seulement. Ç'aurait pu être l'effet différé du choc, ou ç'aurait pu être parce que les autres garçons l'aidaient.

"Merci beaucoup, Harry Potter," lui dit le Professeur Sprout. "Sept points à Serdaigle, un pour chaque Poufsouffle que vous avez protégé. Et je ne dirai rien de plus."

Harry cligna des yeux. Il s'était attendu à quelque chose ressemblant à une conférence sur l'importance de rester à l'écart des ennuis, et une réprimande plutôt sévère pour avoir raté son tout premier cours.

Peut-être qu'il aurait aller à Poufsouffle. Sprout était cool.

"Récurvite," dit Sprout au fatras de tartes qui était sur le sol, qui disparut promptement.