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"Le Choixpeau magique m'a proposé Poufsouffle."

Elle cligna des yeux comme si elle ne pouvait croire ses propres oreilles. "Il a vraiment fait ça ?"

"Oui."

"M. Potter," dit McGonagall, et sa voix était maintenant très basse, "il y a cinq décennies que pour la dernière fois un étudiant est mort entre les murs de Poudlard, et je suis maintenant certaine que c'est il y a cinq décennies que quelqu'un a entendu ce message pour la dernière fois."

Un frisson parcourut Harry. "Alors je ferai très attention de ne prendre aucune initiative d'aucune sorte concernant cette affaire sans d'abord vous consulter, professeur McGonagall." Il marqua une pause. "Et puis-je suggérer d'assembler les personnes les plus compétentes que vous puissiez trouver et que vous voyez s'il est possible d'enlever ce sort supplémentaire du Choixpeau magique... et si vous ne pouvez pas faire ça, alors peut-être d'ajouter un autre sort, un sort de Sourdinam qui s'active brièvement juste quand le Choixpeau est ôté de la tête d'un étudiant, ça pourrait constituer une bonne alternative. Et voilà, plus d'étudiants morts." Harry hocha la tête de satisfaction.

Le professeur McGonagall avait l'air encore plus stupéfaite, si une telle chose était possible. "Il n'est pas possible que je vous décerne suffisamment de points pour ceci sans vous décerner la Coupe des Quatre Maisons du même coup."

"Hm," dit Harry. "Hm. Je préférerais ne pas gagner autant de points que ça."

Le professeur McGonagall le regardait maintenant étrangement. "Pourquoi pas ?"

Harry avait quelques difficultés à trouver les bons mots. "Parce que ce serait juste trop triste, vous ne trouvez pas ? Comme... comme quand j'essayais encore d'aller à l'école moldue et à chaque fois qu'il y avait un projet de groupe, je faisais tout moi-même parce que les autres n'auraient fait que me ralentir. Je suis heureux de gagner beaucoup de points, et même plus que n'importe qui d'autre, mais si je gagne assez de points pour que ce soit décisif dans la course à la Coupe des Quatre Maisons, alors c'est comme si je portais Serdaigle sur mon dos, et ce serait trop triste."

"Je vois..." dit le professeur McGonagall d'un ton hésitant. Il était visible que cette façon de penser ne lui était pas du tout familière. "Mettons alors que je vous décerne seulement cinquante points ?"

Harry secoua encore la tête. "Ce ne serait pas juste pour les autres enfants si je gagne beaucoup de points en faisant des choses d'adultes auxquelles je peux participer et pas eux. Comment Terry Boot pourrait-il gagner cinquante points pour avoir fait mention d'un murmure qu'il aurait entendu venir du Choixpeau magique ? Ce ne serait pas juste du tout."

"Je vois pourquoi le Choixpeau magique vous a proposé Poufsouffle," dit le professeur McGonagall. Elle le regardait avec un étrange respect.

Harry avala de travers. Il avait honnêtement pensé qu'il n'était pas assez bon pour Poufsouffle. Que le Choixpeau magique avait juste essayé de le fourrer n'importe où sauf à Serdaigle, même dans une maison dont il posséderait pas les vertus...

Le professeur McGonagall souriait à présent. "Et si j'essayais de vous donner dix points... ?"

"Allez-vous expliquer d'où viennent ces dix points, si quelqu'un pose la question ? Il pourrait y avoir beaucoup de Serpentard, et je ne parle pas des enfants à Poudlard, qui seraient vraiment vraiment vraiment en colère s'ils apprenaient que le sort avait été enlevé du Choixpeau magique et découvraient qui était mêlé à ça. Donc je pense que la meilleure preuve de bravoure, c'est le secret absolu. Pas besoin d'me remercier m'dame, la vertu est sa propre récompense."

"Ainsi soit-il," dit le professeur McGonagall, "mais j'ai quelque chose de très spécial à vous donner. Je vois que je je me suis trompée sur votre compte, M. Potter. Attendez ici s'il vous plaît."

Elle se leva, alla jusqu'à la porte fermée à loquet, agita sa baguette, et un espèce de voile flou surgit autour d'elle. Harry ne pouvait ni voir ni entendre ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, le flou disparut et que le professeur McGonagall se tenait là, face à lui, avec la porte derrière elle semblant n'avoir jamais été ouverte.

Et le professeur McGonagall tenait en main un collier, une fine chaîne d'or portant en son centre un cercle d'argent, qui était l'armature d'un sablier. Dans son autre main se trouvait une brochure pliée. "C'est pour vous," dit-elle.

Wow ! Il allait avoir un espèce de super objet magique comme récompense pour sa quête ! Apparemment, le truc de refuser les pièces d'or jusqu'à finalement obtenir un objet magique marchait dans la vraie vie, pas seulement dans les jeux vidéo.

Harry accepta son nouveau collier, souriant. "Qu'est-ce que c'est ?"

Le professeur McGonagall inspira. "M. Potter, c'est un objet qui est habituellement prêté uniquement aux enfants qui se sont montrés hautement responsable, afin de les aider à se dépêtrer de leurs complexes horaires de cours." McGonagall hésita, comme si elle allait ajouter quelque chose. "Je dois insister, M. Potter, sur le fait que la véritable nature de cet objet est secrète et que vous ne devez pas en parler aux autres élèves, ou les laissez voir que vous l'utilisez. Si vous ne jugez pas cela acceptable, alors vous pouvez me le rendre maintenant."

"Je sais garder des secrets," dit Harry. "Alors qu'est-ce que ça fait ?"

"Du point de vue des autres élèves, ceci sera un Portillon tournant, qui est utilisé pour traiter une maladie magique rare et non contagieuse nommée Duplication Spontanée. Vous le portez sous vos vêtements, et bien que vous n'ayez aucune raison de le montrer à qui que ce soit, vous n'avez pas non plus de raison de le traiter comme un secret honteux. Les Portillons tournants n'ont aucun intérêt. Comprenez-vous, M. Potter ?"

Harry hocha la tête, son sourire devenant plus large. Il voyait là le travail d'un Serpentard compétent. "Et quel est son véritable effet ?"

"C'est un Retourneur de Temps. Chaque tour de son sablier vous renvoit une heure en arrière dans le temps. Donc si vous l'utilisez pour reculer de deux heures chaque jour, vous devriez pouvoir aller vous coucher tous les jours à la même heure."

La suspension consentie de l'incrédulité de Harry explosa en morceaux.

Vous me donnez une machine à remonter le temps pour traiter mes troubles du sommeil.

Vous me donnez une MACHINE À REMONTER LE TEMPS pour traiter mes TROUBLES DU SOMMEIL.

VOUS ME DONNEZ UNE MACHINE À REMONTER DANS LE TEMPS DANS LE BUT DE TRAITER MES TROUBLES DU SOMMEIL.

"Ehehehehhheheh..." dit la bouche de Harry. Il tenait maintenant le collier loin de lui comme si c'était une bombe prête à exploser. Enfin, non, pas comme si c'était une bombe prête à exploser, ça ne commençait même pas à exprimer la sévérité de la situation. Harry tenait le collier loin de lui comme si c'était une machine à remonter le temps.

Dites-moi, professeur McGonagall, saviez-vous que la matière normale voyageant à rebrousse-temps ressemble comme deux gouttes d'eau à de l'antimatière ? Eh bien oui, c'est le cas ! Saviez-vous qu'un kilogramme d'antimatière entrant en contact avec un kilogramme de matière s'annihilera dans une explosion équivalente à 43 millions de tonnes de dynamite ? Vous rendez-vous compte que je pèse moi-même 41 kilogrammes et que le souffle produit laisserait UN CRATÈRE GÉANT LÀ OÙ AVANT SE TROUVAIT L'ÉCOSSE ?

"Excusez-moi," parvint à dire Harry, "mais ça a l'air vraiment vraiment vraiment VRAIMENT DANGEREUX !" La voix de Harry ne devint pas tout à fait un hurlement, il lui aurait été absolument impossible de crier assez pour rendre justice à la situation, alors pas la peine d'essayer.