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Le professeur McGonagall l'observa avec une affection pleine de tolérance. "Je suis heureuse que vous preniez cela sérieusement, M. Potter, mais les Retourneurs de Temps ne sont pas si dangereux que ça. Autrement, nous n'en donnerions pas aux enfants."

"Vraiment," dit Harry. "Ahahahaha. Bien sûr que vous ne donneriez pas de machine à remonter le temps à des enfants si c'était dangereux, mais à quoi pouvais-je bien penser ? Donc juste pour que tout soit bien clair, éternuer sur cet engin ne me renverra pas au Moyen-Âge où je roulerai sur Gutenberg avec une calèche, empêchant ainsi les Lumières d'avoir lieu ? Parce que, voyez-vous, je déteste quand ce genre de choses m'arrive."

Les lèvres de McGonagall se tordaient comme elles le faisaient lorsqu'elle essayait de ne pas sourire. Elle offrit à Harry la brochure, mais Harry tenait précautionneusement le collier de ses deux mains et le gardait à l'œil pour s'assurer qu'il n'était pas sur le point de tourner. "Ne vous en faites pas," dit McGonagall après une courte pause, une fois qu'il fut devenu clair que Harry ne comptait pas bouger, "il est impossible que cela arrive, M. Potter. Le Retourneur de Temps ne peut être utilisé pour revenir plus de six heures en arrière. Il ne peut être utilisé plus de six fois par jour."

"Oh, bien, c'est très bien. Et si quelqu'un me bouscule, le Retourneur de Temps ne se cassera pas et n'enferma pas le château de Poudlard et ses occupants dans une boucle infinie de jeudis."

"Eh bien, ils peuvent être fragiles..." dit McGonagall. "Et j'ai entendu dire que d'étranges choses se passent s'ils sont cassés. Mais rien de tel !"

"Peut-être," dit Harry lorsqu'il put à nouveau parler, "que vous devriez poser une sorte de coque protectrice à vos machines à remonter dans le temps, plutôt que de laisser le verre exposé, pour empêcher que ce genre de chose n'arrive."

McGonagall semblait assez sonnée. "C'est une excellente idée, . J'en informerai le Ministère."

Ça y est, c'est officiel maintenant, ils l'ont ratifié au Parlement, tous les habitants du monde magique sont complètement stupides.

"Et bien que je déteste devenir tout à coup très PHILOSOPHIQUE," Harry essaya désespérément d'abaisser sa voix en-dessous du hurlement, "mais personne n'a-t-il pensé aux IMPLICATIONS qu'il y a à revenir six heures en arrière et à faire quelque chose qui change le temps, ce qui, en gros, EFFACERAIT TOUTES LES PERSONNES AFFECTEES et les REMPLACERAIT PAR DES VERSIONS DIFFERENTES -"

"Oh, vous ne pouvez pas changer le cours du temps !" l'interrompit le professeur McGonagall. "Grands dieux, M. Potter, pensez-vous que nous autoriserions les étudiants à les utiliser si une chose pareille était possible ? Et si quelqu'un essayait de changer les résultats de ses examens ?"

Harry prit son temps pour absorber cela. Ses mains relâchèrent juste un peu leur poigne sur la chaîne du sablier. Comme s'il ne tenait pas une machine à remonter dans le temps, juste une tête nucléaire enclenchée.

"Donc..." dit lentement Harry. "On remarque que l'univers... se trouve être cohérent, d'une façon ou d'une autre, même si le voyage temporel y est possible. Si moi et mon futur moi interagissent, alors je verrai la même chose dans les deux moi, bien que, lors de mon premier passage, mon futur moi agisse en sachant déjà parfaitement tout ce qui, de mon point de vue, n'a pas encore eu lieu..." la voix de Harry resta en suspens face aux lacunes de la langue Anglaise.

"Correct, je pense," dit le professeur McGonagall. "bien que l'on conseille en effet aux sorciers d'éviter d'être vus par leur soi passés. Si, par exemple, vous assistiez à deux cours en même temps et que vous deviez vous croiser, la première version devrait se mettre sur le côté et fermer ses yeux à un moment choisi - vous avez déjà une montre, très bien - afin que le futur vous puisse passer. Tout est là dans la brochure."

"Ahahahaa. Et que se passe-t-il quand quelqu'un ignore ce conseil ?"

Le professeur McGonagall se pinça les lèvres. "J'ai cru comprendre que ça pouvait être assez déroutant."

"Et ça ne, disons, ça ne crée pas de paradoxe qui détruit l'univers."

Elle sourit avec tolérance. "M. Potter, je pense que je me souviendrais en avoir entendu parler si ce genre de chose avait déjà eu lieu."

"CE N'EST PAS RASSURANT ! AUCUN DE VOUS N'A DONC JAMAIS ENTENDU PARLER DU BIAIS ANTHROPIQUE ? ET QUI EST L'IDIOT QUI LE PREMIER A CONSTRUIT UNE DE CES CHOSES ?"

Le professeur McGonagall riait franchement. C'était un son heureux et agréable qui ne semblait pas à sa place sur ce visage dur. "Vous vivez un de ces 'vous venez de vous transformer en chat', n'est-ce pas, M. Potter ? Vous n'avez probablement pas envie de savoir ça, mais c'est délicieusement attachant."

"Se transformer en chat n'est CERTAINEMENT PAS comparable à ça. Vous savez, jusqu'à maintenant, j'avais cette horrible pensée réprimée à l'arrière de mon esprit disant que la seule réponse possible était que mon univers entier était une simulation informatique, comme dans le livre Simulacron 3, mais maintenant même cette possibilité est exclue parce que ce petit jouet N'EST PAS UNE FUNCTION CALCULABLE PAR UNE MACHINE DE TURING ! Une machine de Turing pourrait simuler 'revenir à un moment défini du passé et calculer un futur différent à partir de ce point', une machine avec oracle pourrait prendre en compte le comportement d'arrêt des machines d'ordre inférieur, mais ce que vous décrivez est une réalité qui, d'une façon ou d'une autre, parviendrait à se calculer de façon cohérente en une seule fois, en utilisant des informations qui n'ont pas...encore... eu lieu..."

La compréhension frappa Harry d'un coup de massue.

Tout concordait à présent. Ça avait enfin un sens.

"ALORS C'EST COMME CA QUE L'ARRIVE-THÉ FONCTIONNE ! Bien sûr ! Le sort ne force pas les choses amusantes à avoir lieu, il provoque juste l'impulsion de le boire avant que des choses amusantes n'aient lieu ! Je suis tellement idiot, j'aurais dû m'en rendre compte quand j'ai ressenti le besoin de boire de l'Arrive-Thé avant le deuxième discours de Dumbledore, et que je n'en ai pas bu et me suis ensuite étranglé sur ma propre salive - boire de l'Arrive-Thé ne crée pas la comédie, la comédie vous pousse à boire l'Arrive-Thé ! J'ai vu que les deux événements étaient corrélés et j'ai présumé que l'Arrive-Thé devait être la cause et que la comédie devait être l'effet parce que je pensais que l'ordre temporel restreignait le lien de causalité et que les graphes de causalité devaient être acycliques, MAIS TOUT CONCORDE SI ON DESSINE LES FLÈCHES CAUSALES COMME ALLANT EN ARRIÈRE DANS LE TEMPS !"

La compréhension frappa Harry d'un second coup de massue.

Il parvint à rester discret cette fois-ci, et ne fit qu'un petit bruit étranglé, comme aurait fait un bébé chat mourant, tandis qu'il comprenait qui avait déposé la note sur son lit ce matin.

Les yeux du professeur McGonagall brillaient. "Après votre diplôme, ou peut-être même avant, vous devrez enseigner quelques-unes de ces théories moldues à Poudlard, M. Potter. Elles ont l'air vraiment fascinantes, même si elles sont toutes fausses."

"Glehhahhh..."

Le professeur McGonagall lui offrit quelques plaisanteries de plus, lui demanda de faire quelques promesses supplémentaires, lesquelles il accepta de faire, dit quelque chose concernant le fait qu'il ne devait pas parler aux serpents quand on pouvait l'entendre, lui rappela de lire la brochure, et puis, sans savoir comment, Harry se retrouva hors de son bureau avec la porte solidement fermée derrière lui.