Выбрать главу

"C'est tout ce que j'ai pu trouver ! Je ne sais même pas ce qu'est la Bataille Explosive, ils n'auraient pas accepté une partie d'échecs, et si j'avais choisi le bras de fer, j'aurais perdu !"

"Alors vous auriez dû choisir le bras de fer !"

Harry cligna des yeux. "Mais alors j'aurais perdu -"

Harry s'interrompit.

Le professeur McGonagall avait l'air très en colère.

"Je suis désolé, professeur McGonagall," dit Harry d'une petite voix. "Je n'y avais honnêtement pas pensé, et vous avez raison, j'aurais dû, ça aurait été brillant de ma part, mais je n'y ai juste pas pensé du tout..."

Harry laissa sa phrase en suspens. Il devenait soudain clair qu'il avait eu beaucoup d'autres options. Il aurait pu demander à Draco de suggérer quelque chose, il aurait pu demander à la foule... son utilisation du Retourneur de Temps avait été inutile et flagrante. Il y avait eu un espace de possibilités immense, pourquoi avait-il choisi celle-là ?

Parce qu'il avait vu un moyen de gagner. Gagner la possession d'une babiole sans importance que les professeurs auraient de toute façon reprise à M. Goyle.

Intention de gagner. C'est ça qui l'avait eu.

"Je suis désolé," dit à nouveau Harry. "Pour mon orgueil et ma stupidité."

Le professeur McGonagall se passa une main sur le front. Une partie de sa colère sembla se dissiper. Mais sa voix resta très dure. "Une autre démonstration de ce genre, M. Potter, et vous me rendrez le Retourneur de Temps. Ai-je bien été claire ?"

"Oui," dit Harry. "Je comprends et je suis désolé."

"Alors, M. Potter, vous serez autorisé à conserver le Retourneur de Temps pour le moment. Et étant donné la taille de la débâcle que vous avez en effet prévenu, je ne déduirai pas de point à Serdaigle."

Et puis vous ne pourriez pas expliquer pourquoi vous avez déduit les points. Mais Harry n'était pas assez stupide pour dire ça à voix haute.

"Plus important, pourquoi le Rapeltout s'est-il déclenché comme ça ?" dit Harry. "Cela veut-il dire que j'ai été victime d'un sortilège d'Amnésie ?"

"Je suis moi aussi perplexe," dit lentement le professeur McGonagall. "Si c'était aussi simple, je pense que les tribunaux utiliseraient les Rapeltouts, et ce n'est pas le cas. J'étudierai la question, M. Potter." Elle soupira. "Vous pouvez y aller, maintenant."

Harry commença à se lever de sa chaise, puis s'arrêta. "Euh, pardon, il y a quelque chose que je voulais vous dire -"

On put à peine remarquer le tressaillement. "De quoi s'agit-il, M. Potter ?"

"C'est à propos du professeur Quirrell -"

"Je suis certaine, M. Potter, que ce n'est rien de très important." Le professeur McGonagall prononça ces mots très rapidement. "Vous avez certainement entendu le directeur dire aux étudiants de ne pas nous importuner avec des complaintes sans importance au sujet du professeur de Défense ?"

Harry était plutôt déconcerté. "Mais ça pourrait être important, hier j'ai eu cette sensation funeste quand -"

"M. Potter ! J'ai moi aussi une sensation funeste ! Et ma sensation funeste dit que vous ne devez pas finir cette phrase !"

La bouche de Harry s'ouvrit grande. Le professeur McGonagall avait réussi ; Harry était sans voix.

"M. Potter," dit le professeur McGonagall, "si vous avez découvert quoi que ce soit d'intéressant au sujet du professeur Quirrell, n'hésitez pas à ne pas le partager avec moi ni avec qui que ce soit. Maintenant je pense que vous avez pris assez de mon temps précieux -"

"Ça ne vous ressemble pas !" éclata Harry. "Je suis désolé, mais ça semble juste incroyablement irresponsable ! De ce que j'ai entendu, il y a une sorte de malédiction sur le poste de Défense, et vous savez déjà que quelque chose va mal tourner, je pensais que seriez tous en alerte -"

"Mal tourner, M. Potter ? J'espère bien que non." Le visage du professeur McGonagall était parfaitement inexpressif. "Après que le professeur Blake ait été pris dans un placard avec pas moins de trois Serpentard en cinquième année, en Février dernier, et qu'un an avant cela, le professeur Summers ait tellement échoué dans sa mission de pédagogue que ses étudiants pensaient qu'un Épouvantard était une sorte de meuble, il serait catastrophique qu'un problème concernant le remarquablement compétent professeur Quirrell soit maintenant porté à ma connaissance, ce qui, si je puis me permettre, ferait échouer la plupart de nos étudiants à leurs BUSEs ou à leurs ASPICs"

"Je vois," dit lentement Harry, absorbant le tout. "Donc en d'autres mots, quoi qu'il se passe avec le professeur Quirrell, vous souhaitez désespérément ne pas l'apprendre avant la fin de l'année scolaire. Et puisque nous sommes pour l'instant en septembre, en ce qui vous concerne, il pourrait parfaitement assassiner le Premier Ministre en direct à la télévision et se tirer d'affaire."

Le professeur McGonagall le regarda sans ciller. "Je suis certaine qu'on ne pourrait jamais m'entendre confirmer une telle affirmation, M. Potter. À Poudlard, nous essayons d'être proactifs en ce qui concerne tout ce qui met en danger la réussite scolaire de nos élèves."

Comme des Serdaigle de première année qui ne savent pas se la fermer. "Je crois vous avoir très bien compris, professeur McGonagall."

"Oh, j'en doute, M. Potter. J'en doute grandement." Le professeur McGonagall se pencha en avant, son visage à nouveau contracté. "Puisque vous et moi avons discuté de sujets bien plus sensibles que celui-ci, je vous parlerai franchement. Vous, et vous seul, avez fait état de cette mystérieuse sensation funeste. Vous, et vous seul, êtes un aimant à chaos tel que je n'en ai jamais vu. Après notre petite excursion au Chemin de Traverse, puis le Choixpeau Magique, puis le petit épisode d'aujourd'hui, je puis prédire que je suis condamnée à m'asseoir dans le bureau du directeur et à entendre une histoire hilarante au sujet du professeur Quirrell dans laquelle vous et vous seul tiendrez un premier rôle, après quoi je n'aurai d'autre choix que de le licencier. J'y suis déjà résignée, M. Potter. Et si ce triste événement a lieu avant l'Ides de Mai, je vous attacherai au portail de Poudlard avec vos propres intestins et je verserai des abeilles de feu dans votre nez. Maintenant, m'avez-vous très bien compris ?"

Harry hocha la tête, ses yeux grands ouverts. Puis, une seconde plus tard : "Et j'ai droit à quoi si j'arrive à faire que ça ait lieu le dernier jour de l'année scolaire ?"

"Sortez de mon bureau !"

Jeudi.

Il devait y avoir quelque chose de particulier avec les jeudis à Poudlard.

Il était 17h32, jeudi après-midi, et Harry se tenait à côté du professeur Flitwick, devant la grande gargouille de pierre qui gardait l'entrée du bureau du directeur.

Il était à peine revenu du bureau du professeur McGonagall et entré dans les salles d'études de Serdaigle qu'un des étudiants lui avait dit de se présenter au bureau du professeur Flitwick, et là, Harry avait appris que Dumbledore voulait lui parler.

Harry, se sentant plutôt appréhensif, avait demandé au professeur Flitwick si le directeur avait dit de quoi il s'agissait.

Le professeur Flitwick avait haussé les épaules d'un air impuissant.

Dumbledore avait apparemment dit que Harry était bien trop jeune pour invoquer les mots de pouvoir et de folie.