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Content content boum boum marais marais marais ? avait pensé Harry, mais il ne l'avait pas dit à voix haute.

"Ne vous en faites pas trop, M. Potter," piailla le professeur Flitwick depuis ce qui devait être le niveau de l'épaule de Harry (il était heureux que le professeur Flitwick porte une barbe si immense et si fournie, car c'était difficile de s'habituer à un professeur qui était non seulement plus petit que lui mais parlait aussi d'une voix plus aigüe). "Le directeur Dumbledore peut sembler un peu étrange, ou très étrange, et même extrêmement étrange, mais il n'a jamais fait le moindre mal à un étudiant, et je ne pense pas qu'il le fera jamais." Le professeur Flitwick donna un sourire encourageant à Harry. "Gardez cela à l'esprit à tout moment et vous serez certain de ne pas paniquer !"

Ça ne l'aida pas.

"Bonne chance !" piailla le professeur Flitwick, et il se pencha au-dessus de la gargouille et dit quelque chose que Harry ne parvint bizarrement pas à entendre (bien sûr, le mot de passe ne serait pas très utile si on pouvait entendre quelqu'un le prononcer). Et la gargouille de pierre fit un pas de côté d'un mouvement très naturel et ordinaire, ce que Harry trouva plutôt choquant, puisque pendant ce temps, la gargouille continua à ressembler à de la pierre solide et inamovible.

Derrière la gargouille se trouvaient plusieurs marches en spirales tournant sur eux-mêmes. Il y avait là quelque chose de troublant et d'hypnotique, et encore plus troublant était le fait que faire tourner une spirale n'aurait pas dû vous mener quelque part.

"Et ça monte !" piailla Flitwick.

Harry mit un pied assez nerveux sur la spirale et commença à se déplacer vers le haut pour une raison que son cerveau ne parvenait pas du tout à visualiser.

La gargouille fit un bruit sourd en se remettant en place derrière lui, et les escaliers en spirale continuèrent de tourner et Harry continua de monter, et après une durée plutôt étourdissante Harry se retrouva en face d'une porte de chêne avec un heurtoir en laiton.

Harry tendit la main et tourna la poignée.

La porte s'ouvrit grand.

Et Harry vit la pièce la plus intéressante qu'il ait vue de sa vie.

Il y avait de petits mécanismes métalliques qui vrombissaient ou cliquetaient ou changeaient lentement de forme ou émettaient de petites bouffées de fumée. Il y avait des douzaines de fluides mystérieux dans des douzaines de contenants aux formes étranges, tous bullants, bouillonnants, suintants, changeant de couleur, ou prenant des formes intéressantes qui disparaissaient une demi-seconde après que vous les ayez vues. Il y avait des choses qui ressemblaient à des horloges dotées de nombreuses aiguilles, gravées de chiffres ou de mots dans des langues inconnues. Il y avait un bracelet portant un cristal lenticulaire qui étincelait de mille couleurs, et la statue d'un faucon incrusté dans de l'émail noir. Le mur portait des tableaux de gens endormis, et le Choixpeau Magique était nonchalamment posé sur un porte-chapeaux qui soutenait aussi deux parapluies et trois pantoufles rouges pour pied gauche.

Au milieu de tout ce chaos se trouvait un bureau en chêne noir bien rangé. Devant le bureau se trouvait un tabouret en chêne. Et derrière le bureau se trouvait un trône bien rembourré dans lequel était assis Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, qui était orné d'une longue barbe d'argent, d'un chapeau ressemblant à un immense champignon écrasé, et de ce qui à des yeux moldus aurait ressemblé à trois couches de pyjamas rose vif.

Dumbledore souriait, et ses yeux radieux pétillaient d'une folle intensité.

Avec une inquiétude certaine, Harry s'assit face au bureau. La porte se referma derrière lui dans un puissant blam.

"Bonjour, Harry," dit Dumbledore.

"Bonjour, monsieur le directeur," répondit Harry. Alors ils s'appelaient par leurs prénoms ? Dumbledore allait-il lui dire de l'appeler -

"S'il te plaît, Harry," dit Dumbledore. "Monsieur le directeur a l'air si officiel. Appelle-moi juste Dir, pour faire court."

"D'accord, Dir," dit Harry.

Il y eut une courte pause.

"Sais-tu," dit Dumbledore, "que tu es la première personne à m'avoir jamais pris au mot ?"

"Ah..." dit Harry. Il essaya de contrôler sa voix en dépit des soudaines contractions de son estomac. "Je suis désolé, je, ah, monsieur le directeur, vous m'avez dit de le faire alors je l'ai fait -"

"Dir, s'il te plaît !" dit gaiement Dumbledore. "Et il n'y a pas de raison d'être aussi inquiet, je ne te jetterai pas par la fenêtre juste parce que tu as fait une erreur. Je te donnerai plein d'avertissements avant, si tu fais quelque chose de mal ! Et puis, ce qui compte, ce n'est pas la façon dont les gens vous parlent, mais ce qu'ils pensent de vous."

Il n'a jamais fait le moindre mal à un étudiant, garde cela à l'esprit et tu seras certain de ne pas paniquer.

Dumbledore sortit une petite boîte en métal et en souleva le couvercle, révélant de petits blocs jaunes. "Bonbons au citron ?" dit le directeur.

"Euh, non merci, Dir," dit Harry. Pouvait-on considérer que de glisser du LSD à un étudiant c'était leur faire du mal, ou cela rentrait-il dans la catégorie jeu inoffensif ? "Vous, euh, avez dit quelque chose à mon propos, au sujet du fait que j'étais trop jeune pour invoquer les mots de pouvoir et de folie ?."

"J'ai dit que vous l'étiez sûrement !" dit Dumbledore. "Heureusement, les Mots de Pouvoir et de Folie ont été perdus il y a sept siècles et personne n'a la moindre idée de ce qu'ils sont. C'était juste une petite remarque."

"Ah..." dit Harry. Il se rendait bien compte que sa bouche était grande ouverte. "Pourquoi m'avez-vous fait venir ici, alors ?"

"Pourquoi ?" répéta Dumbledore. "Ah, Harry, si je passais mes journées à me demander pourquoi je fais les choses, je n'aurais le temps de rien faire ! Je suis quelqu'un de très occupé, tu sais."

Harry hocha la tête en souriant. "Oui, c'était une liste très impressionnante. Directeur de Poudlard, Président du Magenmagot, et Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers. Navré de vous poser la question mais je me demandais, est-il possible d'obtenir plus de six heures si on utilise plus d'un Retourneur de Temps ? Parce que c'est plutôt impressionnant si vous faites tout ça en seulement trente heures par jour."

Il y eut une autre courte pause, pendant laquelle Harry continua de sourire. Il était un peu appréhensif, en fait très appréhensif, mais une fois qu'il était devenu clair que Dumbledore s'amusait délibérément avec lui, quelque chose à l'intérieur de Harry avait absolument refusé de rester là à tout se prendre comme un empoté sans défense.

"J'ai bien peur que le Temps n'aime pas être trop étiré," dit Dumbledore après la courte pause, "mais nous semblons être trop grands pour lui, et s'ensuit donc une lutte permanente pour faire tenir nos vies dans le Temps."

"En effet," dit Harry avec une grave solennité. "C'est pourquoi il est préférable d'en arriver rapidement à ce qui nous préoccupe."

Pendant un moment, Harry se demanda s'il avait été trop loin.

Puis Dumbledore gloussa. "Droit au fait nous irons." Le directeur s'inclina en avant, faisant pencher son chapeau-champignon écrasé et brossant sa barbe contre son bureau. "Harry, lundi dernier tu as fait quelque chose qui aurait dû être impossible, même avec un Retourneur de Temps. Ou plutôt, impossible avec seulement un Retourneur de Temps. Je me demande : d'où ces deux tartes venaient-elles ?"

Un choc d'adrénaline traversa Harry. Il avait fait cela en utilisant la Cape d'Invisibilité, celle qui lui avait été donnée dans une boîte de cadeau de Noël, avec une note, et la note avait dit : Si Dumbledore voyait une chance de posséder l'une des Reliques de la Mort, il ne la laisserait jamais échapper à son étreinte...