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"Vois-tu ces notes," dit Dumbledore d'une voix si basse que c'était presque un murmure, "écrites dans les marges du livre ?"

Harry plissa un peu les yeux. Les pages jaunissantes semblaient décrire quelque chose nommé potion de la splendeur de l'aigle, et plusieurs des ingrédients étaient des objets que Harry ne connaissait pas du tout et dont les noms ne semblaient pas venir de l'anglais. Dans la marge se trouvait une annotation gribouillée qui disait : Je me demande ce qui se passerait si tu utilisais du sang Thestral à la place des myrtilles ? et immédiatement en-dessous se trouvait une réponse d'une écriture différente : Tu serais malade pendant des semaines et tu mourrais peut-être.

"Je les vois," dit Harry. "Et alors ?"

Dumbledore indiqua le second gribouillage. "Cette écriture," dit-il, toujours d'une voix basse, "est celle de ta mère. Et cette écriture," déplaçant son doigt pour indiquer le premier gribouillage, "est la mienne. Je me rendais invisible et me glissais dans sa chambre pendant qu'elle dormait. Lily pensait qu'un de ses amis les écrivait et ils avaient des disputes des plus phénoménales."

C'est à ce moment exact que Harry se rendit compte que le directeur de Poudlard était bel et bien dingue.

Dumbledore le regardait avec sérieux. "Comprends-tu les implications de ce que je viens de te dire, Harry ?"

"Ehhh..." dit Harry. Sa voix avait l'air d'être bloquée. "Désolé... je... pas vraiment..."

"Ah, eh bien," dit Dumbledore, et il soupira. "J'imagine que ton intelligence a des limites après tout. Il semblerait que mon enthousiasme ait été grandement prématuré. Pourrions-nous tous deux prétendre que je n'ai rien dit d'incriminant ?"

Harry se leva de sa chaise, un sourire figé sur le visage. "Bien sûr," dit Harry. "Vous savez, il se fait assez tard et j'ai un peu faim, alors je devrais vraiment aller dîner," et il fonça droit vers la porte.

La poignée semblait être en panne.

"Tu m'as blessé, Harry," dit la voix de Dumbledore sur un ton doux venant de juste derrière Harry. "Ne te rends-tu pas au moins compte que ce que je t'ai dit est un signe de confiance ?"

Harry se retourna lentement.

Devant lui se trouvait un sorcier très puissant et très dément, à la longue barbe d'argent et au chapeau comme un champignon géant écrasé et portant ce qui pour un Moldu aurait ressemblé à trois couches de pyjamas rose vif.

Derrière lui se trouvait une porte qui ne semblait pas fonctionner pour l'instant.

Dumbledore avait l'air plutôt triste et usé, comme s'il avait eu envie de s'appuyer sur le bâton de sorcier qu'il ne possédait pas. "Franchement," dit Dumbledore, "vous essayez une nouvelle technique au lieu de suivre la même méthode que vous avez toujours suivie pendant cent dix ans, et les gens commencent à partir en courant." Le vieux sorcier secoua la tête avec chagrin. "J'attendais mieux de toi, Harry Potter. J'ai entendu dire que tes propres amis te croient fou. Je sais qu'ils ont tort. Ne croiras-tu pas la même chose à mon sujet ?"

"Ouvrez la porte, s'il vous plaît," dit Harry, sa voix tremblante. "Si vous voulez que je vous fasse à nouveau confiance un jour, ouvrez la porte."

Il y eut le son d'une porte s'ouvrant derrière lui.

"Il y a d'autres choses que je comptais te dire," dit Dumbledore, "et si tu pars maintenant, tu ne sauras pas de quoi il s'agissait."

Parfois, Harry détestait être un Serdaigle.

Il n'a jamais fait de mal à un élève, dit le côté Gryffondor de Harry. Rappelle-toi juste ça et tu ne paniqueras pas. Tu ne vas pas prendre la fuite juste parce que les choses commencent à être intéressantes ?

Tu ne peux pas évincer le directeur comme ça ! dit la partie Poufsouffle. Et s'il commence à enlever des points ? Il pourrait rendre ta vie très difficile s'il décide qu'il ne t'aime pas !

Et une partie de lui-même, que Harry n'aimait pas beaucoup mais qu'il n'arrivait pas tout à fait à faire taire, pesait les avantages potentiels qu'il y avait à être l'un des rares amis de ce vieux sorcier fou qui se trouvait aussi être directeur, Président et Manitou Suprême. Et malheureusement son Serpentard intérieur semblait attirer les gens vers le Côté Obscur bien mieux que ne le faisait Draco, parce qu'il disait des choses telles que pauvre vieux, il a l'air d'avoir besoin de quelqu'un à qui parler, on ne dirait pas ? et tu ne voudrais pas qu'un homme si puissant se retrouve à accorder sa confiance à quelqu'un de moins vertueux que toi, si ? et Je me demande quelles sortes de secrets incroyables Dumbledore pourrait te révéler si vous, tu sais, si vous deveniez amis et Je parie qu'il a une collection de livres vraaaiment intéressante.

Vous êtes tous dingues, dit Harry à l'attention de cet assemblage, mais il avait été mis en minorité par chaque partie de lui-même.

Harry se retourna, fit un pas vers la porte, tendit la main, et la referma délibérément. C'était un sacrifice gratuit vu qu'il comptait de toute façon rester, et Dumbledore pouvait de toute façon contrôler ses mouvements, mais peut-être que ce geste l'impressionnerait.

Lorsque Harry se retourna encore, il vit que le puissant sorcier fou souriait de nouveau et avait l'air amical. C'était positif, peut-être.

"Ne le refaites pas s'il vous plaît," dit Harry. "Je n'aime pas être piégé."

"Je suis navré d'avoir fait ça, Harry," dit Dumbledore d'un ton qui ressemblait à des excuses sincères. "Mais il aurait été épouvantablement mal avisé de te laisser partir sans le rocher de ton père."

"Bien sûr," dit Harry. "Ce n'était pas raisonnable de ma part de m'attendre à ce que la porte s'ouvre avant que j'aie mis les objets de quête dans mon inventaire."

Dumbledore sourit et hocha la tête.

Harry marcha jusqu'au bureau, fit coulisser la bourse en peau de Moke jusqu'à l'avant de sa ceinture, et au prix de quelques efforts parvint à lever le rocher avec ses bras d'enfant de onze ans et à le donner à manger à la bourse.

Il pouvait vraiment sentir le poids diminuer lentement alors que l'Ouverture Élargissante mangeait le rocher, et le rot qui s'ensuivit était plutôt bruyant et distinctement rouspéteur.

Le Manuel de Potions de cinquième année de sa mère (qui renfermait un secret à vrai dire assez terrible) suivit peu après.

Puis le Serpentard intérieur de Harry fit une suggestion sournoise visant à s'attirer les bonnes grâces du directeur, ornée d'avec un baratin parfait destiné à obtenir le soutien du côté Serdaigle.

"Alors," dit Harry. "Euh. Puisque je suis ici, j'imagine que vous ne voudriez pas me faire faire une petite visite de votre bureau ? Je serais assez curieux de savoir ce que sont certaines de ces choses," et c'était son euphémisme du mois de septembre.

Dumbledore le fixa un moment, puis acquiesça en faisant une légère grimace. "Je suis flatté par ton intérêt," dit-il, "mais j'ai peur qu'il n'y ai pas grand chose à dire." Dumbledore fit un pas de plus vers le mur et tendit le doigt en direction d'un homme endormi. "Ce sont les portraits des directeurs de Poudlard." Il se tourna et pointa vers son bureau. "C'est mon bureau." Il pointa vers sa chaise. "C'est ma chaise -"

"Excusez-moi," dit Harry, "en fait, je m'interrogeais sur ces..." Harry pointa en direction d'un petit cube qui chuchotait doucement : "blurpe... blurpe... blurpe".

"Oh, les petites choses gélatineuses ?" dit Dumbledore. "Elles étaient incluses dans le bureau de directeur et je n'ai absolument aucune idée de ce que la plupart d'entre elles font. Mais ce cadran avec huit aiguilles compte le nombre de, disons d'éternuements, faits par les sorcières gauchères de France, et tu ne me croirais pas si je te disais le travail que ça a pris pour le faire fonctionner correctement. Et celui-là avec les petits gigoteurs est de mon invention, et Minerva ne va jamais, jamais réussir à comprendre ce qu'il fait."