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Harry et le professeur McGonagall finirent tous deux au sol, et les parchemins qu'elle transportait étalés dans le couloir.

Il y eut une pause épouvantable.

"Harry Potter," souffla le professeur McGonagall de là où elle était allongée, juste à côté de Harry. Sa voix devint presque un cri. "Que faisiez-vous dans le bureau du directeur ?"

"Rien !" glapit Harry.

"Parliez-vous du professeur de Défense ?"

"Non ! Dumbledore m'a appelé dans son bureau et il m'a donné ce gros rocher et il m'a dit que c'était celui de mon père et que je devrai le transporter partout !"

Il y eut une autre pause épouvantable.

"Je vois," dit le professeur McGonagall, sa voix un peu plus calme. Elle se leva, s'épousseta, et jeta un coup d'œil aux parchemins éparpillés, qui bondirent pour former une pile bien ordonnée et filèrent le long du mur du couloir comme s'ils essayaient d'échapper à son regard. "Mes amitiés, M. Potter, et je vous demande pardon d'avoir douté de vous."

"Professeur McGonagall," dit Harry. Sa voix tremblait. Il poussa contre le sol, se leva, et regarda ce visage sérieux et sain d'esprit. "Professeur McGonagall..."

"Oui, M. Potter ?"

"Pensez-vous que je devrais le faire ?" dit Harry d'une petite voix. "Transporter le rocher de mon père partout où je vais ?"

Le professeur McGonagall soupira. "J'ai bien peur que ce ne soit entre vous et le directeur." Elle hésita. "Je dirais que complètement ignorer ce que le directeur dit n'est presque jamais une bonne idée. Je suis navrée d'apprendre votre dilemme, M. Potter, et si je peux vous aider d'une quelconque façon, quoi que vous choisissiez de faire -"

"Euh," dit Harry. "À vrai dire je me disais qu'une fois que j'aurais trouvé comment faire, je pourrais métamorphoser le rocher en un anneau et le porter à mon doigt. Si vous pouviez m'enseigner comment maintenir une métamorphose -"

"Vous avez bien fait de m'en parler avant," dit le professeur McGonagall, son visage devenant légèrement sévère. "Si vous perdiez le contrôle de la métamorphose, l'annulation vous couperait le doigt et vous fendrait probablement la main en deux. Et à votre âge, même un anneau est une cible trop large pour être maintenue indéfiniment sans que ce soit un sérieux drain de votre magie. Mais je peux vous faire forger un anneau doté d'un emplacement pour un joyau, un petit joyau, en contact avec votre peau, et vous pouvez pratiquer avec un objet sûr, comme un marshmallow. Lorsque vous l'aurez maintenu avec succès, même pendant votre sommeil, pendant un mois entier, je vous autoriserai à métamorphoser le, ah, le rocher de votre père..." Le professeur McGonagall laissa sa phrase en suspens. "Le directeur a-t-il vraiment -"

"Oui. Ah... euh..."

Le Professeur McGonagall soupira. "C'est un peu étrange, même de sa part." Elle se baissa et ramassa la pile de parchemins. "Je suis navrée, M. Potter. Je vous demande à nouveau pardon de ne pas vous avoir fait confiance. Mais maintenant, c'est à moi d'aller voir le directeur."

"Ah... bonne chance, j'imagine. Euh..."

"Merci, M. Potter."

"Hm..."

Le professeur McGonagall marcha jusqu'à la gargouille, donna le mot de passe sans que Harry puisse l'entendre, et prit place sur les escaliers en spirale tournants. Elle commença à s'élever hors de la vue de Harry, et la gargouille commença à revenir -

"professeur McGonagall le directeur a mis le feu à un poulet !"

"Il a quo-"

*Chapter 18*: Hiérarchies de dominance

NdT : J'utilise le mot anglais sentient à la façon de Guy Abadia dans l'Étoile et le Fouet.

Toute J.K. Rowling suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

"Ça ressemble au genre de chose que j'ai l'habitude de faire, non ?"

C'était un vendredi matin à l'heure du petit déjeuner. Harry reprit une énorme bouchée de sa tartine puis essaya de rappeler à son cerveau que dévorer son petit déjeuner ne l'aiderait pas à aller aux donjons plus vite. Ils avaient de toute façon une heure d'étude entre le petit déjeuner et le début du cours de potions.

Mais des donjons ! À Poudlard ! L'imagination de Harry esquissait déjà les gouffres, les ponts étroits, les appliques de torches et les champs de mousse lumineuse. Y aurait-il des rats ? Y aurait-il des dragons ?

"Harry Potter," dit une voix légère située derrière lui.

Harry regarda par-dessus son épaule et se retrouva face à un Ernie Macmillan élégamment habillé de robes à bordures jaunes et à l'air un petit peu inquiet.

"Neville pense que je devrais te prévenir," dit Ernie à voix basse. "Je pense qu'il a raison. Fais attention au professeur de Potions aujourd'hui. Les Poufsouffle plus âgés nous ont dit que le professeur Rogue peut être vraiment méchant avec ceux qu'il n'aime pas, et il n'aime pas la plupart des gens qui ne sont pas Serpentard. Si tu lui réponds... de ce que j'ai entendu, ça pourrait vraiment aller mal. Garde juste la tête baissée et ne lui donne aucune raison de te remarquer."

Il y eut une pause tandis que Harry absorbait cela, et il leva ensuite ses sourcils (Harry aurait aimé pouvoir lever un seul de ses sourcils, comme Spock, mais il n'y était jamais parvenu). "Merci," dit Harry. "Tu m'as peut-être évité beaucoup d'ennuis."

Ernie hocha la tête, et fit demi-tour pour retourner à la table des Poufsouffle.

Harry continua de manger sa tartine.

C'est environ quatre bouchées plus tard que quelqu'un dit "Excuse-moi," et Harry se retourna et vit un Serdaigle plus âgé à l'air un peu inquiet -

Peu après, Harry finissait sa troisième assiette de tranches de bacon (Il avait appris à beaucoup manger au petit déjeuner. Il pouvait toujours manger léger au déjeuner s'il décidait de ne pas utiliser le Retourneur de Temps). Et il entendit encore une autre voix derrière lui, qui disait : "Harry ?"

"Oui," dit Harry d'un ton las, "j'essaierai de ne pas attirer l'attention du professeur Rogue -"

"Oh, ça c'est sans espoir," dit Fred.

"Carrément sans espoir," dit George.

"Alors on a demandé aux elfes de maison de te faire un gâteau," dit Fred.

"On mettra une bougie dessus pour chaque point que tu feras perdre à Serdaigle," dit George.

"Et on aura une fête pour toi à la table des Gryffondor pendant le déjeuner," dit Fred.

"On espère que ça te déridera après le cours," conclut George.

Harry avala sa dernière bouchée de bacon et fit demi-tour. "Très bien," dit Harry. "Je n'allais pas poser cette question après avoir vu le professeur Binns, vraiment pas, mais si le professeur Rogue est si terrible que ça, pourquoi n'a-t-il pas été renvoyé ?"

"Renvoyé ?"

"Tu veux dire remercié ?"

"Oui," dit Harry. "C'est ce qu'on fait aux mauvais enseignants. On les renvoie. Et ensuite on engage un meilleur enseignant. Vous n'avez pas de syndicats ou de titularisations par ici ?"

Fred et George fronçaient les sourcils exactement comme ces anciens d'une tribu de chasseurs-cueilleurs pourraient froncer les sourcils si vous essayiez de leur apprendre les fonctions mathématiques.

"Je ne sais pas," dit Fred après un moment "je n'y avais jamais pensé."

"Moi non plus," dit George.

"Ouais," dit Harry, "j'entends ça souvent. On se verra au déjeuner les gars, et ne m'en voulez pas s'il n'y a aucune bougie sur ce gâteau."

Fred et George rirent tous les deux, comme si Harry avait dit quelque chose de drôle, puis ils s'inclinèrent et repartirent vers Gryffondor.

Pendant qu'il mangeait son cupcake, Harry repensa au pire enseignant qu'il avait rencontré de sa vie, le professeur d'Histoire, M. Binns. Le professeur Binns était un fantôme. Vu ce que Hermione avait dit au sujet des fantômes, il semblait peu probable qu'ils aient conscience d'eux-mêmes. Il n'y avait pas de découverte célèbre faite ni de production originale faite par des fantômes, peu importe qui ils avaient été de leur vivant. Les fantômes avaient généralement du mal à se souvenir du siècle actuel. Hermione avait dit qu'ils étaient comme des portraits accidentels, imprimés dans la matière environnante par l'éclat d'énergie psychique qui accompagnait soi-disant la mort soudaine d'un sorcier.