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Elle ne tourna pas.

Harry se retourna lentement et entraperçut Severus qui souriait méchamment avant de se souvenir de regarder ailleurs.

"Ouvrez cette porte."

"Non," dit Severus.

"Vous me faites me sentir menacé," dit une voix si glacée qu'elle ne ressemblait pas du tout à celle de Harry, "et c'est une erreur."

La voix de Severus s'esclaffa. "Et que comptez-vous faire à ce sujet, petit garçon ?"

Harry fit six longues enjambées en s'éloignant de la porte, jusqu'à se tenir à côté de la dernière rangée de pupitres.

Puis Harry se tint très droit et leva sa main d'un mouvement terrible, les doigts prêts à claquer.

Neville cria et plongea sous son pupitre. D'autres enfants se ratatinèrent ou levèrent leur bras instinctivement pour se protéger.

"Harry, non !" cria Hermione. "Quoi que tu aies voulu faire, ne le fais pas!"

"Êtes-vous tous devenus fous ?" aboya la voix de Severus.

Lentement, Harry rabaissa sa main. "Je n'allais pas lui faire de mal, Hermione," dit Harry, sa voix redevenue un peu plus normale. "J'allais juste faire exploser la porte."

Quoique, se souvint Harry, on n'était pas censé Métamorphoser des choses qui allaient être brûlées, ce qui voulait dire que remonter dans le temps et demander à Fred et à George de Métamorphoser une quantité précautionneusement mesurée d'explosifs ne serait peut-être pas une si bonne idée...

"Silencio," dit la voix de Severus.

Harry essaya de dire "Quoi ?" mais découvrit qu'aucun son ne sortait.

"Tout ceci est ridicule. Je pense que je vous ai laissé vous causer assez d'ennuis pour une journée, Potter. Vous êtes l'élève le plus perturbateur et le plus indiscipliné que j'ai jamais vu, et je ne me rappelle pas combien de points Serdaigle a pour le moment mais je suis sûr que je peux tous les liquider. Dix points de moins pour Serdaigle. Dix points de moins pour Serdaigle. Dix points de moins pour Serdaigle ! Cinquante points de moins pour Serdaigle ! Maintenant asseyez-vous et regardez le reste de la classe suivre le cours !"

Harry mit sa main dans sa bourse et essaya de dire "marqueur", mais bien sûr aucun son ne sortit. Pendant un bref moment, cela l'arrêta ; puis l'idée lui vint d'épeler M-A-R-Q-U-E-U-R avec des mouvements de doigt, ce qui fonctionna. B-L-O-C, et il avait du papier. Harry marcha jusqu'à un pupitre vide, un autre que celui où il avait initialement été assis, et il griffonna un bref message. Il déchira cette feuille de papier, mit le marqueur et le bloc-notes dans une poche de ses robes afin d'avoir accès à eux plus rapidement, et tint son message, non pas face à Rogue, mais face au reste de la classe.

JE PARS

QUELQU'UN D'AUTRE

A-T-IL BESOIN DE SORTIR ?

"Vous êtes dément, Potter," dit Severus d'un ton de froid mépris.

À part ça, personne d'autre ne parla.

Harry fit une courbette ironique en direction du bureau du professeur, marcha jusqu'à un mur, ouvrit grand la porte d'un placard d'un mouvement fluide, y entra, et referma la porte derrière lui.

Puis il y eut le son étouffé de quelqu'un claquant des doigts ; puis plus rien.

Dans la salle, les étudiants se regardaient avec peur et perplexité.

Le visage du professeur de Potions était maintenant enragé. Il traversa la pièce en de terribles enjambées et ouvrit grand la porte du placard.

Le placard était vide.

Une heure plus tôt, Harry tendait l'oreille depuis l'intérieur du placard. Il n'y avait ni son à l'extérieur ni raison de prendre des risques inutiles.

C-A-P-E, épelèrent ses doigts.

Une fois invisible, il entrouvrit la porte très lentement, avec beaucoup de précautions, et jeta un coup d'œil dehors. Personne ne semblait se trouver dans la salle.

La porte n'était pas fermée.

Ce n'est qu'une fois hors du lieu dangereux et dans les couloirs, invisible et en sûreté, qu'une partie de la colère s'évacua et qu'il se rendit compte de ce qu'il venait de faire.

Ce qu'il venait de faire.

Le visage invisible de Harry était figé dans une expression d'horreur absolue.

Il venait de se mettre à dos un professeur, trois ordres de grandeur au-dessus de ce qu'il avait jamais fait auparavant. Il avait menacé de quitter Poudlard et aurait peut-être tenu sa parole. Il avait perdu tous les points de Serdaigle, puis il avait utilisé le Retourneur de Temps...

Son imagination lui montra ses parents lui criant dessus après qu'il ait été renvoyé, le professeur McGonagall déçue, et c'était juste trop douloureux et il ne pouvait pas le supporter et il ne pouvait pas imaginer comment se tirer de là -

La pensée que Harry s'autorisa à avoir était que si se mettre en colère l'avait mis dans le pétrin, alors peut-être qu'une fois en colère il trouverait une issue ; les choses semblaient étrangement plus claires quand il était énervé.

Et la pensée que Harry ne s'autorisa pas à avoir était qu'il ne pouvait tout simplement pas faire face au futur s'il n'était pas en colère.

Il ravala donc ses pensées et se souvint de la brûlante humiliation -

Tut, tut. La gloire ne fait clairement pas tout.

Dix points de moins pour Serdaigle pour impertinence.

Le froid apaisant se déversa à nouveau dans ses veines comme une vague revenant d'un récif, et Harry expira.

Bien. De nouveau sain d'esprit.

En fait, il se sentait assez déçu que son lui non-furieux se soit écroulé comme ça et n'ai rien voulu d'autre que de se tirer du pétrin. Le professeur Severus Rogue était un problème pour tout le monde. Harry-normal avait oublié ça et avait souhaité trouver un moyen de se protéger lui. Et laisser toutes les autres victimes aller se faire pendre ? La question n'était pas comment se protéger lui, la question était comment détruire le professeur de Potions.

Alors c'est ça, mon côté obscur ? En voilà un terme chargé de préjugés, mon côté clair a l'air bien plus égoïste et lâche, sans parler de sa tendance à être confus et paniqué.

Et maintenant qu'il pensait clairement, l'action suivante était également limpide. Il s'était déjà donné une heure pour se préparer, et pouvait en obtenir cinq de plus si nécessaire...

Minerva McGonagall attendait dans le bureau du Directeur.

Dumbledore était assis dans son trône rembourré, derrière son bureau, habillé de cinq couches de robes solennelles couleur lavande. Minerva était assise dans une chaise à côté de lui, et de l'autre côté de Dumbledore se trouvait Severus, qui était dans une autre chaise. Face aux trois se trouvait un tabouret en bois.

Ils attendaient Harry Potter.

Harry, pensa Minerva avec désespoir, vous aviez promis de ne pas mordre d'autres enseignants !

Et dans son esprit, elle put clairement voir le visage en colère de Harry et sa réponse outragée : J'ai dit que je ne mordrais personne qui ne m'aurait pas mordu en premier !

Il y eut un coup à la porte.

"Entrez !" dit Dumbledore.

La porte s'ouvrit grand, et Harry Potter entra. Minerva faillit manquer d'air. Le garçon semblait calme, serein, et avoir un contrôle total de lui-même.

"Bonj-" la voix de Harry s'interrompit soudain. Sa mâchoire s'affaissa.

Minerva suivit le regard de Harry, et elle vit qu'il regardait Fumseck posé sur son perchoir doré. Fumseck battait ses ailes rouge-or vif au rythme du tremblement d'une flamme, et il pencha sa tête, offrant au garçon un salut mesuré.

Harry pivota et fixa Dumbledore.

Dumbledore lui fit un clin d'œil.

Minerva sentit qu'elle venait de rater quelque chose.

Une incertitude apparut brutalement sur le visage de Harry. Son calme vacilla. La peur apparut dans ses yeux, puis la colère, et le garçon était à nouveau calme.