"Oui, j'aurai absolument besoin d'une de ces peaux. C'est comme la super ceinture-gadget de génialitude ultime ! La ceinture utilitaire de Batman ! Oubliez le couteau suisse, on pourrait transporter une caisse à outils entière là-dedans ! Ou d'autres objets magiques ! Ou des livres ! Je pourrais avoir mes trois livres du moment sur moi, tout le temps, et en piocher un n'importe où ! Je n'aurais plus jamais à gâcher une minute de ma vie ! Qu'en pensez-vous, Professeur McGonagall ? C'est la meilleure des raisons possibles."
"Très bien. Vous pouvez ajouter dix Gallions."
Gripsec offrait à Harry un regard de franc respect, voir même peut-être d'admiration.
"Et un peu d'argent de poche, comme vous l'avez mentionné plus tôt. Je crois pouvoir me rappeler d'une ou deux autres choses que je souhaite conserver dans cette peau."
"Ne poussez pas, M. Potter."
"Mais, oh, Professeur McGonagall, pourquoi gâcher ce moment ? Aujourd'hui est certainement un jour heureux, celui où je découvre toutes les choses magiques pour la première fois ! Pourquoi jouer le rôle de l'adulte grincheux alors qu'au lieu de ça vous pourriez sourire et vous remémorer votre enfance innocente, et regarder le ravissement sur mon jeune visage tandis que j'achète quelque jouets, utilisant une fraction insignifiante de la fortune que j'ai gagné en battant le plus terrible sorcier que la Grande-Bretagne aie jamais connu, non pas que je vous accuse d'être ingrate ou quoi que ce soit, mais quand même, que sont quelques jouets comparés à ça ?"
"Vous," grogna McGonagall. Elle avait un regard si effroyable et terrible que Harry glapit et fit un pas en arrière, reversant une pile de pièces d'or dans un grand tintement et s'étalant dans un tas d'argent. Gripsec soupira et se cacha le visage derrière sa main. "Je rendrais un grand service à l'Angleterre magique, M. Potter, et peut-être au monde entier, si je vous enfermais dans cette chambre forte et que vous laissais ici."
Et ils partirent sans autre ennui.
*Chapter 5*: L'Erreur Fondamentale d'Attribution
J.K. Rowling a ses yeux braqués sur vous. Pouvez-vous sentir leur présence ? Elle lit votre esprit avec ses Rayons Rowling.
"Hermione, il n'a que onze ans."
"Toi aussi."
"Moi je ne compte pas."
Le magasin de Moke était un petit magasin pittoresque (certains auraient même dit mignon) confortablement installé derrière un étal de légumes, lui-même derrière un magasin de gants magiques se trouvant sur une route adjacente au Chemin de Traverse. C'était décevant mais le propriétaire n'était pas un vieil homme mystérieux et desséché, juste une jeune femme à l'air nerveux et portant des robes jaunes passées. Elle tenait pour le moment une Super Bourse en Peau de Moke QX31 dont l'avantage majeur était qu'il avait une Ouverture Élargissante ainsi qu'un Charme d'Extension Indétectable : vous pouviez y mettre de grands objets, mais le volume total était tout de même limité.
Harry avait insisté pour venir ici tout de suite, avant toute autre chose - insisté autant que possible sans pour autant éveiller de soupçons chez McGonagall. Harry avait quelque chose qu'il devait mettre dans la bourse aussi vite que possible. Ce n'était pas le sac de Gallions que McGonagall l'avait autorisé à retirer de Gringotts. C'étaient tous les autres Gallions que Harry avec subrepticement fourrés dans sa poche après être accidentellement tombé dans un tas de pièces d'or. Cela avait été un véritable accident, mais Harry n'était pas du genre à passer outre une opportunité... même si le geste avait été grandement impulsif. Depuis lors Harry avait malhabilement transporté le sac de Gallions autorisé contre sa poche de pantalon, afin que tout tintement semble venir de là où il fallait.
Ce qui ne répondait pas à la question de comment il avait pouvoir mettre les autres pièces dans la Peau sans se faire prendre. Les pièces d'or étaient peut-être siennes, mais elles étaient tout de même volées – auto-volées ?
Harry releva les yeux vers la Super Bourse en Peau de Moke QX31 posée sur le comptoir face à lui. "Puis-je l'essayer un moment ? Pour vérifier qu'elle fonctionne, euh, de façon fiable ?" Il agrandit ses yeux et arbora l'expression d'un garçonnet innocent et enjoué.
Bien sûr, après que Harry ait mis le sac de Gallions dans la Peau, y ait plongé sa main, ait murmuré "sac d'or" et ait extrait le sac, le tout dix fois de suite, McGonagall s'éloigna et détourna la tête pour regarder d'autres objets du magasin, et le propriétaire se mit à regarder sa montre.
Harry déposa le sac d'or dans la peau avec sa main gauche ; sa main droite sortit de sa poche, tenant fermement quelques unes des pièces d'or ; il plongea cette même main dans la peau, y déposa les Gallions, et (en murmurant "sac d'or") récupéra le sac original. Puis le sac vint dans sa main gauche, puis fut à nouveau déposé dans la peau, et la main droite de Harry replongea dans sa poche...
McGonagall lui jeta un coup d'oeil, mais Harry parvint à ne pas broncher ni à se figer, et elle n'eut pas l'air de remarquer quoi que ce soit. Mais nous n'étiez jamais vraiment sûr, avec les adultes dotés d'un sens de l'humour. Il fallut trois itérations pour finir le travail, et Harry estima qu'il avait réussi à se voler à peu près trente Gallions.
Harry releva le bras, essuya un peu de sueur de son front, et exhala : "Je voudrais celle-ci, s'il vous plaît."
Quinze Gallions plus léger (apparemment le double du prix d'une baguette de sorcier) et une Super Bourse en Peau de Moke QX31 plus lourd, Harry et McGonagall se frayèrent un chemin jusqu'à la porte. La poignée de la porte se transforma en une main et les salua tandis qu'ils partaient, extrudant son bras d'une façon qui écoeura légèrement Harry.
Puis, malheureusement...
"Êtes-vous vraiment Harry Potter ?" souffla le vieil homme, une larme énorme coulant le long de sa joue. "Vous ne mentiriez pas à ce sujet tout de même ? Mais j'ai entendu des rumeurs comme quoi vous n'aviez pas vraiment survécu au Sortilège de la Mort et que c'est pour cela que personne n'avait plus entendu parler de vous depuis."
... il semblait que le sort de déguisement de McGonagall n'était pas parfaitement efficace contre les praticiens magiques expérimentés.
McGonagall avait posé une main sur l'épaule de Harry et l'avait tiré dans la ruelle la plus proche au moment où elle avait entendu "Harry Potter ?" Le vieil homme les avait suivi, mais au moins personne d'autre ne semblait avoir entendu.
Harry étudia la question. Était-il vraiment Harry Potter ? "Je ne sais que ce qu'on m'en a dit," dit Harry. "Ce n'est pas comme si je me souvenais de ma naissance." Il se passa la main sur le front. "J'ai eu cette cicatrice pour aussi longtemps que je me souvienne, et on m'a dit que mon nom était Harry Potter pour aussi longtemps que je me souvienne. Mais," dit pensivement Harry, "si il y a déjà assez de raisons de postuler l'existence d'une conspiration, il n'y a pas de raison pour laquelle ils ne trouveraient pas un autre orphelin sorcier et l'élèveraient en lui faisant croire qu'il était Harry Potter -"
D'exaspération, McGonagall se masqua le visage. "Vous ressemblez exactement à votre père James dans sa première année à Poudlard, sauf que vous avez les yeux de votre mère, Lily. Et je puis démontrer en me basant uniquement sur votre personnalité que vous êtes sans aucun doute lié au Fléau de Gryffondor."
"Elle pourrait faire partie de la conspiration," observa Harry.