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Un grand nombre des étudiants qui regardaient Harry arboraient maintenant une expression grave et mécontente, comme on aurait pu en voir lors d'une cérémonie marquant la perte d'un champion tombé au combat. L'expression était quasi unanime chez les plus jeunes Gryffondor.

Jusqu'à ce que Harry lève sa main.

Il ne la leva pas haut. Ça aurait pu sembler prétentieux. Il ne la leva certainement pas vers Severus. Harry leva simplement sa main au niveau de sa poitrine, et claqua doucement des doigts, un geste qui fut plus vu qu'entendu. Il était possible que la majorité de la Grande Table ne l'ait même pas remarqué.

Ce qui ressemblait à un geste de défiance déclencha des sourires chez les plus jeunes étudiants et chez les Gryffondor, ainsi que des ricanements hautains chez les Serpentard, et des grimaces et des airs inquiets chez tous les autres.

Harry maintint son expression neutre. "Merci," dit-il. "C'est tout."

"Merci, M. Potter," dit le Directeur. "Et maintenant, le professeur Rogue aimerait lui aussi partager quelque chose avec vous."

Severus se leva avec fluidité de sa chaise à la Grande Table. "On a porté à mon attention," dit-il, "que mes propres actes ont en partie provoqué la colère certes inexcusable de M. Potter, et dans la discussion qui s'en est suivie, je me suis rendu compte que j'avais oublié avec quelle facilité les sentiments des jeunes et des immatures peuvent être blessés -"

Il y eut le son de nombreuses personnes s'étouffant en même temps.

Severus continua comme s'il n'avait rien entendu. "Le cours de Potion est un lieu dangereux, et je pense toujours que la discipline la plus stricte est nécessaire, mais je ferai dorénavant plus attention à la... fragilité émotionnelle... des élèves en quatrième année et moins. Ma déduction de points de Serdaigle tient toujours, mais j'annule la retenue de M. Potter. Merci."

Il y eut un unique applaudissement venant de Gryffondor, et plus vite que la lumière la baguette de Severus était dans sa main et "Silencio !" fit taire le contrevenant.

"J'exigerai toujours la discipline et le respect dans tous mes cours," dit froidement Severus, "quiconque essayant de me chahuter le regrettera."

Il se rassit.

"Merci aussi !" dit le directeur Dumbledore avec joie. "Continuons !"

Et Harry, toujours neutre, commença à redescendre jusqu'à son siège à la table Serdaigle.

Il y eut une explosion de conversation. Deux mots étaient clairement identifiables au début. Le premier était un "Qu'est -" initial, commençant de nombreuses phrases telles que "Qu'est ce qui s'est passé -" ou "Qu'est-ce que c'était que -". L'autre était "Récurvite!", au fur et à mesure que les élèves nettoyaient leurs robes et la nappe de la nourriture tombée et des boissons crachées.

Certains élèves pleuraient ouvertement. Le professeur Chourave pleurait aussi.

À la table Gryffondor, où attendait un gâteau décoré de cinquante et une bougies, Fred murmura, "Je pense qu'on est peut-être un peu dépassés, là, George."

Et depuis ce jour, peu importe ce que Hermione essaierait de dire aux gens, ce serait une légende communément acceptée de Poudlard que Harry Potter pouvait faire survenir absolument n'importe quoi en claquant des doigts.

*Chapter 19*: Gratification différée

Du sang pour le dieu du sang ! Des crânes pour J.K. Rowling !

Draco arborait une expression sévère, et ses robes à bordures vertes semblaient être plus solennelles, bien plus sérieuses et bien mieux coupées que celles portées par les deux garçons derrière lui.

"Parle," dit Draco.

"Ouais ! Parle !"

"T'as entendu l'boss ! Parle !"

"Vous deux, en revanche, fermez-la."

Le dernier cours de vendredi allait commencer dans le vaste auditorium où les quatre Maisons apprenaient la Défense... euh, la Magie de Combat.

Le dernier cours du vendredi.

Harry espérait que ce cours ne serait pas stressant, et que le génial professeur Quirrell se rendrait compte que ce n'était peut être pas le meilleur moment pour attirer l'attention sur Harry. Il avait un peu récupéré, mais...

...mais juste au cas où, il valait probablement mieux s'adonner à un petit moment de détente.

Harry s'enfonça dans sa chaise et octroya un regard d'une grande solennité à Draco et à ses laquais.

"Vous demandez notre but ?" déclama Harry. "Je puis répondre par un mot. C'est la victoire. La victoire à tout prix - la victoire au prix de toutes les terreurs - la victoire, aussi longue et difficile que puisse être la route, car sans victoire il n'est point de -"

"Parle-moi de Rogue," siffla Draco. "Qu'est-ce que tu as fait ?"

Harry se débarrassa de sa fausse solennité et jeta un regard plus sérieux à Draco.

"Tu l'as vu," dit Harry. "Tout le monde l'a vu. J'ai claqué des doigts."

"Harry ! Arrête de me taquiner !"

Ah, alors il avait été promu à Harry maintenant. Intéressant. Et de fait, Harry était certain qu'il était censé s'en rendre compte et se sentir mal s'il n'y répondait pas d'une façon ou d'une autre...

Harry se tapota les oreilles et jeta un regard lourd de sens en direction des laquais.

"Ils ne parleront pas," dit Draco.

"Draco," dit Harry, "je vais être cent pour cent honnête et te dire que hier, je n'ai pas été particulièrement impressionné par la fourberie de M. Goyle."

M. Goyle fit la grimace.

"Moi non plus," dit Draco. "Je lui ai expliqué que j'avais fini par te devoir une faveur à cause de ça." (M. Goyle fit de nouveau la grimace) "Mais il y a une grande différence entre ce genre d'erreur et l'indiscrétion. On les a vraiment entraînés à comprendre ça depuis leur enfance."

"Alors très bien," dit Harry. Il baissa la voix même si le bruit ambiant était déjà devenu flou en présence de Draco. "Je suis parvenu à déduire l'un des secrets de Severus et je lui ai fait un peu de chantage."

Le visage de Draco se durcit. "Bon, maintenant dis-moi quelque chose que tu n'as pas confié en stricte confidence aux idiots de Gryffondor, c'est à dire l'histoire que tu voulais voir répandue dans l'école."

Harry sourit involontairement, et il sut que Draco l'avait remarqué.

"Que dit Severus ?" dit Harry.

"Qu'il ne s'était pas rendu compte à quel point les émotions des jeunes enfants étaient sensibles," dit Draco. "Même aux Serpentard ! Même à moi !"

"Es-tu certain," dit Harry, "de vouloir savoir quelque chose que même le Directeur de ta Maison préférerait te voir ignorer ?"

"Oui," dit Draco sans hésitation.

Intéressant. "Alors tu vas vraiment commencer par renvoyer tes laquais, parce que je ne suis pas certain de pouvoir croire tout ce que tu dis à leur sujet."

Draco hocha la tête. "D'accord."

M. Crabbe et M. Goyle avaient l'air vraiment mécontents. "Patron -" dit M. Crabbe.

"Vous n'avez donné aucune raison à M. Potter de vous faire confiance," dit Draco. "Partez !"

Ils s'en furent.

"En particulier," dit Harry, baissant encore plus la voix, "je ne suis pas entièrement certain qu'ils ne rapporteraient pas ce que je dis à Lucius."

"Père ne ferait pas ça !" dit Draco, l'air vraiment horrifié. "Ils sont à moi !"

"Je suis désolé, Draco," dit Harry. "Je ne suis pas certain de pouvoir croire tout ce que tu crois au sujet de ton père. Imagine que c'était ton secret, et que je te disais que mon père ne ferait pas une chose pareille."

Draco hocha lentement la tête. "Tu as raison. Je suis désolé, Harry. J'avais tort de te demander ça."