Oh ! la chose était fort simple !
Fantômas, au moment d’être pris, profitant d’une seconde d’inattention, avec une agilité surprenante s’était introduit dans son fauteuil secret… et ce qu’il avait prévu était arrivé.
Juve, pour appréhender le bandit, avait fait fouiller la pièce, puis ordonner de la vider. Dès lors, du fauteuil abandonné dans la galerie, Fantômas était sorti le plus tranquillement du monde.
Même il avait poussé l’ironie, au moment où il quittait – pour toujours – son magnifique hôtel de la rue Fabert, jusqu’à envoyer Wilhelmine prévenir Juve de son évasion…
Juve comprit tout cela, et c’était un coup affreux qui le frappait au cœur. Il demeura anéanti.
— Qu’avez-vous donc, mon cher Juve ? interrogea doucement une voix.
Fandor qui venait de voir le diplomate qu’il savait être Fantômas – et Fantômas sur le point d’être arrêté – traverser rapidement le bal et disparaître dans la foule des danseurs.
Le policier ne répondit pas tout de suite. De grosses larmes roulaient sur ses joues creusées par la fatigue et le souci. Lentement il articula :
— Fantômas… Je le tenais… Et c’est moi qui ai fait sortir de la bibliothèque ce maudit fauteuil… c’est grâce à moi…
Juve ne put continuer. Il s’effondra dans les bras de son ami…
Encore une fois, Juve avait échoué en arrivant au port.
Encore une fois le bandit lui échappait… Juve n’aurait-il donc jamais sa revanche ?… À l’avenir d’en décider.