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Table des Matières

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Epigraphe

Dédicace

avant-propos

LIVRE I - LES SEMEURS D'IDENTITÉ

1 - LES RACINES ET LES PREMIERS LABOURS

2 - LA SÈVE ET LA TAILLE

3 - LE ROYAUME DÉVASTÉ ET RENAISSANT

LIVRE II - GUERRES CIVILES,

GLOIRE DU ROI,

PUISSANCE DE L'ÉTAT

1 - LA GUERRE AU NOM DE DIEU

2 - LA MESSE DU ROI ET DES CARDINAUX

3 - LE GRAND SOLEIL FRANÇAIS

LIVRE III - L'ÉCLAT DES LUMIÈRES – L'IMPOSSIBLE RÉFORME

ET LA RÉVOLUTION ARMÉE

1 - LOUIS XV

2 - L'IMPUISSANCE DU ROI

3 - LA LOI DES ARMES

LIVRE IV - LA RÉPUBLIQUE IMPÉRIALE

1 - LA COURSE DU MÉTÉORE

2 - L'ÉCHO DE LA RÉVOLUTION

3 - RENOUVEAU ET EXTINCTION DU BONAPARTISME

4 - LES VÉRITÉS DE MARIANNE

5 - L'UNION SACRÉE

LIVRE V - L'ÉTRANGE DÉFAITE

ET LA FRANCE INCERTAINE

1 - LA CRISE NATIONALE

2 - L'ÉTRANGE DÉFAITE

3 - L'IMPUISSANCE RÉPUBLICAINE

4 - L'EFFORT ET L'ESPOIR GAULLIENS

5 - LA FRANCE INCERTAINE

DU MÊME AUTEUR

© Librairie Arthème Fayard, 2007.

978-2-213-63981-9

« Tous les siècles d'une nation sont les feuillets d'un même livre.

« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé. »

Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale.

« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.

« Peu importe l'orientation présente de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l'enthousiasme collectif suffit à les condamner. »

Marc Bloch, L'Étrange Défaite.

« Le peuple français est un composé, c'est mieux qu'une race, c'est une nation. »

Jacques Bainville, Histoire de France.

Les ouvrages du même auteur figurent en fin de volume.

Pour David.

avant-propos

L'âme de la France et le pain des Français

C'était il y a un quart de siècle, en 1981.

Je me souviens de ceux qui clamaient d'une voix vibrante que l'élection de leur candidat à la présidence de la République – c'était aussi le mien – allait faire passer la France « de la nuit à la lumière ».

Vingt-cinq années se sont écoulées. On sait ce qu'il en fut. Mais les bonimenteurs sont remontés sur l'estrade et font à nouveau commerce d'espoir.

Ils ont chanté dans les années 30 du xxe siècle : « Il va vers le soleil levant, notre pays... » Trois ans après l'« embellie » du Front populaire, les nazis entraient dans Paris.

Ils ont, dans les années 80 du même siècle, promis qu'on allait « changer la vie ». Et le chômage a enseveli le pays dans la précarité, l'incertitude et l'angoisse.

Ils disent « Nous allons gravir la montagne. » Pour un « ordre juste contre tous les désordres injustes ».

C'est la même chanson.

Et je crains que cette ascension collective promise ne se réduise – nous avons vécu cela – au pèlerinage des courtisans gravissant derrière le Roi – la Reine – le petit rocher de leurs ambitions satisfaites, cependant que le peuple oublié continue de patauger, en bas, dans les marécages.

Pessimisme ?

Inquiétude, plutôt. Le réveil des peuples auxquels depuis des décennies tous les candidats au pouvoir présidentiel promettent sans tenir parole s'appelle révolte et même révolution. Et donc grand saccage.

Car on ne peut susciter l'espérance créatrice d'une nation qu'en lui disant la vérité de son histoire et de sa situation, et non en lui offrant des mirages trompeurs.

Or, pour la France, le xxie siècle tel qu'il commence, sera un temps des troubles. La nation est ankylosée par une crise profonde. Elle doute de son identité, et donc de son avenir.

Elle ne peut qu'être ébranlée par les contrecoups d'une situation internationale qui est un véritable avant-guerre.

Qu'on songe aux problèmes posés par la prolifération nucléaire, le Moyent-Orient, la question du pétrole, les conséquences d'une mondialisation non régulée, les migrations inéluctables et les bouleversements climatiques. Sans oublier la révolution scientifique et ses répercussions techniques, sociales et éthiques. Dès lors, le pays sera de plus en plus confronté à des tensions difficiles à apaiser.

Il faudra prendre des décisions rudes, peut-être cruelles. On ne pourra plus se contenter de diriger la France en flattant l'opinion.

Les candidates et les candidats aux élections prochaines en ont-ils conscience ? Y sont-ils préparés ? Ils le prétendent. Mais mesurent-ils tous la profondeur de la crise et des changements qui s'imposent ?

On peut légitimement en douter.

Pourtant, depuis le début de ce siècle dangereux, le sol de la nation s'est déjà fissuré, laissant apparaître les entrailles de notre société en crise.

L'extrême droite a été présente au second tour de l'élection présidentielle de 2002 alors que, depuis deux décennies, elle était reléguée au banc d'infamie.

Les partis de gouvernement n'ont rassemblé qu'à peine 36 % des voix.

Le président sortant n'a pas atteint 20 % des suffrages.

Les socialistes qui, souvent, font la mode, ont été éliminés par les électeurs pour la première fois depuis 1969, en dépit de l'attention qu'on leur prête, des louanges qu'on leur tresse, de l'autosatisfaction qu'ils affichent.

Ce tremblement de terre politique a été suivi d'une brutale coulée de lave du volcan social.

En novembre-décembre 2005, dans 274 communes, 233 bâtiments publics et 74 bâtiments privés ont été endommagés ou incendiés, et 10 000 voitures ont été brûlées.

Ce qui porte le total des véhicules détruits dans l'année 2005 à 45 000 !

Des engins incendiaires ont été lancés dans trois mosquées, deux synagogues ont été visées, une église a été partiellement incendiée.

Quatre personnes ont trouvé la mort durant cette période.

Mais tout va très bien, madame la marquise !

Quelques mois plus tard, le 23 mars 2006, sur l'esplanade des Invalides, dans le cœur symbolique de Paris, au terme d'une manifestation calme et autorisée, des jeunes gens encapuchonnés ont agressé et dépouillé ceux qui défilaient paisiblement.

Événements marginaux, accompagnant inévitablement la démocratie de la rue qui impose sa loi à la démocratie représentative, ou bien actes révélant les nouvelles ruptures de la société française ?

« J'ai vu, témoigne un photographe, des jeunes se faire lyncher avec une violence inouïe. Je n'avais jamais encore été confronté à de telles scènes à Paris, à des jeunes capables de faire preuve gratuitement d'une incroyable violence. »

En octobre-novembre 2006, des autobus ont été incendiés en Ile-de-France, dans le Nord et l'Est, à Marseille. Des policiers ont été attaqués.

Pour maîtriser et calmer de telles tensions, les mots et les sourires charmeurs ne suffiront pas.

L'élu(e) de la nation à la présidence de la République au printemps 2007 devra passer aux actes.

Or les Français ont beaucoup appris depuis trente ans.

Ils éliront « elle » ou « lui », mais ils ne se contenteront pas de postures avantageuses, d'habiletés, de générosités affichées.