Soudain, la plage s’emplit de bruit. Les expérimentateurs descendirent, leurs pieds s’enfonçant dans le sable, vers la mer : huit expérimentateurs, huit transportateurs-zéro non accomplis. Sept d’entre eux portaient sur leurs épaules le huitième, l’aveugle au visage bandé. L’aveugle, la tête rejetée en arrière, jouait du banjo et, tous, ils chantaient :
Sans se retourner, toujours en chantant, ils entrèrent dans la mer, d’abord jusqu’à la taille, puis jusqu’à la poitrine, et puis ils nagèrent sur les traces du soleil couchant, maintenant sur leurs dos leur camarade aveugle. A leur droite, arrivant presque au zénith, il y avait un mur noir ; à leur gauche, arrivant presque au zénith, il y avait aussi un mur noir ; il ne restait qu’une faille étroite de ciel bleu marine et le soleil pourpre, ainsi qu’un sentier d’or fondu où ils nageaient ; bientôt, ils disparurent complètement dans les reflets miroitants, et, seul, continua à retentir le son du banjo et la chanson :