Je te rejoignis. J’étais nu, j’avais peint ainsi, mon sexe ne me gênait pas ; il reposait sur ma cuisse et je le sentais battre. Et quand je m’allongeai près de toi, il se déroula et gonfla et devint dur. Ce contraste entre tes cheveux gris et blanc, duvet de cygne, et ta bouche vive et ton corps plein, m’émouvait au-delà de toute mesure. J’allai vers toi, je te pris dans mes bras, tu m’accueillis, j’entrai en toi.
Dehors l’émeute continuait. On entendait des cris, des courses éperdues, des chocs, des sirènes et des explosions. Les reflets rouges de la Saône tremblaient au plafond. Le fleuve épais, sans jamais s’arrêter, continuait sa course. Le flot de sang s’écoule. Les comptes s’apurent. Un fleuve obscur rougi par l’incendie traversait tout doucement la ville. Ce flot indifférent et ininterrompu me sauvait. J’aimais que la Saône ressemble au sang. J’étais reconnaissant à Victorien Salagnon de m’avoir appris à le voir et de ne pas le craindre. Je me gonflais tout entier, mon membre également, j’étais plein, et je venais en toi. Enfin, j’étais bien.