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— Et cette verveine ? Comment est-ce que je dois m’en servir ? demanda-t-elle, un peu calmée.

— Une fois que j’aurai extrait l’huile des graines, tu t’en enduiras la peau ou tu en mettras dans l’eau de ton bain. Tu peux aussi glisser les feuilles séchées dans un sachet que tu porteras sur toi.

— J’en donnerai aussi à Bonnie et Meredith. Elles en ont autant besoin que moi, maintenant, il hocha la tête, puis lui tendit un brin.

— En attendant, prends toujours ça. Je rentre chez moi pour préparer ce qu’il te faut. Il resta un moment silencieux.

— Elena…

— Oui ?

— Si ça pouvait te débarrasser de Damon, je n’hésiterais pas à partir. Mais je sais que ça ne servirait à rien. C’est toi qu’il veut !

— Ne fais jamais ça, surtout ! Je ne le supporterais pas. Jure-moi que tu ne m’abandonneras pas !

— Je ne te laisserai pas seule, promis, répondit Stefan.

Ce n’était pas la même chose, mais Elena n’eut pas le courage de le lui faire remarquer.

Stefan sortit avec Matt après l’avoir réveillé, et Elena monta se préparer pour les cours. Bonnie, qui n’avait cessé de bâiller pendant le petit déjeuner, finit par émerger de sa torpeur, dehors, au contact de l’air froid.

— J’ai fait un rêve très étrange, déclara-t-elle.

Elena tressaillit Et si Damon s’en était pris à son amie ? La verveine qu’elle avait glissée dans son sac à son insu ne servirait à rien…

— Ah bon ? C’était quoi ? s’enquit-elle en se préparant au pire.

— J’ai rêvé de toi. Tu étais sous un arbre et le vent soufflait très fort. C’était très bizarre parce que… tu étais effrayante : très pâle, presque transparente, tu n’osais pas t’approcher. Tout à coup, un corbeau perché dans l’arbre s’est envolé dans ta direction. Tu l’as attrapé avec une agilité incroyable. Puis tu m’as fait un sourire, vraiment flippant, et tu lui as tordu le cou.

Elena en avait la chair de poule.

— Mais c’est horrible ! S’écria-t-elle.

— C’est aussi mon avis. Je me demande si ça veut dire quelque chose. Les corbeaux sont des oiseaux de mauvais augure. On dit qu’ils annoncent la mort…

— Faut peut-être pas pousser, feignit de s’indigner Elena. Ce corbeau dans ma chambre t’a foutu la frousse, et tu en as rêvé, c’est tout !

— Sauf que j’ai fait ce rêve avant que tu réveilles tout le monde avec tes hurlements…

À midi, un autre message violet se détachait sur le panneau d’affichage. Pour une fois, il ne citait pas son journal :

Jette un coup d’œil aux petites annonces.

— Quelles petites annonces ? s’étonna Bonnie.

À ce moment, Meredith les rejoignit, brandissant le dernier exemplaire de Wildcat Weekly, l’hebdomadaire du lycée.

— Vous avez vu ça ? demanda-t-elle, tout excitée. Elle leur montra un texte sans signature ni destinataire.

— Je ne supporte pas l’idée de le perdre mais s’il n’a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes, je ne vois pas comment ça peut marcher entre nous.

Elena était folle de rage. Elle avait des envies de meurtre envers le salaud qui s’amusait à la tourmenter. Elle s’imaginait déjà en train de lui tirer violemment les cheveux en arrière pour lui planter ses dents vengeresses dans le cou. Tout au plaisir de cette horrible et délicieuse vision, elle en oublia ses amies, qui la dévisageaient avec stupeur.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle, troublée.

— Tu pourrais écouter ce qu’on te raconte, s’exaspéra Bonnie, je disais donc que, d’après moi, ce n’est pas le genre de Da… , enfin de l’assassin d’agir comme ça. C’est trop mesquin.

— Pour une fois, je crois que tu as raison, approuva Meredith. Ça m’a tout l’air d’un règlement de compte. C’est quelqu’un qui a visiblement une dent contre toi et qui est prêt à toutes Ses vacheries pour te nuire.

— C’est forcément un élève du lycée, conclut On est obligé de remplir on formulaire en salle de journalisme pour faire passer une annonce.

— Et cette personne doit savoir que j’écris un journal intime, ajouta Bonnie. Elle était sûrement en cours arec toi un jour où tu l’as sorti. Par exemple, quand Tanner a failli te choper.

— C’est d’ailleurs ce qu’a fait la prof de maths, dit Elena. Elle a même lu un passage à voix haute. Et ça concernait Stefan, en plus… On sortait ensemble depuis peu. Mais… j’y pense Bonnie. Le soir du vol, combien de temps vous êtes-vous absentés du salon ?

— Juste quelques minutes. Je n’entendais plus mon chien aboyer. On est allées voir dans le jardin, et c’est la qu’on l’a découvert… acheva tristement Bonnie.

— Alors, ça veut dire que le voleur est déjà venu chez toi Bonnie ! s’exclama Meredith. Sinon, comment expliquer qu’il a pu si rapidement s’emparer du journal et disparaître. Il connaissait les lieux, c’est évident ! Donc, si on résume le voleur connaît la maison de Bonnie, a au moins un cour en commun avec toi, du genre mesquin, et t’en veut au point de… Oh, Je sais !

Les trois amies se regardèrent : la réponse leur vint en même temps.

— Mais oui, murmura Bonnie. C’est obligé !

— On est vraiment trop bêtes ! ajouta Meredith. Ça fait longtemps qu’on aurait dû deviner. La rage d’Elena s’était changée en fureur.

— Caroline, souffla-t-elle entre ses dents.

Une envie incontrôlable d’aller étrangler la coupable la saisit Elle partait de ce pas la punir ! Meredith la retint par le bras.

— Attends la fin des cours. On s’expliquera avec elle dans un endroit tranquille. Tu peux tenir jusque-là, quand même !

Sur le chemin de la cafétéria, Elena aperçut la présumée voleuse disparaître en direction des salles de travaux. Elle se rappela alors ce que Stefan lui avait dit en début d’année, Caroline l’avait souvent emmené au labo photo à l’heure de déjeuner.

— Allez-y, déclara-t-elle à Bonnie et Meredith qui venaient de prendre leur plateau. Je vous rejoins.

El le ne leur laissa pas le temps de protester et se lança à la poursuite de Caroline. La porte du labo photo n’était pas fermée à clé, bien que plongée dans l’obscurité. Elle tourna tout doucement la poignée et se glissa à l’intérieur sur la pointe des pieds. Qu’est-ce que Caroline pouvait bien faire dans le noir ? Encore fallait-il qu’elle soit là…

Au premier coup d’œil, la salie était déserte. Mais, en tendant l’oreille, Elena perçut un murmure provenant d’une porte entrebâillée qui donnait sur la chambre noire. Elle s’approcha à pas de loup et entendit distinctement une voix. Celle de Caroline.

— Comment peux-tu être sûr quelle sera choisie ? Une voix masculine lui répondit :

— Mon père fait partie du conseil d’administration du lycée. Je m’arrangerai pour que ce soit elle.

Elena ne mit pas beaucoup de temps à reconnaître l’interlocuteur de Caroline : Tyler Smallwood. Son père, un avocat renommé, était membre d’une quantité de comités.

— Et puis, de toute façon, qui veux-tu que ce soit d’autre ? continua-t-il. L’élève qui doit représenter Fell’s Church est censée être belle et intelligente.

— Et moi, ce n’est pas ce que je suis, peut-être ?

— Écoute, si tu tiens absolument à être choisie défiler à côté du maire à la commémoration du lycée OK. Mais alors, tu n’auras pas le plaisir de voir Stefan trahi par le journal de sa copine et chassé de la ville…

— Je n’ai pas la patience d’attendre jusque-là.

— Mais tu ne comprends pas ! répliqua Tyler avec un soupir impatient. Ça gâchera par la même occasion cette fête ridicule. Les Fell’s sont des usurpateurs. Ils n’ont pas le droit à tous ces honneurs. Ce sont les Smallwood les véritables fondateurs de la ville : ils étaient là les premiers.