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— Alors comme ça, tu as peur des médecins, dit-elle en guise de préambule.

Un instant décontenancé, Stefan répliqua, embarrassé :

— Oui, c’est une sorte de phobie qui remonte à l’enfance…

Il glissa un regard à Elena, qui eut un petit sourire.

— Enfin, bref, s’empressa-t-il d’ajouter, comme vous pouvez le constater, je n’en ai pas besoin.

— Je vais en juger par moi-même, OK ? Le pouls est régulier… même s’il est étonnamment lent… tu n’as pas l’air en état d’hypothermie, mais tu as encore froid… Voyons ta température.

— Je ne pense pas que ce soit nécessaire, objecta-t-elle. Mais Stefan d’un ton persuasif qu’Elena connaissait bien.

Elle savait ce qu’il tentait de faire. Mais cela sembla sans effet sur Mary.

— Déboutonne ta chemise, s’il te plaît, ordonna-t-elle.

— Donne ! Je vais le faire, intervint Elena. Tout dans son empressement pour prendre le thermomètre, il lui échappa des mains et alla se briser en mille morceaux sur le plancher.

— Oh ! Je suis désolée !

— De toute façon, je n’ai pas de fièvre, insista Stefan. Mary contempla les dégâts par terre. Son regard attiré par les objets éparpillés au sol. Les mains sur ses hanches, elle se tourna vers Stefan.

— Qu’est-ce qui s’est passé ici ?

— Rien de spécial, répliqua Stefan sans ciller. Mme Flowers n’est pas très douée pour le ménage, c’est tout.

Elena faillit pouffer de rire, et Mary ne put s’empêcher de sourire.

— Je suppose qu’il est inutile d’espérer une réponse sérieuse, dit-elle en croisant les bras. Bon, apparemment, tu n’as rien de grave. Je ne peux pas te forcer à aller à l’hôpital, mais je te conseille fortement de consulter un médecin demain.

— Merci, se contenta de répondre Stefan.

— Elena, qu’est-ce qui t’arrive ? s’exclama soudain Mary. Tu es toute blanche !

— Ça doit être la fatigue. La journée a été longue…

— Dans ce cas, rentre vite te mettre au lit. Tu ne fais pas d’anémié, par hasard ?

Elle était donc si pâle ?

— Non, je suis juste crevée, lui assura-t-elle. On va tous rentrer maintenant que Stefan se sent mieux… Il l’approuva d’un signe de tête.

— Je voudrais parler à Elena une minute, dit-il aux autres.

Ceux-ci sortirent aussitôt.

— Bonne nuit, repose-toi bien, lui souhaita Elena à voix haute, en le serrant dans ses bras. Puis elle chuchota : Pourquoi est-ce que tu n’as pas utilisé tes pouvoirs sur Mary ?

— C’est ce que j’ai fait, lui souffla-t-il. Du moins, j’ai essayé. Je dois être encore trop faible. Mais, ne t’inquiète pas, ça va revenir.

— Sûrement, répliqua Elena, tentant de cacher son inquiétude. Tu crois que tu peux rester seul ? Et si…

— Ça va aller. C’est toi qui ne devrais pas rester seule la mit-il en garde. Tu sais, tu avais raison : Damon est à Fell’s Church.

— C’est lui qui t’a fait ça ? demanda-t-elle en décidant de passer sous silence sa rencontre du cimetière.

— Je… je ne me souviens pas. Mais il est dangereux. Demande à Bonnie et Meredith de rester avec toi, cette nuit, d’accord ? Et fais en sorte que personne n’invite quiconque chez toi.

— Promis, lui assura-t-elle avec un sourire réconfortant.

— Je suis très sérieux, tu sais.

Elle hocha la tête.

— On fera attention, ne t’inquiète pas.

Ils s’embrassèrent tendrement, puis leurs mains entrelacées se séparèrent à contrecœur.

— Et remercie les autres pour moi…

— D’accord.

Elena rejoignit le petit groupe devant la pension. Mary avait l’air soupçonneux : elle devait s’interroger sur les événements de la nuit. Matt lui proposa de la reconduire pour laisser Bonnie et Meredith rentrer avec Elena.

Stefan ma dit de vous remercier tous, se souvint elle une fois Matt et Mary partis.

— Humm, de rien, répondit Bonnie dans un bruyant bâillement tandis que Meredith ouvrait la portière.

Celle-ci ne fît aucun commentaire. Elle n’avait quasiment pas ouvert la bouche depuis qu’ils étaient allés chercher Mary. Soudain, Bonnie éclata de rire.

— On a tous oublié un truc… , déclara-t-elle, la prophétie !

— Quelle prophétie ?

— À propos du pont. Tu sais, ce que je suis censée avoir dit. Tu vois, tu y es allée et tu n’es pas morte… Tu as sans doute mal compris.

— Non, intervint Meredith, on a très bien compris.

— Alors, il s’agit peut-être d’un autre pont, réfléchit Bonnie.

Bonnie ferma les yeux, toute frissonnante, sans avoir le courage de finir sa phrase. « Ou bien, c’est pour plus tard » pensa Elena. À l’instant où Meredith fit démarrer la voiture, une chouette lança un ululement lugubre, comme un présage funeste.

5.

Samedi 2 novembre

Quand je me suis réveillée tout à l’heure, fêtais dans un état vraiment bizarre : à la fois très faible (je me suis écroulée en mettant un pied par terre !), et très… bien. Comme sur un petit nuage. Je n’ai même pas paniqué en voyant que j’arrivais à peine à marcher.

J’ai aussitôt pensé à Stefan : je me suis traînée en bas, mais tante Judith m’a expédiée illico au lit en me répétant que je devais me reposer. Elle a ajouté que Bonnie et Meredith étaient parties depuis quelques heures après avoir essayé de me réveiller. Mais je dormais trop profondément.

Bref, je suis obligée de rester dans ma chambre. Tante Judith m’a apporté une télé. C’est sympa, mais je préfère rester allongée à écrire.

J’attends que Stefan m’appelle. Il avait dit qu’il téléphonerait : Ou peut-être que non. Je ne sais pas. Quand il appellera, il faudra que je

Dimanche 3 novembre, 10 h

Je viens de relire ce que j’ai écrit hier, et je suis sciée ! Qu’est-ce qui m’a pris de m’arrêter au beau milieu d’une phrase ? Et je ne me souviens même pas de ce que je voulais écrire ! J’étais vraiment dans les vapes…

Bref, ceci est l’inauguration officielle de mon nouveau journal. Je l’ai acheté à la papeterie du coin. Il n’est pas aussi beau que l’ancien, mais tant pis. De toute façon, ça m’étonnerait que je retrouve l’autre. Quand je pense que quelqu’un doit être en train de lire mes pensées les plus intimes, j’ai des envies de meurtre ! C’est l’humiliation de ma vie… Ce n’est pas que j’ai honte, pas du tout. Mais j’ai écrit des trucs vraiment perso, notamment tout ce que je ressens quand Stefan m’embrasse, et me serre dans ses bras… Je sais que Stefan n’apprécierait pas non plus…

Heureusement, je n’ai rien écrit sur son secret parce qu’à ce moment-là, je n’en savais rien. Depuis que je suis au courant, je me sens encore plus proche de lui.

J’ai l’impression de l’avoir attendu toute ma vie ! Ça peut paraître bizarre que j’aime quelqu’un comme ça c’est vrai qu’il est parfois violent et que son passé pas très clair : Mais je suis certaine qu’il ne me fera tenais de mal. Il souffre tellement… Je veux le guérir de sa culpabilité.

Je ne sais pas comment les choses vont tourner. Pour le moment, l’essentiel, c’est que Stefan soit sain et sauf. Je suis passée à la pension tout à l’heure : Stefan m’a dit qu’il avait eu la visite des flics. Il n’a pas pu s’en débarrasser grâce à ses pouvoirs parce qu’il était trop faible. De toute façon, ils l’ont juste interrogé comme témoin. Ils ont été plutôt sympas avec lui, ce qui me paraît louche. C’est peut-être une tactique pour essayer de le coincer…