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- 2 000 000 d’années : glaciation de donau (Danube) fin de l’ère tertiaire, début du quaternaire

- 1 800 000 ans : période de réchauffement interglaciaire

- 1 200 000 ans : glaciation de günz

- 700 000 ans : période de réchauffement interglaciaire

- 500 000 ans : glaciation de mindel

- 350 000 ans : nouvelle période interglaciaire, beau temps, belle mer

- 300 000 ans : retour au congélateur, glaciation de riss, divisée en trois temps forts : riss I, riss II et riss III

- 90 000 ans : glaciation de würm – gel et dégel conduisent à définir le würm I, le würm II, le würm III

- 10 000 ans : dernière glaciation de l’ère quaternaire

Depuis, mis à part quelques chutes de neige par ci par là pour faire du ski ou bloquer les voitures sur les autoroutes, on peut être sûr que le froid a pris ses quartiers d’hiver et d’été… aux pôles.

Déjà la côte d’Azur…

Il est là, l’homme, depuis longtemps, très longtemps, mais disons que ce n’est pas forcément un modèle d’élégance lorsqu’il fait ses premières apparitions. Pourtant, il a choisi d’arpenter la côte d’Azur – Roquebrune – pour entrer dans l’histoire. À cette époque, c’est-à-dire il y a deux millions d’années, au début de l’ère quaternaire (et vous ajoutez fièrement, tout heureux de votre nouvelle culture acquise dans le paragraphe précédent :

« Plus précisément, pendant la glaciation de Donau… » Bravo !), donc, à cette époque, Saint-Trop’, Cannes, Nice sont sous l’eau, le niveau de la mer est plus élevé d’une centaine de mètres par rapport à nos jours. Et voici notre homme (hominidé, plutôt…) : 1,30 m environ, son corps ressemble au nôtre, avec une quantité raisonnable de poils sur la tête et ailleurs. Son poids ? À peine 40 kg ! Voyons maintenant sa tête : ouh là ! Le crâne est plat, prolongé de grosses arcades sourcilières qui forment comme une visière ; il a le visage prognathe (vous voulez savoir ce que cela veut dire ? Je ne vous le dirai pas ! Cherchez dans le dictionnaire ! Non mais !) ; donc, il a les mâchoires proéminentes (vous le saviez bien que je ne vous laisserais pas tomber…). Son cerveau ? Tout petit : 700 cm3, alors que le nôtre se situe aux environs de 1 400 cm3.

L’homo habilis

Un singe alors ? Non, un homme, mais plutôt un pré-homme, une sorte de prototype, de matrice, de brouillon, mais finalement, pas si brouillon que ça, parce que déjà, il sait tailler des pierres pour découper sa viande. Comment peut-on le décrire si précisément alors qu’il ne reste rien de lui, sauf ces traces de son passage dans une grotte ? C’est qu’un rapprochement a été effectué avec un autre homme vivant au Tanganyka en Afrique, l’homme d’Oldoway, qui possède les mêmes techniques, les mêmes instruments et les mêmes habitudes. C’est le docteur Louis Leakey (1903 - 1972), né au Kenya, qui l’a découvert en 1960, et lui a donné, en 1964, le nom d’« homme habile, adroit » : homo habilis.

Des animaux mangés tout crus !

Ce petit homme qui vit sur la côte d’Azur en petits groupes est entouré d’une faune étonnante : des hippopotames, des rhinocéros, des éléphants, des hyènes, des lions, des tigres, des loups, des sangliers, des bêtes à cornes immenses, parfois des baleines – certains prétendent qu’on voit encore aujourd’hui sur la côte d’Azur ces sortes d’animaux, qu’ils se seraient transformés en métaphores, mais c’est nettement exagéré. Il les chasse, les emporte dans la grotte où il loge, les découpe et les mange tout crus ! Parfois, lorsqu’ils sont coriaces, il attend qu’ils soient putréfiés… On peut imaginer sur le territoire français, au fil des rémissions glaciaires, d’autres petits groupes de la sorte, qui se développent au milieu de la même faune, possèdent les mêmes habitudes et sont victimes tôt ou tard de la soudaine survenue d’une période de glaciation interminable. Voilà donc le premier homme qui serait apparu sur le sol français : l’allure d’un bambin, la tête simiesque, mais déjà, dans son petit cerveau, des solutions techniques pour tailler les pierres à la dimension de ses mains. Un proto-ingénieur en quelque sorte.

Paléolithique

Le terme « paléolithique » vient du grec paléo : « ancien », et lithos : « pierre ». Paléolithique, sous des dehors un peu savants, signifie donc tout simplement : « pierre ancienne ». Le paléolithique désigne la plus longue période de la préhistoire qui va du donau au würm IV, ce qui couvre environ deux millions d’années, ce n’est pas rien… Pendant toute cette époque, on taille les pierres sur les deux faces (bifaces) pour en faire des outils et des armes. Voilà pourquoi on donne pour équivalent à paléolithique : « âge de la pierre taillée ».

Le paléolithique comporte trois parties. On distingue :

Le paléolithique inférieur (-2 000 000 à -250 000) caractérisé par une culture dont des vestiges ont été découverts à Abbeville, d’où le qualificatif « abbevillien ».

Le paléolithique moyen (-250 000 à -35 000) qui va de l’« acheulien » (vestige de Saint-Acheul dans la Somme) au moustérien (vestiges du Moutier en Dordogne).

Le paléolithique supérieur où se succèdent

le périgordien (-35 000 à -10 000) ;

le solutréen (de Solutré en Saône-et-Loire) ;

et enfin le magdalénien (des cavernes de La Madeleine en Dordogne).

Pendant toutes ces époques, la population totale de la France n’a jamais dépassé 10 000 individus.

Allumer le feu…

Pourquoi, au début de ce chapitre, avoir pris pour repère 500 000 ans à peu près par rapport au moment où vous lisez ces lignes ? Parce qu’il y a 500 000 ans l’homme a réussi une conquête dont il put être fier, dont il est toujours fier, même si cela demeure pour lui un grand mystère : ce n’est ni le cheval, ni la femme, c’est le feu ! Oui, le feu va lui permettre sinon d’effectuer des progrès immédiats et spectaculaires, du moins de vivre mieux, de cuire ses aliments quand il le désire, de se chauffer, etc. Il organise d’immenses barbecues en prenant soin de construire un mur coupe-vent, plusieurs sites en témoignent dans le Midi, et même en Bretagne, à Plouhinec, dans le Sud-Finistère, où furent découvertes les traces d’un feu daté de 465 000 ans ! Il avait servi à cuire non pas du poisson, mais du rhinocéros !

Nos aïeux : Neandertal et Cro-Magnon

Alors, quand va-t-on vraiment les voir, nos grands ancêtres ? Quand et comment a-t-on découvert celui qui peut être considéré comme le « premier Français » ? Quand parle-t-on de l’homme de Neandertal ? De l’homme de Cro-Magnon ?

Le premier « Français »…

Résumons-nous : le passage de l’homme des premiers temps du paléolithique inférieur se réduit à des traces interprétées. Mais possède-t-on des éléments palpables qui nous permettent de situer dans le temps (le mauvais temps surtout) le premier habitant de l’Hexagone dont la présence serait dûment constatée ? Oui : on a retrouvé, en juillet 1971, à Tautavel, près de Perpignan, de l’homme bien concret : un crâne, des mâchoires, des dents, des phalanges et des rotules, le tout daté de près de 400 000 ans (oui, oui, entre le mindel et le riss I !) Et quelle était l’apparence de cet homme ? Il était un peu plus avenant que celui de tout à l’heure (c’est-à-dire il y a un million et demi d’années, juste avant le günz…). Sa capacité cérébrale est de 1 100 cm3, ses arcades sourcilières sont moins prononcées, ses mâchoires moins prognathes (vous vous souvenez ?…), bref, même si un complet veston lui irait comme une robe de mariée à un aurochs, il ressemble quand même davantage à l’homme d’aujourd’hui que son ancêtre de la côte d’Azur !