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1999, c’est aussi :

Le 24 mars, l’incendie d’un camion dans le tunnel du Mont-Blanc, provoquant la mort de plus de quarante personnes.

Le 13 juin, les élections européennes qui consacrent la victoire… des abstentionnistes : 53,24 %.

Le 19 juin : la mort d’Henri d’Orléans, 90 ans, prétendant au trône de France – il était le descendant de Louis-Philippe.

Le 11 août, l’éclipse totale de soleil.

Le 12 août, le saccage par les militants aveyronnais de la Confédération paysanne, du McDonald’s de Millau. À leur tête, José Bové qui va faire partie de tous les combats contre la mondialisation.

Le 12 décembre, le naufrage d’un pétrolier, l’Erika, au large du Finistère qui déclenche une marée noire. 400 kilomètres de côtes sont pollués.

Du 26 au 28 décembre, une tempête qui fait plus de cent morts en Europe provoque d’énormes dégâts dans une grande partie de la France.

Avril 2000 : du bruit dans Quévert

En six ans, à partir de 1994, une douzaine d’attentats sont commis en Bretagne. Celui qui secoue le McDo de Quévert va être fatal à une jeune femme de vingt-six ans.

Un engin explosif au McDo

La scène se passe à Quévert, sur la route de Dinan, dans les Côtes d’Armor. Le mercredi 19 avril 2000, Laurence Turbec, une employée du McDonald’s ouvre une porte latérale du restaurant dans lequel elle prend son service vers dix heures du matin. Un engin explosif qui a été déposé là explose et la tue. Ce drame provoque colère et émotion. Qui a pu organiser cet attentat, l’ARB – Armée révolutionnaire bretonne – qui aurait voulu elle aussi son heure médiatique, comme celle de José Bové ? La police arrête de nombreux militants, plusieurs sont emprisonnés.

« Des bricoleurs approximatifs »

L’enquête continue jusqu’au procès qui a lieu quatre ans plus tard à Paris. Le 26 mars 2004, au terme des réquisitoires et plaidoiries, un acquittement général est prononcé pour Quévert : personne ne sait qui a déposé la bombe du McDo. En revanche, les dirigeants de l’ARB – des « bricoleurs approximatifs » selon un des juges – sont condamnés pour association de malfaiteurs ou pour leur participation à une série de douze attentats commis entre 1994 et 2000 : onze ans de prison pour Christian Georgeault ; trois ans pour Gaël Roblin, porte-parole d’Emgann, mouvement autonomiste breton ; cinq autres militants écopent de quatre à huit ans de prison, quatre ont été acquittés.

2000, c’est aussi :

Le 17 janvier 2000 : la publication du livre de Véronique Vasseur, Médecin chef à la prison de la Santé, lève le voile sur les conditions de vie dramatique dans les prisons françaises.

Le 9 février : la publication de chiffres qui démontrent que l’économie de la France se porte bien, que le chômage diminue, que l’excédent budgétaire dépasse trente milliards de francs.

Le 25 juillet, le crash du Concorde d’Air France après son décollage de l’aéroport de Roissy. La catastrophe fait 113 victimes.

Le 24 septembre, le référendum sur la durée du mandat présidentiel, ramenée à cinq ans. Le oui l’emporte, mais 70 % des Français se sont abstenus de voter.

Municipales de 2001 : Bertrand Delanoé maire de Paris

2001 : les municipales ! Le 11 mars se déroule le premier tour. Point de résultats vraiment tranchés ; la majorité gouvernementale marque le pas, l’opposition résiste. Il faut noter la défaite de deux ministres du gouvernement Jospin : Jean-Claude Gayssot à Béziers, et Dominique Voynet à Dole. Une victoire remarquée : celle de François Hollande qui l’emporte dès le premier tour à Tulle, dans les terres chiraquiennes. Le taux d’abstention, au niveau national, est de 38,73 % ! Le second tour est marqué par la victoire de la gauche à Paris – Bertrand Delanoé va en devenir le maire – et à Lyon. À Toulouse, la liste de Philippe Douste-Blazy l’emporte – Toulouse fait partie des quarante villes de 15 000 habitants qui sont gagnées par la droite : Strasbourg, Orléans, Rouen, Quimper, Blois, Nîmes, Châteauroux, Argenteuil, Épinay-sur-Seine, Lisieux, etc.

11 septembre 2001 : les Tours jumelles en feu

2001 : il est à peine quinze heures en France, il est à peine neuf heures à New York ce mardi 11 septembre 2001. Dans le ciel de Manhattan, l’avion assurant la liaison Boston-Los Angeles – un Boeing 767 d’American Airlines – survole les gratte-ciel, se dirige vers le World Trade Center. Les témoins le voient qui fonce tout droit sur la tour nord qu’il percute, pénètre avant d’exploser, séparant les derniers étages de toute possibilité d’évacuation. Tous les passagers de l’avion sont morts, ainsi que les occupants des étages dévastés. Moins de vingt minutes plus tard, un avion identique assurant la même liaison pour United Airlines amorce un virage au-dessus de New York, au terme duquel il s’encastre dans la tour sud. Entre-temps, un Boeing-757 d’American Airlines qui avait décollé de Dulles à destination de Los Angeles s’écrase sur le Pentagone, le ministère américain de la Défense.

Presque à la même heure, un quatrième avion – Boeing 757 d’United Airlines –, parti de New York pour San Francisco, s’écrase près de Pittsburgh en Pennsylvanie. Les avions transportaient 276 passagers et membres d’équipage. Le monde entier est consterné par la tragédie que vivent les États-Unis, par cet attentat abominable qui va provoquer la mort de 3 000 personnes dans des conditions atroces. Le 13 septembre, Colin Powell désigne officiellement le milliardaire islamiste d’origine saoudienne Oussama Ben Laden, réfugié en Afghanistan, à la tête de son réseau Al-Qaida, comme le principal suspect de la vague d’attentats. La « croisade contre les forces du mal, afin d’éradiquer le démon du terrorisme » engagée alors par George Bush conduira l’armée américaine en Irak.

21 septembre 2001 : « Ô Toulouse… »

2001, Toulouse ! Toulouse et son nouveau maire, Philippe Douste-Blazy. La ville rose de Nougaro « Ô mon pays… » ! L’eau verte du canal du Midi, et la brique rouge des Minimes ! Douceur capitoline et délices de la table ! Toulouse, 10 h 17, le 21 septembre 2001, la tragédie : une explosion indescriptible fait trembler la ville. Elle provient de l’usine pétrochimique AZF – fabrication d’engrais – qui appartient au groupe Total-Fina-Elf. Le bilan est terrible : 30 morts, plus de 10 000 blessés dont 2 500 seront hospitalisés. Des entreprises, des bâtiments publics et municipaux et plus de 30 000 logements sont endommagés.

Une lente indemnisation

Le traumatisme est énorme. Des habitants ont tout perdu. D’autres sont obligés de quitter leur logement éventré. Des milliers de vitres ont été brisées dans un rayon de plusieurs kilomètres. Malgré des enquêtes, malgré leurs révélations et leurs conclusions, malgré des mises en examen dont la première intervient le 7 novembre, l’indemnisation des sinistrés s’effectue lentement et beaucoup d’habitants voient avec crainte l’hiver approcher alors que leurs fenêtres sont brisées. Aujourd’hui, même si on pense avoir trouvé la cause de l’explosion – un mélange accidentel de deux substances –, le traumatisme est toujours vif dans une ville qui mettra longtemps encore à panser toutes ses plaies.