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L’euro et son pluriel français

Il va bien falloir s’y faire ! Depuis déjà un certain temps, dans les magasins, le double étiquetage a permis de s’habituer à l’euro ! Voici maintenant, en ce 1er janvier 2002, les pièces et les billets qui portent l’inscription « Euro » – billets anonymes représentant des idées de ponts, d’arches, de portes ou de portiques, de fenêtres à vitraux, tout ce qui filtre la lumière, laisse passer l’air ou le vent. On y lit : « 20 Euro », sans « s » !

Il n’en faut pas davantage à ceux dont le bagage grammatical est resté en transit dans quelque année scolaire indécise pour déclarer que le mot Euro est invariable ! Invariable certes, sur les billets et les pièces puisque ceux-là et celles-ci sont destinés à circuler dans une Europe où la règle du « s » pluriel n’est pas en vigueur partout ! En France elle l’est, « euro » est un nom commun, comme un autre ; et écrire avec son stylo ou avec son clavier « vingt euro, cent euro… », c’est faire la même erreur d’accord que celle qu’on remarque dans : « vingt banquier, cent million… » – au passage, remarquons que la liaison doit être faite : puisqu’on prononce « vingt-t-ans », quatre-vingts-z-ans, on prononce également : « vingt-t-euros, quatre-vingts-z-euros, cent-t-euros, cinq cents-z-euros ».

Inviolables, ces nouveaux billets ! Leur réputation a tenu pendant au moins trois mois : les premières falsifications ont commencé à sortir des scanners sophistiqués au printemps 2002, et poursuivent, par intermittence, leur carrière que la carte de crédit concurrence de plus en plus. Cependant, le système Monéo – la monnaie électronique –, mis au point pour les petits paiements, ne semble pas remporter le succès escompté : méfiants, les commerçants n’ont pas accepté qu’une commission jugée excessive soit prélevée sur chaque transaction.

Élection présidentielle : le choc du 21 avril 2002

L’élection présidentielle d’avril 2002 se prépare dans une sorte de consensus de l’incertitude : c’est Lionel Jospin qui devrait l’emporter, ou peut-être Jacques Chirac – les instituts de sondage ne parviennent pas à se mettre d’accord. La campagne distille comme d’habitude son lot de petites phrases, jusqu’au 21 avril…

Chirac ou Jospin ? Le Pen…

Chirac ou Jospin ? Jospin ou Chirac ? Le choix semble se résumer à ces deux candidats dès le premier tour des élections présidentielles d’avril 2002, tant les sondages effectués auprès des électeurs sont ajustés, dit-on, à la réalité. Le dimanche 21 avril au soir, la réalité montre un autre visage : devant des Français incrédules, les résultats s’affichent, excluant de la bataille du second tour Lionel Jospin (16,18 %) ! C’est Jean-Marie Le Pen qui arrive en deuxième position (16,86 %). Jacques Chirac a obtenu 19,88 % des voix. Viennent ensuite : François Bayrou (UDF, 6,84 %), Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière, 5,72 %), Jean-Pierre Chevènement (MDC, 5,33 %), Noël Mamère (Verts, 5,25 %). Le PC n’obtient que 3,37 %, En revanche, l’extrême gauche trotskiste rassemble 13,71 % pour trois candidats. Des manifestations contre la présence du candidat du Front national au second tour se déroulent dès le lendemain des élections qui provoquent également de nombreuses réactions internationales.

Jean-Pierre Raffarin, qui êtes-vous ?

Au second tour, le dimanche 5 mai, Jacques Chirac recueille 82,21 % des voix face à Jean-Marie Le Pen (17,79 %). L’abstention s’élève à 19,26 %. Le 6 mai, un nouveau Premier ministre est nommé. Il s’agit de Jean-Pierre Raffarin. Qui est Jean-Pierre Raffarin ? Né le 3 août 1948 à Poitiers, c’est le fils de l’ancien député de la Vienne, Jean Raffarin qui fut aussi ministre de Pierre Mendès-France. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris, il commence sa carrière professionnelle en occupant le poste de chef de produits chez Jacques Vabre. De 1976 à 1981, il occupe des fonctions de communication au cabinet du secrétaire d’État au travail manuel, Lionel Stoléru. Directeur général de Bernard Krief communication, il devient ensuite président du Conseil général de Poitou-Charentes en 1988, et Sénateur de la Vienne en 1997. Il est aussi député européen en 1989, réélu en 1994. Son gouvernement comporte vingt-huit membres dont Nicolas Sarkozy ministre de la Sécurité intérieure et des Libertés locales ; Dominique de Villepin ministre des Affaires étrangères ; Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense ; Luc Ferry ministre de l’Éducation nationale ; Francis Mer ministre de l’Économie et des Finances.

17 juin 2002 : dix femmes au gouvernement

Les élections législatives ont lieu le 9 juin 2002. La droite est en tête dès le premier tour, et confirme cette position au second tour du 16 juin. L’UMP, formation unique de la droite, née le 23 avril pour les élections législatives, obtient la majorité absolue à l’Assemblée avec 355 sièges, contre 140 au PS. Dès le lendemain, le 17 juin, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin est reconduit dans ses fonctions. Son équipe comprend douze nouveaux membres et compte dix femmes. Par exemple Noëlle Lenoir aux Affaires européennes et Claudie Haigneré à la Recherche. Le 25 juin, Jean-Louis Debré, député UMP-RPR de l’Eure, est élu à la présidence de l’Assemblée nationale.

La croissance

Entre 1995 et 2000, la croissance se maintient à un niveau supérieur à ce qu’elle était au cours des quinze années précédentes. En 1998, par exemple, elle est de 3,5 %, en 1999, de 3 %, en 2000 de 3,9 %. Cette croissance est accompagnée d’une baisse du chômage qui passe de 12 % en 1998 à 9 % en 2000. En trois ans, entre 1997 et 2000, près de deux millions d’emplois sont créés ! La France s’efforce de demeurer dans les limites imposées par le traité européen de Maastricht, et elle y réussit, même si, en 2003, Jean-Pierre Raffarin est obligé de défendre bec et ongle son budget un peu trop déficitaire face à l’Europe des finances. Qu’en est-il de la croissance ces trois dernières années ? Elle diminue : 2,1 % en 2001, 1,2 % en 2002, 0,2 % en 2003, son niveau le plus bas depuis 1993. Pour 2004, les économistes ont prévu qu’elle se situerait aux environs de 1,5 %.

Le train des réformes sur les rails de la rigueur

L’allongement de la durée de la vie, la baisse du nombre de cotisants conduit à l’adoption de la réforme des retraites : il sera nécessaire de travailler davantage. Les intermittents du spectacle doivent, eux aussi, fournir davantage d’heures pour percevoir une couverture sociale, ce qu’ils ne sont pas tous en mesure de réaliser facilement.

Une retraite moins précoce

C’est en août 2003 que la loi portant sur la réforme des retraites a été adoptée.

La France sexagénaire de 2040

2003, c’est le remue ménage : le 1er février une journée nationale de manifestations se déroule à l’appel de l’ensemble des syndicats. Ils réclament une négociation avec le gouvernement sur la réforme des retraites rendue nécessaire pour différentes raisons, notamment celle de l’allongement de la durée de la vie : un Français sur trois aura plus de soixante ans en 2040 – contre un Français sur cinq aujourd’hui ! Deux jours plus tard, Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre, répond à cet appel en précisant la méthode et le calendrier de la réforme qui comportera une concertation avec les partenaires sociaux en février et mars. Ensuite aura lieu un débat parlementaire, puis, ce sera, avant l’été, le vote d’un projet de loi.