Выбрать главу

Retourné en Angleterre, il poursuit ses recherches, mais ses ressources s’épuisent et il meurt dans la misère et dans l’oubli en 1712 à Londres. Ses travaux ont inspiré Joseph Cugnot (1725 - 1804) qui, en 1770, réalise la première voiture automobile à vapeur, puis l’année suivante, son fameux fardier, à roues très basses, destiné à transporter l’artillerie en temps de guerre, mais qui se révéla un peu lent en cas de retraite…

Les Montgolfier : deux têtes en l’air

Joseph (1740 - 1810) et Étienne (1745 - 1799) Montgolfier, deux des seize enfants de Pierre Montgolfier, fabricant de papier de Vidalon-lès-Annonay en Ardèche, n’ont qu’une idée ; faire voler des ballons ! Après plusieurs expériences, ils invitent les conseillers généraux du Vivarais, le 4 juin 1783, dans la cour du couvent des Cordeliers à Annonay, pour le premier envol de leur ballon à air chaud – 12 mètres de diamètre, 770 m3 qui s’élève à 1 000 mètres, pendant 10 minutes, et parcourt 3 kilomètres. L’expérience est répétée à nouveau près de Versailles le 19 septembre 1783, en présence du roi Louis XVI et de la cour.

Le ballon de 1 000 m3 monte à 600 mètres et parcourt 3,5 kilomètres. On y a suspendu un panier en osier dans lequel se trouvent un mouton, un coq et un canard en pleine forme à l’arrivée. Le mouton, devenu un héros, est placé dans la ménagerie de la reine ! Le 21 novembre 1783, Pilâtre de Rosier et le marquis d’Arlandes sont les premiers humains à s’élever au-dessus du sol, à bord d’une montgolfière de 2 200 m3. Ils s’envolent du parc du château de la Muette, devant 500 personnes ; ils survolent Paris et se posent à la Butte aux Cailles, à 10 kilomètres environ. Le vol a duré une demi-heure à peine. Des Montgolfier venait de naître la montgolfière !

Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée

« Il ne leur a fallu qu’un moment pour faire tomber cette tête et cent années peut-être ne suffiront pas pour en reproduire une semblable ! » Celui qui prononce ces paroles le 9 mai 1794 est le mathématicien Joseph-Louis Lagrange. Il ne comprend pas que le tribunal révolutionnaire ait pu envoyer à la guillotine son collègue, le savant Antoine Laurent de Lavoisier, père de la chimie moderne. C’est parce qu’il faisait partie des fermiers généraux que Lavoisier a été exécuté. Demandant quinze jours de délai avant son exécution afin de terminer une expérience, il obtient cette réponse : « La république n’a pas besoin de savants ! »

Il est né en 1743 à Paris. Brillant élève, il devient avocat, mais, attiré par les sciences, il est nommé régisseur des poudres et salpêtres, et réside à l’arsenal. Il y entreprend des expériences de chimie, parvient à faire l’analyse de l’air, à identifier l’oxygène et l’azote, établit la composition du gaz carbonique, démontre que l’eau est obtenue par combustion de l’hydrogène. Avec Guyton de Morveau, Fourcroy et Berthollet, il modifie la nomenclature chimique, substituant aux noms fleuris et fantaisistes de l’alchimie, des termes précis tels sulfates, acétates et borates afin de désigner les sels. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », ainsi a-t-il résumé sa théorie générale.

Ampère : une vie intense

Il est né à Lyon, le 20 janvier 1775, dans la paroisse de Saint-Nizier, quai Saint-Antoine. Son père, Jean-Jacques Ampère, lui donne pour prénom André-Marie. Jean-Jacques Ampère, fervent lecteur de Jean-Jacques Rousseau, s’inspire de L’Émile pour éduquer son fils : celui-ci n’ira pas à l’école, il découvrira tout par lui-même ! L’intelligence exceptionnelle d’André-Marie s’accommode de cette méthode périlleuse. Malheureusement, à dix-huit ans, ce père aimé est guillotiné en 1793, sur ordre de la Convention venue punir Lyon.

André-Marie en perd presque la raison, mais la rencontre de sa femme le sauve et il commence à publier des mémoires scientifiques importants qui le font remarquer du monde savant. Deuxième drame : son épouse meurt de tuberculose. Il quitte la région de Lyon. En 1809, on le retrouve professeur à l’École polytechnique où il enseigne l’analyse mathématique. Mathématicien, chimiste, physicien – et philosophe –, il se rend célèbre par ses découvertes dans le domaine de l’électromagnétisme. Il est l’inventeur du galvanomètre, du télégraphe électrique, de l’électro-aimant. Son nom a été donné à l’unité de mesure de l’intensité du courant électrique. Il meurt à Marseille en 1836.

Laennec : un homme de cœur

René Laennec est un enfant de Quimper, il y est né le 17 février 1781. Mais c’est à Nantes où son oncle était le premier directeur de l’école de médecine fondée par Napoléon en 1808 qu’il a commencé ses études médicales, dès quatorze ans ! En 1801, il est à Paris, suit les cours de Corvisart et de Bichat. Il publie des articles dans les revues médicales. Reçu premier au concours général de médecine et de chirurgie, il ouvre son propre cours d’anatomie pathologique à vingt-deux ans.

Des difficultés financières l’obligent à donner, en plus de son enseignement, des consultations qui lui amènent d’illustres patients, dont Chateaubriand, mais aussi de nombreux pauvres auprès desquels il se dévoue. En 1816, il est nommé à l’hôpital Necker où il enseigne la pathologie médicale. C’est alors qu’il invente un instrument qui va en même temps fonder l’auscultation médicale : le stéthoscope. Cet appareil révolutionnaire dans le monde médical va lui permettre de décrire avec précision les maladies des poumons et du cœur. Atteint de tuberculose, il est obligé de se retirer en son manoir de Kerlouarnec en Bretagne où il meurt à quarante-cinq ans.

Louis Braille : sur le bout du doigt

Le petit Louis Braille, né le 4 janvier 1809 à Coupvray, petit village de France situé à l’est de Paris, n’a que trois ans lorsqu’il se blesse dans l’atelier de bourrellerie de son père, avec une serpette. Son œil droit est gravement atteint, puis s’infecte. Le gauche est contaminé, et le petit Louis perd la vue ! À dix ans, il est admis à l’Institution royale des jeunes aveugles de Paris. Il est intelligent, tenace, travailleur. Il n’a que douze ans lorsqu’un capitaine, Barbier de la Serre, présente à l’Institut royal son invention d’écriture en relief destinée aux soldats qui peuvent ainsi communiquer pendant la nuit sans bruit et sans lumière. Louis l’étudie, propose des améliorations, puis met au point son propre système.

À dix-huit ans, il devient professeur dans son institution. Il enseigne l’histoire, la géographie, la grammaire, l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, le violoncelle, le piano ! Il rédige alors un Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant. Avec la parution de la première édition de ce procédé naît officiellement le système Braille, en 1829. C’est ce système qui est encore en vigueur aujourd’hui. Louis Braille meurt le 6 janvier 1852, à quarante-trois ans, d’une tuberculose dont il était atteint depuis plus de quinze ans. En 1952, ses cendres sont transférées au Panthéon.