Pasteur : la rage de vaincre
Louis Pasteur est né le 27 décembre 1822 à Dole, dans le Jura. Après avoir intégré l’École normale supérieure en 1843, il entre à la faculté de Strasbourg où il devient professeur de chimie. En 1854, devenu doyen de la faculté des sciences de Lille, il se lance dans l’étude des fermentations. Il va mettre au point une technique permettant de réduire le niveau de contamination d’un milieu grâce à un chauffage de quelques minutes entre 55 et 60 °C en l’absence d’air. Ce procédé va porter le nom de pasteurisation. Pasteur découvre ensuite que les maladies infectieuses chez l’homme et les animaux sont dues à des micro-organismes.
Entre 1878 et 1880, il identifie trois espèces de bactéries : le streptocoque, le staphylocoque et le pneumocoque. Il affirme que chaque maladie est causée par un micro-organisme et établit les grands principes de l’asepsie. Le taux de mortalité consécutif aux opérations diminue alors considérablement grâce à ses découvertes. En 1880, il parvient à vacciner des poules contre le choléra. Ses travaux sur la rage conduisent à l’ouverture en 1888 du premier institut Pasteur. Il découvre enfin le vaccin contre cette terrible maladie. Il meurt le 28 septembre 1895, à Marnes-la-Coquette.
Louis et Auguste Lumière : quel cinéma !
Il y eut Edward Muybridge connu pour ses séries photographiques sur le mouvement, et qui conçut, dès 1878, une batterie de vingt-quatre chambres noires permettant de décomposer les allures d’un cheval. Il y eut en 1882 le Français Étienne Jules Marey qui expérimenta un fusil photographique, capable de prendre très rapidement une série de photos et de réaliser une image unique et synthétique du mouvement, au moyen de dix images par seconde. Il y eut, en 1889, l’Américain George Eastman qui inventa la première caméra, et puis Thomas Edison, en 1891, qui invente ce qu’il appelle le Kinétoscope : l’image est regardée directement dans le projecteur par un unique spectateur ! Enfin, les frères Lumière vinrent…
Louis et Auguste, issus d’une famille de Lyon, photographes à succès, chercheurs, inventeurs, déposent en 1895 le brevet d’une caméra qui fait office d’appareil de projection et de tireuse. Son nom ? Le cinématographe ! Leur premier film sort le 22 septembre 1895 à Lyon. Son titre : La Sortie des usines Lumière. Suivront : L’Arrivée d’un train à La Ciotat, L’Arroseur arrosé, Le Déjeuner de bébé… Le cinéma des Lumière fait désormais partie des nourritures de l’imaginaire, c’est le dessert du rêve – mais aussi, parfois, une purée de navets !
Pierre et Marie Curie : un rayonnement universel
En 1895, Pierre Curie, titulaire de la chaire de l’école de physique et de chimie de Paris, fils d’un médecin protestant, épouse Marie Sklodowska, une jeune Polonaise venue poursuivre ses études scientifiques à la Sorbonne en 1892. Reçue à l’agrégation des sciences physiques en 1896, Marie Curie s’intéresse alors de près aux récentes découvertes de Wilhelm Roentgen sur les rayons X et d’Henri Becquerel qui a découvert la radioactivité en 1896. Son mari décide de l’aider dans ses recherches et, en 1898, ils publient leurs premiers résultats annonçant la découverte de deux nouveaux radioéléments : le polonium et le radium. En 1902, Marie reçoit avec son mari et Henri Becquerel le prix Nobel de physique. Elle est la première femme à recevoir un tel prix.
Malheureusement, Pierre Curie meurt brutalement en 1906, écrasé par un camion. Marie se retrouve seule avec ses deux filles, Irène et Ève. En 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le radium et ses composés. Pendant la Première Guerre mondiale, elle dirige les services radiologiques de l’armée. En 1921, elle participe à la création de la Fondation Curie. Mais les expositions répétées aux rayonnements du radium qu’elle subit depuis des années ont raison de sa santé : elle meurt d’une leucémie en 1934.
Roland Moreno : le marché aux puces
Roland Moreno, né au Caire en 1945, reçoit en cadeau à onze ans un livre qui le passionne : Jean-François électricien. Il se découvre alors une vocation de bricoleur qui va le conduire à fonder après son bac et des débuts dans le journalisme la société Innovatron dont le but est de trouver des idées et de les vendre. En 1974, il fait connaissance avec les circuits à mémoire. Et son génie de bricoleur le conduit à inventer la carte à puce qui offre une sécurité bien plus importante que les cartes à piste magnétique. Roland Moreno dépose ses brevets de 1974 à 1979. La télécarte pour le téléphone voit le jour en 1983 ; les banques décident d’équiper d’une puce les cartes de paiement en 1992. Depuis, ce système n’a cessé de trouver d’autres applications dans le domaine des télécommunications, de l’informatique. Et le marché aux puces demeure ouvert à toutes les innovations…
Chapitre 29 Les dix grands monuments parisiens
Dans ce chapitre :
Dix grands monuments, seulement ? Non, il y en a cent, il y en a mille à Paris, mais les dix qui sont choisis seront vos points de départ pour en visiter un autre qui n’est pas cité ici, puis un autre, un autre encore ; et, disposant de l’histoire des premiers, vous comprendrez mieux les prochains puisque, dans les siècles passés, tout est lié, tout est cousin, tout est parent dans les vieux murs. Ainsi, vous avez découvert l’histoire et les trésors du Louvre : prolongez votre visite en allant au Palais-Royal ; vous rappelez-vous les personnages qui y sont passés, les événements qui s’y sont déroulés – tout cela se trouve dans les chapitres précédents, si vous avez bien suivi… Vous allez donc pouvoir imaginer sous ses arcades Bonaparte, Camille Desmoulins, et puis dans son bassin, Louis-Dieudonné qui se noie presque… Bonne visite !
Arc de triomphe de l’Étoile : un grand Chalgrin
50 mètres de hauteur, 45 mètres de largeur ! L’Arc de triomphe qui se situe à l’extrémité des Champs-Élysées est sorti de terre en 1806. Les architectes – Chalgrin dont c’est l’œuvre majeure, et son adjoint Raymond - auxquels Napoléon en commanda la construction avaient d’abord décidé de l’installer place de la Concorde… La première pierre est posée le 15 août 1806 – le jour de l’anniversaire de l’empereur. La dernière ne l’est qu’en juillet… 1836 ! Il faut dire qu’entre temps, l’Empire a disparu. Le monument reçoit sa consécration officielle le 15 décembre 1840, à l’occasion du retour des cendres de Napoléon.
Il existe un autre arc de triomphe, aux dimensions plus modestes : celui du Carrousel (14,60 m de hauteur, 17,60 m de longueur et 10 m de profondeur). Sa construction avait été décidée par Napoléon en 1806. Il servait d’entrée monumentale au Palais des Tuileries dont l’élévation avait été décidée par Catherine de Médicis au XVIème siècle. Le Palais brûlé en 1871 lors de la Commune, il n’est resté de lui que cette entrée. Si l’Arc de Triomphe de l’Etoile est un grand Chalgrin, celui du Carrousel n’est donc qu’un petit souvenir…
Les Invalides : un hôtel élevé en pleine campagne
En 1670, Louis XIV et Louvois décident – en prévision des nombreuses guerres qu’ils projettent – de créer un hôtel accueillant les soldats invalides qui seront entretenus aux frais des abbayes. La première pierre en est posée le 30 novembre 1671. Il s’élève alors en pleine campagne, dans la plaine de Grenelle, près du faubourg Saint-Germain. L’architecte en est Libéral Bruant. En 1677, Jules Hardouin-Mansart achève l’église Saint-Louis des Invalides et fait construire le dôme – 107 mètres de hauteur – sous lequel se trouve depuis 1840 Napoléon dans un tombeau de porphyre. À l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, en 1989, 550 000 feuilles d’or, soit 12,65 kg, ont redonné au dôme son éclat d’origine.