– “Séparation”, dit-il. “Fait de se séparer, de rompre un lien, de se quitter."
Il rejoignit le camion, grimpa par la portière droite, hissa le Veilleux sur son siège et claqua la porte. Adamsberg leva la main et la bétaillère s'ébranla dans le vacarme de ses claires-voies. Il la regarda un moment s'éloigner, puis stopper à quatre-vingts mètres. Soliman s'éjecta de la cabine et courut vers lui.
– La bassine, merde.
Il passa devant Adamsberg sans s'arrêter, fila jusqu'à l'ancien emplacement du camion et ramassa sa bassine, perdue dans l'herbe couchée par les roues et les piétinements. Il revint en soufflant, marchant à grandes foulées. Parvenu à la hauteur d'Adamsberg, il s'arrêta, lui tendit à nouveau la main.
– "Destin”, dit-il. “Eventualités, rencontres. Hasard, circonstance qui fait trouver, fortuitement ou non, une personne ou une chose."
Il sourit et regagna la bétaillère, balançant avec élégance la bassine bleue au bout de son bras. Le camion démarra et tourna l'angle de la route.
Adamsberg tira le carnet de sa poche arrière, l'ouvrit et, tant qu'il s'en souvenait encore, nota la dernière définition de Soliman.