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[20] Quixote signifie cuissard, armure de la cuisse; quixada, mâchoire, et quesada, tarte au fromage. Cervantès a choisi pour le nom de son héros cette pièce de l’armure, parce que la terminaison ote désigne ordinairement en espagnol des choses ridicules.

[21] Quelquefois, en recevant la confirmation, on change le nom donné au baptême.

[22] Allusion à un passage d’Amadis, lorsque Oriane lui ordonne de ne plus se présenter devant elle. (Livre II, chap. XLIV.)

[23] En Espagne, on appelle port, puerto, un col, un passage dans les montagnes.

[24] Je conserve, faute d’autre, le mot consacré d’hôtellerie; mais il traduit bien mal celui de venta. On appelle ainsi ces misérables auberges isolées qui servent de station entre les bourgs trop éloignés, et dans lesquelles on ne trouve guère d’autre gîte qu’une écurie, d’autres provisions que de l’orge pour les mulets.

[25] Vers d’un ancien romance:

Mis arreos son las armas, Mi descanso el pelear.

(Canc. de Rom.)

[26] Il y a ici un double jeu de mots: Castellano signifie également châtelain et Castillan; mais Cervantès emploie l’expression de sano de Castilla, qui, dans l’argot de prison, signifie un voleur déguisé.

[27] C’est la continuation du romance cité par don Quichotte:

Mi cama las duras peñas,

Mi dormir siempre velar.

[28] L’hôtelier trace ici une espèce de carte géographique des quartiers connus pour être exploités de préférence par les vagabonds et les voleurs.

[29] Il doit paraître étrange qu’un laboureur porte une lance avec lui. Mais c’était alors l’usage, chez toutes les classes d’Espagnols, d’être armés partout de l’épée ou de la lance et du bouclier, comme aujourd’hui de porter une escopette. Dans le Dialogue des chiens Scipion et Berganza, Cervantès fait mention d’un bourgeois de campagne qui allait voir ses brebis dans les champs, monté sur une jument à l’écuyère, avec la lance et le bouclier, si bien qu’il semblait plutôt un cavalier garde-côte qu’un seigneur de troupeaux.

[30] Ce romance, en trois parties, dont l’auteur est inconnu, se trouve dans le Cancionero, imprimé à Anvers en 1555. On y rapporte que Charlot (Carloto), fils de Charlemagne, attira Baudouin dans le bocage de malheur (la foresta sin ventura), avec le dessein de lui ôter la vie et d’épouser sa veuve. Il lui fit, en effet, vingt-deux blessures mortelles, et le laissa sur la place. Le marquis de Mantoue, son oncle, qui chassait dans les environs, entendit les plaintes du blessé, et le reconnut. Il envoya une ambassade à Paris pour demander justice à l’empereur, et Charlemagne fit décapiter son fils.

[31] Les Neuf de la Renommée (los Nueve de la Fama) sont trois Hébreux, Josué, David et Judas Machabée; trois gentils, Hector, Alexandre et César; et trois chrétiens, Arthur, Charlemagne et Godefroi de Bouillon.

[32] C’est Alquife, mari d’Urgande la Déconnue, qui écrivit la Chronique d’Amadis de Grèce. La nièce de don Quichotte estropie son nom.

[33] On ne sait pas précisément ni quel fut l’auteur primitif d’Amadis de Gaule, ni même en quel pays parut originairement ce livre célèbre. À coup sûr, ce n’est point en Espagne. Les uns disent qu’il venait de Flandre; d’autres, de France; d’autres, de Portugal. Cette dernière opinion paraît la plus fondée. On peut croire, jusqu’à preuve contraire, que l’auteur original de l’Amadis est le Portugais Vasco de Lobeira, qui vivait, selon Nicolas Antonio, sous le roi Denis (Dionis), à la fin du treizième siècle, et, selon Clemencin, sous le roi Jean Ier, à la fin du quatorzième. Des versions espagnoles circulèrent d’abord par fragments; sur ces fragments manuscrits se firent les éditions partielles du quinzième siècle, et l’arrangeur Garcia Ordoñez de Montalvo forma, en les compilant, son édition complète de 1525. D’Herberay donna, en 1540, une traduction française de l’Amadis, fort goûtée en son temps, mais oubliée depuis l’imitation libre du comte de Tressan, que tout le monde connaît.

[34] Ce livre est intitulé: Le Rameau qui sort des quatre livres d’Amadis de Gaule, appelé les Prouesses du très-vaillant chevalier Esplandian, fils de l’excellent roi Amadis de Gaule, Alcala, 1588. Son auteur est Garcia Ordoñez de Montalvo, l’éditeur de l’Amadis. Il annonce, au commencement, que ces Prouesses furent écrites en grec par maître Hélisabad, chirurgien d’Amadis, et qui les a traduites. C’est pour cela qu’il donne à son livre le titre étrange de las Sergas, mot mal forgé du grec . Il voulait dire las Ergas.

[35] L’histoire d’Amadis de Grèce a pour titre: Chronique du très-vaillant prince et chevalier de l’Ardente-Épée Amadis de Grèce, etc., Lisbonne, 1596. L’auteur dit aussi qu’elle fut écrite en grec par le sage Alquife, puis traduite en latin, puis en romance. Nicolas Antonio, dans sa Bibliothèque espagnole, t. XI, 394, compte jusqu’à vingt livres de chevalerie écrits sur les aventures des descendants d’Amadis.

[36] L’auteur de ces deux ouvrages est Antonio de Torquémada.

[37] Ou Félix-Mars d’Hircanie, publié par Melchior de Ortéga, chevalier d’Ubéda, Valladolid, 1556.

[38] Sa mère Marcelina, femme du prince Florasan de Misia, le mit au jour dans un bois, et le confia à une femme sauvage, appelée Balsagina, qui, des noms réunis de ses parents, le nomma Florismars, puis Félix-Mars.

[39] Chronique du très-vaillant chevalier Platir, fils de l’empereur Primaléon, Valladolid, 1533. L’auteur de cet ouvrage est inconnu, comme le sont la plupart de ceux qui ont écrit des livres de chevalerie.

[40] Livre de l’invincible chevalier Lepolemo, et des exploits qu’il fit, s’appelant le chevalier de la Croix, Tolède, 1562 et 1563. Ce livre a deux parties, dont l’une, au dire de l’auteur, fut écrite en arabe, sur l’ordre du sultan Zuléma, par un More nommé Zarton, et traduite par un captif de Tunis; l’autre en grec, par le roi Artidore.

[41] Cet ouvrage est formé de quatre parties: la première, composée par Diego Ordoñez de Calahorra, fut imprimée en 1502, et dédiée à Martin Cortez, fils de Fernand Cortez; la seconde, écrite par Pedro de la Sierra, fut imprimée à Saragosse, en 1586; les deux dernières, composées par le licencié Marcos Martinez, parurent aussi à Saragosse, en 1603.