Les étudiants des universités espagnoles s’amusaient, au temps du carnaval, à faire aux chiens qu’ils trouvaient dans les rues ce que l’empereur Othon faisait aux ivrognes.
[111] C’est Amadis de Grèce qui fut appelé le chevalier de l’Ardente-Épée, parce qu’en naissant il en avait une marquée sur le corps, depuis le genou gauche jusqu’à la pointe droite du cœur, aussi rouge que le feu. (partie I, chap. XLVI.)
Comme don Quichotte dit seulement Amadis, ce qui s’entend toujours d’Amadis de Gaule, et qu’il parle d’une épée véritable, il voulait dire, sans doute, le chevalier de la Verte-Épée. Amadis reçut ce nom, sous lequel il était connu dans l’Allemagne, parce que, à l’épreuve des amants fidèles, et sous les yeux de sa maîtresse Oriane, il tira cette merveilleuse épée de son fourreau, fait d’une arête de poisson, verte et si transparente qu’on voyait la lame au travers. (Chap. LVI, LXX et LXXIII.)
[112] Nom de l’île de Ceylan dans l’antiquité.
[113] Peuples de l’intérieur de l’Afrique.
[114] Ce ne sont pas les portes du temple où il périt qu’emporta Samson, mais celles de la ville de Gaza. (Juges, chap. XVI.)
[115] Littéralement: cherche mon sort à la piste, dépiste mon sort.
[116] On croit que ce nom, donné par les Arabes à la rivière de Grenade, signifie semblable au Nil.
[117] De Tarifa.
[118] Les Biscayens.
[119] Andrès de Laguna, né à Ségovie, médecin de Charles-Quint et du pape Jules III, traducteur et commentateur de Dioscorides.
[120] Le texte dit simplement encamisados, nom qui conviendrait parfaitement aux soldats employés dans une de ces attaques nocturnes où les assaillants mettaient leurs chemises par-dessus leurs armes, pour se reconnaître dans les ténèbres, et que par cette raison on appelait camisades (en espagnol encamisadas). J’ai cru pouvoir, à la faveur de ce vieux mot, forger celui d’enchemisé.
[121] Don Bélianis de Grèce s’était appelé le chevalier de la Riche-Figure. Il faut remarquer que le mot figura, en espagnol, ne s’applique pas seulement au visage, mais à la personne entière.
[122] Concile de Trente (chap. LV).
[123] Cette prétendue aventure du Cid est racontée avec une naïveté charmante dans le vingt et unième romance de son Romancero.
[124] C’est sans doute une allusion au Nil, dont les anciens plaçaient la source au sommet des montagnes de la Lune, dans la haute Éthiopie, du haut desquelles il se précipitait par deux immenses cataractes. (Ptolémée, Géogr., livre V.)
[125] Les bergers espagnols appellent la constellation de la petite Ourse le cor de chasse (la bocina). Cette constellation se compose de l’étoile polaire, qui est immobile, et de sept autres étoiles qui tournent autour, et qui forment une grossière image de cor de chasse. Pour connaître l’heure, les bergers figurent une croix ou un homme étendu, ayant la tête, les pieds, le bras droit et le bras gauche.
Au centre de cette croix est l’étoile polaire, et c’est le passage de l’étoile formant l’embouchure du cor de chasse (la boca de la bocina) par ces quatre points principaux, qui détermine les heures de la nuit. Au mois d’août, époque de cette aventure, la ligne de minuit est en effet au bras gauche de la croix, de sorte qu’au moment où la boca de la bocina arrive au-dessus de la tête, il n’y a plus que deux ou trois heures jusqu’au jour. Le calcul de Sancho est à peu près juste.
[126] Quelquefois les contes de bonne femme commençaient ainsi: «… Le bien pour tout le monde, et le mal pour la maîtresse du curé.»
[127] L’histoire de la Torralva et des chèvres à passer n’était pas nouvelle. On la trouve, au moins en substance, dans la XXXIe des Cento Novelle antiche de Francesco Sansovino, imprimées en 1575. Mais l’auteur italien l’avait empruntée lui-même à un vieux fabliau provençal du treizième siècle (le Fableor, collection de Barbazan, 1756), qui n’était qu’une traduction en vers d’un conte latin de Pedro Alfonso, juif converti, médecin d’Alphonse le Batailleur, roi d’Aragon (vers 1100).
[128] On appelle vieux chrétiens, en Espagne, ceux qui ne comptent parmi leurs ancêtres ni Juifs ni Mores convertis.
[129] Allusion au proverbe espagnoclass="underline" «Si la pierre donne sur la cruche, tant pis pour la cruche; et si la cruche donne sur la pierre, tant pis pour la cruche.»
[130] Armet enchanté appartenant au roi more Mambrin, et qui rendait invulnérable celui qui le portait. (Boyardo et l’Arioste.)
[131] Palmérin d’Olive, chap. XLIII.
[132] Esplandian, chap. CXLVII et CXLVIII.
[133] Amadis de Gaule, chap. CXVII.
[134] Amadis de Gaule, chap. LXVI, part. II, etc.
[135] Amadis de Gaule, chap. XIV; le Chevalier de la Croix, chap. CXLIV.
[136] Bernard del Carpio, canto XXXVIII; Primaléon, chap. CLVII.
[137] Tirant le Blanc, part. I, chap. XL, etc.; le Chevalier de la Croix, livre I, chap. LXV et suiv., etc.
[138] Suivant les anciennes lois du Fuero Juzgo et les Fueros de Castille, le noble qui recevait un grief dans sa personne ou ses biens pouvait réclamer une satisfaction de 500 sueldos. Le vilain n’en pouvait demander que 300 (Garibay, lib. XII, cap. XX).
[139] On croit que Cervantès a voulu désigner don Pedro Giron, duc d’Osuna, vice-roi de Naples et de Sicile. Dans son Théâtre du gouvernement des vice-rois de Naples, Domenicho Antonio Parrino dit que ce fut un des grands hommes du siècle, et qu’il n’avait de petit que la taille: di picciolo non avea altro que la statura.
[140] «Quand le seigneur sort de sa maison pour aller à la promenade ou faire quelque visite, l’écuyer doit le suivre à cheval.» (Miguel Yelgo, Estilo de servir a principes, 1614.)