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[263] Allá van leyes do quieren reyes. «Ainsi vont les lois, comme le veulent les rois. «Cet ancien proverbe espagnol prit naissance, au dire de l’archevêque Rodrigo Ximenès de Rada (lib. VI, cap. XXV), lors de la querelle entre le rituel gothique et le rituel romain, qui fut vidée, sous Alphonse VI, par les diverses épreuves du jugement de Dieu, même par le combat en champ clos.

[264] Orlando furioso, canto XXVII.

[265] Les règlements de la Sainte-Hermandad, rendus à Torrelaguna, en 1485, accordaient à ses archers (cuadrilleros) une récompense de trois mille maravédis quand ils arrêtaient un malfaiteur dont le crime emportait peine de mort; deux mille, quand celui-ci devait être condamné à des peines afflictives, et mille, quand il ne pouvait encourir que des peines pécuniaires.

[266] L’aventure des archers s’est passée dans le chapitre précédent, et le chapitre suivant porte le titre qui conviendrait à celui-ci: De l’étrange manière dont fut enchanté don Quichotte, etc. Cette coupe des chapitres, très-souvent inexacte et fautive, et ces interversions de titres que l’Académie espagnole a corrigées quelquefois, proviennent sans doute de ce que la première édition de la première partie du Don Quichotte se fit en l’absence de l’auteur, et sur des manuscrits en désordre.

[267] La comédie que composa don Guillen de Castro, l’auteur original du Cid, sur les aventures de don Quichotte, et qui parut entre la première et la seconde partie du roman de Cervantès, se termine par cet enchantement et cette prophétie.

Dans sa comédie, Guillen de Castro introduisait les principaux épisodes du roman, mais avec une légère altération. Don Fernand était fils aîné du duc, et Cardénio un simple paysan; puis, à la fin, on découvrait qu’ils avaient été changés en nourrice, ce qui rendait le dénoûment plus vraisemblable, car don Fernand, devenu paysan, épousait la paysanne Dorothée, et la grande dame Luscinde épousait Cardénio, devenu grand seigneur.

[268] Voir la note 264 mise au titre du chapitre précédent.

[269] Elle est, en effet, de Cervantès, et parut, pour la première fois, dans le recueil de ses Nouvelles exemplaires, en 1613. On la trouvera parmi les Nouvelles de Cervantès dont j’ai publié la traduction.

[270] Gaspar Cardillo de Villalpando, qui se distingua au concile de Trente, est l’auteur d’un livre de scolastique, fort estimé dans son temps, qui a pour titre: Sumas de las súmulas. Alcala, 1557.

[271] Pline, Apulée, toute l’antiquité, ont placé les gymnosophistes dans l’Inde. Mais don Quichotte pouvait se permettre quelque étourderie.

[272] On sait que ce fameux voyageur vénitien, de retour en Italie, et prisonnier des Génois en 1298, fit écrire la relation de ses voyages par Eustache de Pise, son compagnon de captivité. Cette relation fut traduite en espagnol par le maestre Rodrigo de Santaella. Séville, 1518.

[273] Comme Le Tasse, dans la description des enchantements d’Ismène et d’Armide.

[274] Cervantès donnait son opinion sur ce dernier point bien avant la querelle que fit naître Télémaque.

[275] Ces trois pièces sont de Lupercio Leonardo de Argensola, qui a mieux réussi, comme son frère Bartolomé, dans la poésie lyrique que sur le théâtre. L’Isabella et l’Alexandra ont été publiées dans le sixième volume du Parnaso español de don Juan Lopez Sedano. La Filis est perdue.

[276] L’Ingratitude vengée (la Ingratitud vengada) est de Lope de Vega; la Numancia, de Cervantès lui-même; le Marchand amoureux (el Mercador amante), de Gaspard de Aguilar, et l’Ennemie favorable (la Enemiga favorable), du chanoine Francisco Tarraga.

[277] Enfant au premier acte et barbon au dernier,

(BOILEAU.)

comme cela se voit dans plusieurs pièces de Lope de Vega, Urson y Valentin, los Porceles de Murcia, el primer Rey de Castilla, etc.

[278] Peu s’en faut qu’il n’en soit ainsi dans plusieurs comédies du même Lope de Vega, el nuevo mundo descubierto por Cristo val Colon, el rey Bamba, las Cuentas del grand Capitan, la Doncella Teodor, etc.

[279] Lope de Vega fit mieux encore dans la comédie la Limpieza no manchada (la Pureté sans tache). On y voit le roi David, le saint homme Job, le prophète Jérémie, saint Jean-Baptiste, sainte Brigitte, et l’université de Salamanque.

[280] Ou Autos sacramentales. Lope de Vega en a fait environ quatre cents: San Francisco, san Nicolas, san Agustin, san Roque, san Antonio, etc.

[281] Je ne sais trop sur quoi Cervantès fonde son éloge des théâtres étrangers. À son époque, les Italiens n’avaient guère que la Mandragore et les pièces du Trissin; la scène française était encore dans les langes, Corneille n’avait point paru; la scène allemande était à naître, et Shakespeare, le seul grand auteur dramatique de l’époque, ne se piquait assurément guère de cette régularité classique qui permettait aux étrangers d’appeler barbares les admirateurs de Lope de Vega.

[282] Cet heureux et fécond génie est Lope de Vega, contre lequel Cervantès a principalement dirigé sa critique du théâtre espagnol. À l’époque où parut la première partie du Don Quichotte, Lope de Vega n’avait pas encore composé le quart des dix-huit cents comédies de capa y espada qu’a écrites sa plume infatigable.

Il faut observer aussi qu’à la même époque le théâtre espagnol ne comptait encore qu’un seul grand écrivain. C’est depuis qu’ont paru Calderon, Moreto, Alarcon, Tirso de Molina, Rojas, Solis, etc., lesquels ont laissé bien loin derrière eux les contemporains de Cervantès.

[283] Premier comte de Castille, dans le dixième siècle.

[284] Le Cid n’était pas de Valence, mais des environs de Burgos, en Castille. Cervantès le nomme ainsi parce qu’il prit Valence sur les Almoravides, en 1094.

[285] Guerrier qui se distingua à la prise de Séville par saint Ferdinand, en 1248.

[286] Ce n’est point du poëte que Cervantès veut parler, quoiqu’il fût également de Tolède, et qu’il eût passé sa vie dans les camps: c’est d’un autre Garcilaso de la Vega, qui se rendit célèbre au siége de Grenade par les rois catholiques, en 1491. On appela celui-ci Garcilaso de l’Ave Maria, parce qu’il tua en combat singulier un chevalier more qui portait, par moquerie, le nom d’Ave Maria sur la queue de son cheval.