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[239] Cervantès fait sans doute allusion à une perle magnifique qui existait alors parmi les joyaux de la couronne d’Espagne, et qu’on appelait l’orpheline ou l’unique (la huerfana ou la sola). Elle pesait cinquante-quatre carats. Cette perle périt, avec une foule d’autres bijoux, dans l’incendie du palais de Madrid, en 1734.

[240] On appelle en Espagne cantimploras des carafes de verre ou des cruches de terre très-mince, que, pour rafraîchir l’eau pendant l’été, l’on agite à un courant d’air. De là vient la bizarre épithète que Cervantès donne au soleil.

[241] Barato est, en espagnol, l’adjectif opposé à caro, cher; ce que nous appelons, dans notre pauvreté des mots les plus usuels, bon marché.

[242] Au temps de Cervantès, beaucoup de roturiers s’arrogeaient déjà le don jusqu’alors réservé à la noblesse. Aujourd’hui tout le monde prend ce titre, devenu sans conséquence, et qui est comme le esquire des Anglais.

[243] Il y a dans l’originaclass="underline" Si la précédente sentence… Cervantès changea sans doute après coup l’ordre des trois jugements rendus par Sancho; mais il oublia de corriger l’observation qui suivait celui-ci.

[244] Elle est prise, en effet, de la Lombardica historia de Fra Giacobo dit Voragine, archevêque de Gênes, dans la Vie de saint Nicolas Bari (chap. III).

[245] Cette histoire, vraie ou supposée, était déjà recueillie dans le livre de Fray Francisco de Osuna, intitulé Norte de los Estados, et qui fut imprimé en 1550. Mais Cervantès, qui pouvait l’avoir apprise, ou dans cet ouvrage, ou par tradition, la raconte d’une tout autre manière.

[246] On appelait ainsi un baume composé avec de l’huile d’olive et des fleurs de mille-pertuis. Du nom de cette plante (hiperico en espagnol) s’était formé, par corruption, le mot d’huile d’aparicio.

[247] On lit dans le livre des Étiquettes, composé par Olivier de la Marche pour le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, et qui fut adopté par les rois d’Espagne de la maison d’Autriche pour les règlements de leur palais: «Le duc a six docteurs en médecine qui servent à visiter la personne et l’état de la santé du prince; quand le duc est à table, ils se tiennent derrière lui, pour regarder quels mets et quels plats on sert au duc, et lui conseiller, suivant leur opinion, ceux qui lui feront le plus de bien.»

[248] L’aphorisme est: Omnis saturatio mala, panis autem pessima.

[249] Peliagudo signifie également, au figuré, embrouillé, épineux, difficile.

[250] La olla podrida (mot à mot: pot-pourri) est un mélange de plusieurs sortes de viandes, de légumes et d’assaisonnements.

[251] Recio signifie roide, intraitable, et agüero, augure. J’ai conservé ce nom en espagnol, au lieu de chercher à le traduire par un équivalent, parce qu’il est resté aussi proverbial, aussi consacré en Espagne, qu’en France celui du docteur Sangrado.

[252] Tirteafuera, ou mieux tirateafuera, signifie va-t’en d’ici. C’est ainsi que l’emploie Simon Abril dans la traduction de l’Eunuque, de Térence, où la servante Pythias dit au valet Chéréa:

Neque pol servandum tib

Quidquam dare ausim, neque te servare. Apage te.

(Acte V, scène II.)

En buena fe que ni yo osaria

Darte a guardar nada, ni menos guardarte

Yo, Tirateafuera.

[253] À l’expiration de leurs charges, les gouverneurs, comme certains autres employés de l’État, étaient tenus à résider quelque temps dans le pays qu’ils avaient administré. Pendant ce temps, ils restaient exposés aux réclamations de leurs subordonnés, devenus leurs égaux. Les Espagnols avaient pris cette sage coutume des Arabes.

[254] Les Biscayens, à l’époque de Cervantès, et depuis le règne de Charles-Quint, étaient en possession des places de secrétaires du roi et du conseil.

[255] En espagnol perláticos (paralytiques).

[256] Il y a, dans l’original, de son atalaya. C’est le nom que les Arabes donnaient (al-thalaya’h) aux petites tours élevées sur des éminences, et d’où leurs éclaireurs avertissaient des mouvements de l’ennemi, au moyen de signaux répétés de poste en poste.

[257] Montañes, né dans les montagnes des Asturies, où tous les habitants se regardent comme les descendants de Pélage et de ses compagnons.

[258] On appelait ainsi des cautères. (Voir Gil Blas, livre VII, chap. I.)

[259] Les cautères et les sétons sur les bras et sur les jambes, et même derrière le cou, étaient très en usage au temps de Cervantès. Matias de Léra, chirurgien de Philippe IV, dit, dans un traité sur la matière, que les uns emploient ce remède pour se guérir de maladies habituelles, d’autres pour s’en préserver, d’autres enfin vicieusement et seulement pour se mettre à la mode. (Prática de fuentes y sus utilidades.)

[260] Ollas podridas. Il y entre du bœuf, du mouton, du lard, des poules, des perdrix, des saucisses, du boudin, des légumes, et toutes sortes d’ingrédients. Le nom de ce mets lui vient sans doute de ce qu’on laisse cuire si longtemps les viandes qui le composent, qu’elles se détachent, se mêlent et se confondent comme des fruits trop mûrs.

[261] On appelait barato l’espèce de gratification que les joueurs gagnants donnaient aux assistants qui prenaient leur parti. Ces assistants, qui se nommaient barateros ou mirones, se divisaient en pedagogos ou gansos, ceux qui enseignaient les joueurs novices, et doncaires, ceux qui les dirigeaient en jouant et décidaient les coups douteux. On appelait aussi barato ce que donnaient les joueurs, pour les cartes et la lumière, aux maîtres des maisons de jeu, tenues aussi bien par des grands seigneurs que par de pauvres hères, et qui avaient une foule de noms, tels que tablagerías, casas de conversacion, leñeras, mandrachos, encierros, garitos.