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[281] Plus loin, il est appelé don Gaspar Grégorio.

[282] Selon la tradition, Galiana était une princesse arabe, à laquelle son père Gadalife ou Galafre éleva un magnifique palais sur les bords du Tage. On donne encore le nom de palais de Galiana à des ruines qui se voient dans le jardin del Rey, à Tolède.

[283] Il y a ici une espèce de contradiction avec la fin du chapitre LI, où l’on dit que les habitants de l’île Barataria observent encore les Constitutions du grand gouverneur Sancho Panza. Mais Cervantès sans doute n’a pas résisté au désir de décocher une épigramme contre le gouvernement de l’Espagne, qui avait, dès ce temps-là, le défaut de rendre force lois et ordonnances sans pouvoir les faire exécuter.

[284] C’est le concile de Trente (de 1545 à 1563). Le canon XIX commence ainsi: Detestabilis duellorum usus ex christiano orbe penitus exterminetur, etc. Le même concile défendit également les joutes et tournois, ce qu’avaient fait précédemment celui de Latran en 1179 et celui de Reims en 1131.

[285] Au dixième chant de l’Orlando furioso, Biréno, duc de Zélande, abandonne son amante Olympie dans une île déserte. À son réveil, elle maudit le perfide et le charge d’imprécations, comme Didon au départ d’Énée. De là les deux comparaisons d’Altisidore.

[286] Cette imprécation forme ce que les Espagnols appellent el estribillo (le refrain), et se trouve répétée à la fin de toutes les strophes.

[287] Littéralement: Tue-Mores.

[288] Regnum cœlorum vim patitur. (Saint Matthieu, chap. II, v. 12.)

[289] Santiago, y cierra, Espana. Littéralement: Saint Jacques, et attaque, Espagne. Le mot cerrar, qui a voulu dire anciennement attaquer, signifie maintenant fermer. De là le jeu de mots de Sancho.

[290] Les gardiens des taureaux destinés aux courses les gardent à cheval, et portent des lances au lieu de fouets. Les taureaux qu’on amène des pâturages au cirque, la veille des combats, sont conduits par des bœufs dressés à cet usage, et appelés cabestros.

[291] Condumio, tout ce qu’on mange avec du pain.

[292] Cervantès parle ici de l’impertinente continuation du Don Quichotte, faite par un moine aragonais qui s’est caché sous le nom du licencié Alonzo Fernandez de Avellanéda, continuation qui parut pendant qu’il écrivait lui-même la seconde partie. Cet Avellanéda peint en effet don Quichotte comme revenu de son amour, dans les chapitres IV, VI, VIII, XII et XIII. Il avait dit au troisième chapitre: «Don Quichotte finit son entretien avec Sancho, en disant qu’il voulait aller à Saragosse pour les joutes, et qu’il pensait oublier l’ingrate infante Dulcinée du Toboso, pour chercher une autre dame qui correspondît mieux à ses services.»

[293] Ce sont des injures grossières adressées directement à Cervantès.

[294] Cervantès oublie que lui-même lui a donné ce nom dans la première partie, et qu’il l’appelle Juana Gutierrez dans le chapitre VII de la seconde.

[295] Ces détails obscènes et ridicules se trouvent principalement dans les chapitres XV, XVI, XVII, XVIII et XIX, des éditions, non expurgées, antérieures à 1732.

[296] La description de cette course de bague est dans le chapitre XI.

[297] Ces paroles sont celles que la tradition place dans la bouche du connétable du Guesclin, lorsque, pendant la lutte de Pierre le Cruel et de son frère Henri de Trastamare, dans la plaine de Montiel, il aida celui-ci à monter sur le corps de Pierre, que Henri perça de sa dague.

[298] Sancho applique à son maître les deux derniers vers d’un ancien romance, composé sur la tradition des sept infants de Lara (Canc. de Amberes, p. 172).

Gonzalo Gustos de Lara avait épousé doña Sancha, sœur de Ruy-Velazquez. Ce dernier, pour venger une offense, livra au roi more de Cordoue son beau-frère et ses sept neveux. Le père fut jeté dans une prison perpétuelle, après qu’on lui eut servi sur une table les têtes de ses sept enfants. Cependant l’amour d’une femme arabe, sœur du roi, le tira de prison, et le fils qu’il eut d’elle, appelé Mudarra Gonzalo, vengea le sang de ses frères dans celui de Ruy-Velazquez. L’ayant rencontré un jour à la chasse, il l’attaqua, et, bien que l’autre lui demandât le temps d’aller chercher ses armes, il le tua après avoir répondu les vers que cite Sancho;

Esperesme, don Gonzalo.

Iré a tomar las mis armas. -

– El espera que tu diste

A los infantes de Lara:

Aqui moriras, traidor,

Enemigo de doña Sancha.

[299] C’étaient de petits mousquetons, qui avaient pris ce nom de pedreñales de ce qu’on y mettait le feu, non point avec une mèche, comme aux arquebuses, mais avec une pierre à fusil (pedernal).

[300] Cervantès ne pouvait appeler barbare le bienfaisant Osiris; il voulait dire Busiris, ce tyran cruel d’Ibérie, qui enleva les filles d’Atlas et fut tué par Hercule.

[301] Au temps de Cervantès, la Catalogne, plus qu’aucune autre province d’Espagne, était désolée par les inimitiés de familles, qui jetaient souvent parmi les bandits des jeunes gens de qualité, coupables de quelque meurtre par vengeance. Les Niarros et les Cadells divisaient alors Barcelone, comme les Capuletti et les Montecchi avaient divisé Ravenne. Un partisan des Niarros, obligé de prendre la fuite, se fit chef de voleurs. On l’appelait Roque Guinart ou Guiñart, ou Guiñarte; mais son vrai nom était Pédro Rocha Guinarda. C’était un jeune homme brave et généreux, tel que le peint Cervantès, et qui eut dans son temps, en Catalogne, la réputation qu’eut dans le nôtre, en Andalousie, le fameux José-Maria. Il est cité dans les mémoires de Commines.

[302] C’est du mot bando, mandement à cri public, qu’est venu celui de bandolero, qui désignait un brigand dont la tête était mise à prix. Peut-être le nom de bandit vient-il aussi de notre mot ban.

[303] Au chapitre XII du Don Quichotte d’Avellanéda, il est dit que Sancho reçut de don Carlos deux douzaines de boulettes et six pelotes de blanc-manger, et que, n’ayant pu tout avaler d’une fois, il mit le reste dans son sein pour le déjeuner du lendemain.

[304] Celui que les Anglais nomment Scott et les Français Scot, ou Lescot, ou l’Écossais, était un astrologue du treizième siècle, fort aimé de l’empereur Frédéric II, auquel il dédia son Traité de la physionomie et ses autres ouvrages. Dante fait mention de lui au chant XX de l’Enfer.