Ce fut alors que le Sénat accorda le titre de roi à l’Iduméen Hérode, fils d’Antipator, procurateur de la Judée, qui épousa Marianme, fille d’Hyrcan II, et régna environ quarante ans, sous la protection de Rome, tenant ses sujets hébreux courbés sous son sceptre de fer.
Ainsi finit l’Ancien Testament. Notre tâche d’aujourd’hui est accomplie. Dans quelque temps, nous publierons une nouvelle édition de la Vie de Jésus, qui parut il y a seize années; notre ancienne Bible Amusante, qui précéda alors cette critique humoristique du Nouveau Testament, était un simple jeu, une série de plaisanteries accompagnant les désopilants dessins de notre ami Frid’Rick. Alors, le cléricalisme paraissait définitivement réduit à l’impuissance, et il ne nous restait plus qu’à aller explorer le camp des vaincus, pour connaître par nous-même et pouvoir dire un jour quelle part il convient de faire à la bonne foi des derniers défenseurs du dogme; nous voulions voir de près si l’autel tombant en ruines compte vraiment des prêtres croyant ce que leur Église enseigne. C’est à la faveur d’une mystification poussée aux extrêmes limites que nous avons réussi à faire cette curieuse expérience.
Mais, avant d’en publier les résultats, il nous a paru nécessaire — le parti clérical relevant la tête — de reprendre en main cet album de dessins comiques de notre ancien collaborateur et de refaire une critique générale, complète cette fois, de ce monument de bêtise abrutissante qui s’appelle la Bible. En terminant, disons un mot, qui étonnera bien nos lecteurs libres-penseurs, mais qui est l’expression de la vérité constatée par notre enquête personnelle de onze années: si idiote que soit la Bible, il y a des prêtres, et même des prêtres intelligents, qui, de bonne foi, la croient vraie, authentique, et dont l’esprit n’est déconcerté par aucun des récits les plus fantastiques des fumistes auteurs de l’Écriture Sainte; non seulement ces extraordinaires naïfs croient que la baleine a avalé Jonas, mais encore ils croiraient que Jonas a avalé la baleine, — si le divin pigeon l’avait dicté à quelque soi-disant prophète.
Conclusion: la foi religieuse est une variété de la folie.