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— Tiens-moi là, murmura-t-elle. Fort.

Il fit ce qu’elle désirait, lui pétrissant les cuisses de toutes ses forces, tout en la martelant.

Johanna poussa un grognement étranglé et en quelques secondes, fut secouée par un orgasme violent qui déclencha celui de Malko.

Décidément, c’était une conversion qui tenait la route.

* * *

Était-ce l’amour ou la piqûre ? En tout cas, Malko souffrait moins de son cou déchiré. Johanna, lovée contre lui, le caressait avec douceur. Moitié érotisme, moitié tendresse. Elle dit soudain :

— J’aimerais m’évader quelques jours sur une île au soleil avec toi. L’année dernière, avec une amie, on a fait un voyage Jumbo-Jet Tour aux Seychelles et à l’île Maurice. C’était formidable. Tous les avantages d’un tour organisé et l’indépendance.

— Ah, bon ! fit Malko dont les doigts suivaient la courbe d’un sein.

— Oui, continua Johanna, aux Seychelles on avait une Mini-Moke et à l’île Maurice une villa les pieds dans l’eau. On était accueillies à l’arrivée, tout était organisé. Avec toi, ajouta-t-elle, ce serait encore mieux.

— Eh bien, dit Malko, quand nous aurons piégé Gudrun, on prendra Jumbo !

Johanna se releva, baissa sa jupe et dit tristement :

— Je dois partir, j’ai un dîner.

Ils s’étreignirent près de la porte et elle leva sur lui des yeux humides.

— J’ai honte, tu sais, pour l’autre soir. J’étais folle.

Elle s’éloigna dans le couloir et avant de disparaître au coin de l’ascenseur se retourna pour lui adresser un dernier sourire. Il ferma la porte, euphorique. Si sa mission marchait aussi bien que l’accomplissement de ses fantasmes, il aurait la Médaille du Congrès.

* * *

Ferdi mâchonnait nerveusement un petit cigare éteint et s’avança vers Malko, une lueur d’impatience dans les yeux gris.

— Vous n’avez pas appelé hier soir ?

— Je dormais, mentit Malko. Cette saleté de blessure m’a épuisé. Et je préférais vous parler de vive voix. Je n’aime pas le téléphone.

L’officier sud-africain hocha la tête. C’était une notion qu’il comprenait. Malko venait de passer à l’infirmerie où on lui avait fait un pansement tout neuf et administré une piqûre sans des à-côtés aussi exquis que la veille au soir. L’infection semblait jugulée et ses ganglions avaient diminué de volume. Il fit rapidement le récit de sa visite à Shona. Ferdi semblait déçu.

— Ça va être difficile de la retrouver à Gaborone. Ces filles changent de pseudo tout le temps.

— Vous n’avez rien su de votre côté ?

— Nous avons retrouvé la trace de son passage lorsqu’elle est entrée dans le pays, dit Ferdi. Sous le nom de Manstein. Ses papiers semblaient en règle. Elle a donné une adresse, fausse bien entendu, à Capetown. C’est tout.

On frappa à la porte. C’était Johanna. Elle adressa un sourire poli à Malko, et tendit un papier à Ferdi. Elle avait retrouvé ses mocassins plats, ses Rayban et son air austère. Le colonel sud-africain parcourut le message des yeux et le donna à Malko sans un mot. C’était un texte très court, tapé à la machine, en anglais.

« Si Nelson Mandela et Walter Sisilu ne sont pas libérés avant la fin de la semaine, nous frapperons à nouveau. »

Signé :

Umkhonto we Sizwec.

— C’est arrivé au QG de la police hier soir, annonça Johanna. Ils l’ont authentifié. Cela a été tapé sur la même machine que celui qui annonçait l’attentat de Church Street.

Ferdi, le menton rentré, semblait plongé dans une profonde méditation. Il leva soudain la tête et lâcha de sa voix lente :

— Je crois que nous allons filer à Gaborone. J’irais jusqu’en enfer pour retrouver cetteslet[18].

Chapitre VII

Gaborone…

Malko repéra sur la grande carte épinglée au mur la capitale du Botswana. Un petit point, collé à la frontière de l’Afrique du Sud, pas très loin de l’immense désert du Kalahari, un des endroits les plus désolés du globe. Pratiquement, le Botswana n’était qu’un désert, coincé entre la Zambie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud.

Il revint à la table et but un peu de thé brûlant et amer, tandis que Ferdi compulsait un dossier qu’un planton venait juste d’apporter. Qu’allaient-ils découvrir à Gaborone ; rien ou un maillon de la chaîne qui les mènerait à Gudrun Tindorf et aux terroristes préparant la campagne de terreur contre l’Afrique du Sud ? Il essaya de se mettre dans la peau de l’Allemande. Jusque-là, elle s’était conduite avec une férocité sans défaut. Elle avait sûrement pensé à ce moyen de remonter jusqu’à elle. Donc, ou cette Wanda ne savait rien, ou elle était déjà liquidée. Cependant, on ne pouvait négliger aucune chance.

— Allons à Gaborone, dit-il.

Ferdi ne lisait plus, le regardant d’un air absent. Il repoussa le document et dit pensivement :

— Il y a peut-être quelque chose de mieux à faire à Gaborone… Je viens de lire le procès-verbal d’interrogatoire de Lyle. Il reconnaît qu’il a servi de courrier pour amener les explosifs à Pretoria. Qu’il est allé les chercher au Botswana. Il a d’ailleurs confirmé avoir eu, à Gaborone, des contacts avec des membres de l’ANC. Il devait y retourner.

— Vous a-t-il dit quelque chose sur Gudrun Tindorf ?

— Il prétend ne l’avoir vue que deux ou trois fois. Un de ceux qui ont été tués lui avait dit de lui obéir. C’est pour cela qu’il aurait accepté de vous tuer. Mais il jure ne rien savoir d’autre. Ce qui est peu vraisemblable.

— Quelle est votre idée ? demanda Malko.

— Lui proposer un deal. Si je laisse suivre le cours de la justice, dans quelques mois, il se balancera au bout d’une corde.

— Pourquoi ? demanda Malko choqué par ce raccourci.

— Il fait partie de ceux qui ont introduit dans le pays des explosifs utilisés pour l’attentat de Church Street, expliqua l’officier sud-africain. Il sera donc jugé pour complicité de meurtre, condamné à mort et pendu. Dans notre pays, les juges n’ont pas beaucoup de tendresse pour les individus de son espèce.

— Quelle est l’autre alternative ? demanda Malko.

— Lyle n’a pas encore été formellement inculpé. Dès que vous le reconnaîtrez devant un magistrat, il le sera. D’abord pour tentative de meurtre. Si vous acceptez je peux lui proposer de venir avec nous à Gaborone et de nous mener jusqu’à ceux qui lui ont fourni l’explosif. Cela double nos chances de succès…

Moyennant quoi, je témoignerai auprès du tribunal et il s’en tirera avec cinq ans. Pour possession d’explosifs.

Malko regarda Ferdi, ébahi.

— Mais une fois au Botswana, il va filer immédiatement !

Le colonel sud-africain eut un sourire plein de malice.

— Pas forcément. D’abord, je prendrai certaines précautions. Ensuite, je lui ai promis une mort très désagréable s’il me doublait.

— Pour ma part, je suis d’accord, dit Malko. Mais…

— Bien, dit Ferdi. Qu’on aille le chercher.

* * *
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18

Salope.