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— Oui, bien sûr, de vue. Elle ne parle à personne, sauf à son jules, le directeur des jeux. Marcello Dente.

Malko dissimula son intérêt. Carol l’observait.

— Qu’est-ce qui vous est arrivé ? demanda-t-elle. Il paraît que la nuit dernière vous êtes revenu plein de sang. Tout l’hôtel dit que vous faites partie des « spookies[38] » sud-africains. C’est vrai ?

— À moitié, dit Malko.

Carol haussa les épaules.

— Moi, je m’en fous, je ne fais pas de politique. Si on commandait du vin ?

Il obéit. Pensant à Marcello. La chance lui tendait peut-être la main.

Chapitre XV

Le ciel était merveilleusement étoilé, avec la Croix du Sud, très bas sur l’horizon. Dans l’hémisphère austral, les constellations semblaient plus brillantes que sous les climats du nord.

Malko gagna le parking duMogambo, obsédé par l’idée fixe qui l’avait taraudé durant tout le dîner : Marcello, le directeur des jeux. Le seul homme qui pouvait le mener à Wanda. Il travaillait jusqu’à deux heures, donc Malko avait le temps. Devant lui, Carol chantonnait gaiement. Elle avait dû vider à elle seule deux bouteilles de vin du Cap. Il la rattrapa et prit sa main. L’air embaumait, à cause des massifs de fleurs. Ils firent quelques pas ainsi, main dans la main, vers sa voiture, une nouvelle Sierra, blanche cette fois, relouée chez Budget dans la journée.

— C’est très romantique, remarqua Carol en riant, on dirait deux amoureux. Il ne manque qu’un long baiser de cinéma…

Malko la fit pivoter ; aussitôt Carol se colla à lui et l’embrassa, sa langue dansant un ballet endiablé. Ses seins étaient tendus, pleins et lorsqu’il les caressa, elle sursauta comme si elle avait reçu une décharge électrique.

Ils continuèrent à flirter, appuyés contre la voiture, s’explorant mutuellement. Carol essaya de s’arrêter.

— C’est fou ! dit-elle. On pourrait venir.

Malko avait relevé la robe en panthère et caressait l’intérieur de ses cuisses, montant lentement vers le sexe. Il se mit à effleurer le renflement de nylon et sentit la jeune femme frémir de tout son corps. Son propre sexe était tendu à lui faire mal. Il la massa doucement puis se faufila sur le nylon, atteignant ce qu’il cherchait. Carol émit une sorte de sanglot bref, mais ne se déroba pas.

Malko continua de l’effleurer avec de petites caresses concentriques, accroissant son excitation. Soudain, les doigts de Carol se refermèrent sur lui, le caressant aussitôt à un rythme frénétique, comme pour le pousser à la rejoindre.

C’était trop bête : interrompant son flirt, Malko saisit l’élastique du slip et le tira vers le bas. Carol protesta mollement, mais il n’eut aucun mal à faire descendre le petit triangle de nylon, jusqu’à ses chevilles. Entravée, Carol dut, pour ne pas tomber, soulever un de ses escarpins rouges et s’en dégager. La petite boule de nylon resta accrochée à sa cheville gauche.

Malko n’eut plus qu’à la pousser en arrière, lui appuyant le dos au capot de la voiture. Il se pencha et son sexe trouva le ventre ouvert, où il s’enfouit d’un coup.

Carol, avec un grognement ravi, jeta son bassin en avant, coinça un de ses escarpins rouges contre le pare-chocs puis replia son autre jambe presque verticalement dans une position acrobatique, offrant son ventre grand ouvert. Piqué par cette insolite posture, Malko s’y engouffra à grands coups de reins. Très vite, Carol se mit à trembler, à gémir, avec de bizarres sanglots ininterrompus qui ne cessèrent qu’avec son orgasme. La jambe dressée vers le ciel étoilé retomba, s’appuyant au dos de Malko et la jeune femme soupira :

— C’était bon, mais ce n’est pas très confortable…

Ils se redressèrent. Au moment où elle remontait son slip, un Noir surgit de l’obscurité pour leur ouvrir la portière. Malko ne put faire moins que lui donner cinq pulas. En plus du spectacle.

Carol pouffa de rire. À peine dans la voiture, elle se pencha sur lui et entreprit de le remettre dans un état convenable. Visiblement, à ses yeux, la soirée n’était pas terminée. Elle avait presque achevé son œuvre quand ils franchirent le portail duGaborone Sun. Avant de suivre Carol, Malko récupéra discrètement le gros Browning glissé sous le siège de la voiture.

Dès qu’ils eurent pénétré dans la chambre, elle vint s’enrouler autour de Malko, et ses doigts trouvèrent le pistolet glissé sous la ceinture. Elle le soupesa, ses yeux verts brillèrent encore plus.

— Alors, vous êtes vraiment ce qu’on dit, murmura-t-elle.

Malko ne répondit pas, jeta l’arme sur le lit, et l’embrassa, la caressant à travers sa robe. Quand il s’attaqua à ses seins, elle se mit à gémir de plus en plus fort. Il voulut lui ôter sa robe, mais elle l’arrêta :

— Non, je préfère rester comme ça, c’est plus excitant.

Elle le poussa sur le lit et s’installa à genoux à ses pieds, reprenant Malko dans sa bouche. Un doigt s’insinua plus loin, dans une caresse particulièrement audacieuse, vrillante, qui lui arracha un sursaut de plaisir. Il continuait à lui malaxer la poitrine, faisant tomber une pluie de paillettes de strass, tordant les pointes, crispant ses doigts sur la chair tendre. La bouche ouverte, les yeux fous, Carol poussait des petits grognements de plaisir. La radio diffusait une sorte de musique folklo africaine, très sensuelle, très rythmée.

La robe de panthère sur les hanches, Carol enjamba Malko et s’empala sur lui. Puis, les bras tendus au-dessus de la tête, les mains nouées, elle se mit à fléchir le bassin de droite et de gauche, dansant sur le sexe qui l’empalait, une espèce de salsa érotique.

Lorsqu’elle sentit Malko à bout, les mouvements de ses hanches devinrent circulaires, presque hélicoïdaux, jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber sur lui avec son sanglot habituel quand elle le sentit se déverser dans son ventre. Comme un cobra las d’onduler devant son charmeur…

* * *

La chambre ressemblait à la scène duCasino de Paris, semée de paillettes, qui s’étaient incrustées également sur la peau de Carol et de Malko. Jusque dans les endroits les plus inattendus… À petits coups de langue, la jeune femme rousse était en train de débarrasser le membre de Malko de celles qui s’y trouvaient encore. Elle glissa alors dans son ventre le sexe fatigué de Malko et lui dit :

— Laisse-toi faire.

Couché sur le dos, il obéit. Les yeux fermés, le buste très droit, les mains posées à plat sur ses cuisses, Carol commença une gymnastique invisible et surprenante. Contractant rythmiquement les muscles de son vagin autour du membre qu’elle y avait fait pénétrer, elle donnait à Malko l’impression que des dizaines de doigts minuscules le massaient, l’agaçaient, le revigoraient. Au fur et à mesure que le sang affluait dans son sexe, la caresse des muscles secrets se faisait plus lente, plus appuyée.

Aucune fatigue ne pouvait résister à ce tam-tam.

— Où as-tu appris cela ? demanda-t-il.

— Le yoga, dit Carol. Attends, tu n’as pas tout vu…

Décidément, le yoga menait à tout.

Elle se souleva, estimant Malko assez revigoré. Puis, dans un mouvement inattendu, se dressa, les jambes jointes, verticalement, les pieds vers le plafond. Lentement, elle les replia derrière sa tête. Jusqu’à ce que ses genoux, qui se touchaient maintenant, atteignent le lit. Ses fesses, merveilleusement surélevées, offraient à Malko tout ce dont un homme peut rêver.

— Fais-moi l’amour maintenant, dit Carol. Comme tu veux.

Elle n’était même pas essoufflée de cette position acrobatique qui renforçait encore le désir de Malko.

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38

Affreux.