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– Va, Roland, va, dit le grand veneur en lâchant les rênes à son cheval, qui prit un trot allongé avec lequel on devait naturellement faire trois ou quatre lieues à l'heure.

Le cheval suivit encore quelque temps le boulevard, puis il donna tout à coup à droite, prenant un sentier fleuri qui coupait à travers la campagne.

Monsoreau hésita un instant pour savoir s'il n'arrêterait pas Roland; mais Roland paraissait si sûr de son affaire, qu'il le laissa aller.

À mesure que le cheval s'avançait, il s'animait. Il passa du trot au galop, et, en moins d'un quart d'heure, la ville eut disparu aux regards du cavalier.

De son côté aussi, le cavalier, à mesure qu'il s'avançait, semblait reconnaître les localités.

– Eh! mais, dit-il en entrant sous le bois, on dirait que nous allons vers Méridor; est-ce que Son Altesse, par hasard, se serait dirigée du côté du château?

Et le front du grand veneur se rembrunit à cette idée, qui ne se présentait pas à son esprit pour la première fois.

– Oh! oh! murmura-t-il, moi qui venais d'abord voir le prince, remettant à demain de voir ma femme. Aurais-je donc le bonheur de les voir tous les deux en même temps?

Un sourire terrible passa sur les lèvres du grand veneur.

Le cheval allait toujours, continuant d'appuyer à droite avec une ténacité qui indiquait la marche la plus résolue et la plus sûre.

– Mais, sur mon âme, pensa Monsoreau, je ne dois plus maintenant être bien loin du parc de Méridor.

En ce moment, le cheval se mit à hennir.

Au même instant, un autre hennissement lui répondit du fond de la feuillée.

– Ah! ah! dit le grand veneur, voilà Roland qui a trouvé ses compagnons, à ce qu'il paraît.

Le cheval redoublait de vitesse, passant comme l'éclair sous les hautes futaies.

Soudain Monsoreau aperçut un mur et un cheval attaché près de ce mur. Le cheval hennit une seconde fois, et Monsoreau reconnut que c'était lui qui avait dû hennir la première.

– Il y a quelqu'un ici! dit Monsoreau pâlissant.

(1846)

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE.