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[217] En italien, mo et issa. Mo est une abréviation de modo, «or, donc, maintenant»; issa, qui appartient au dialecte lucquois, signifie la même chose.

[218] Ils se trouvent alors dans la cinquième fosse. Comme il a déjà été dit (note 36), les fosses sont séparées entre elles par un éboulis de rochers qui forme comme une muraille continue ou comme un parapet. Les cercles concentriques étant disposés en escalier, la muraille ou le talus qui les limite offre une pente bien moins importante vers l'extérieur que vers l'intérieur.

[219] La sixième fosse du huitième cercle. Elle contient les hypocrites. Ils marchent lentement, le long de la fosse, portant de lourdes chapes de plomb dorées à l'extérieur.

[220] On prétendait que l'empereur Frédéric II punissait les coupables de lèse-majesté en les faisant envelopper dans une grosse feuille de plomb. On les mettait ensuite au feu, dans une chaudière, jusqu'à ce que le plomb fondu emportât par morceaux la chair du coupable. Il s'agit probablement d'une simple calomnie.

[221] Les Frères Joyeux appartenaient à l'Ordre de la Glorieuse Vierge Marie, fondé à Bologne en 1261, qui avait pour but la protection des faibles contre les puissants et la pacification des discordes civiles. On les appelait communément Joyeux ou Chapons du Christ, à cause de l'esprit je jouissance qui s'introduisit bientôt dans cet ordre. Catalano dei Malavolti (1210-1285), d'une famille guelfe de Bologne, et Loderingo degli Andalô (12107-1293), d'une famille gibeline de la même ville, furent ensemble podestats de Florence, pendant la trêve entre Guelfes et Gibelins (1266-1267). Ils furent accusés de partialité, et les troubles ne firent qu'augmenter pendant leur gouvernement.

[222] C'est à Gardingo, quartier central de Florence, que se trouvait la maison des Uberti, démolie après le départ des Frères Joyeux, par les Guelfes qui éliminèrent tout à fait les Gibelins de Florence; cf. note 93

[223] Le grand prêtre des juifs, Caïphe, qui conseilla la mort du Christ. Son beau-père, Anne, avait été le juge qui avait prononcé la sentence.

[224] La surprise dont témoigne Virgile n'est pas facile à expliquer. Certains commentateurs pensent que c'est parce qu'il n'avait pas vu les deux damnés, lors du premier voyage auquel l'avait obligé Erichto; mais les condamnés qu'il voit pour la première fois sont trop nombreux, pour que cette explication soit possible. D'autres (Della Giovanna) croient que c'est parce que le supplice de la croix est le seul genre de supplice qui ait été ajouté à ceux qu'il connaissait déjà. On remarquera que c'est la première fois que Virgile se laisse surprendre par une situation. Plus loin il est dit qu'il s'éloigne avec une certaine inquiétude – et l'on ne voit pas que celle-ci soit justifiée par ce qui suit.

[225] Au chant XX, 111, Malequeue avait expliqué à Virgile que le seul pont qu'il avait suivi jusqu'alors, pour traverser les fosses de la première à la cinquième, s'était effondré; mais qu'il y en avait d'autres plus loin, en état de servir. Maintenant, le Frère Joyeux lui fait comprendre que tous les ponts du sixième cercle sont effondrés: le diable avait donc menti.

[226] Le Verseau préside du 21 janvier au 21 février. Il signale pour nous le milieu de l'hiver. Il n'en était pas de même pour Dante et pour ses contemporains: à cause du décalage produit entre le calendrier et les saisons par l'approximation de 13 minutes par an, introduite par le calendrier de Jules-César (cf. Paradis, XXVII, 142), février se trouvait alors bien plus près de l'équinoxe de printemps qu'il ne l'est maintenant. C'est ce qui explique que Dante ne parle pas d'hiver, mais d'une saison plus clémente, entre l'hiver et le printemps. Les commentateurs modernes ne semblent pas l'avoir compris ainsi.

[227] Après avoir escaladé le talus qui marque la limite entre la sixième et la septième fosse, les deux poètes découvrent, en haut de ce talus, la continuation de la jetée qui se dirige vers le puits central, et dont la partie correspondant à la sixième fosse s'était effondrée.

[228] Les deux poètes traversent entièrement la septième fosse, avant de la visiter; en sorte qu'ils arrivent, sur la jetée, au point où elle enjambe le talus de séparation entre la septième et la huitième fosse. C'est là qu'ils s'arrêtent, pour descendre ce talus, sur la pente qui les ramène au fond de la septième fosse. Celle-ci est occupée par les voleurs, qui vivent mêlés à des serpents, soumis à des tortures et à des transformations diverses.

[229] Les noms de ces serpents sont pris de Lucain, Phar-sale, IX, 708-721.

[230] L'héliotrope est une pierre précieuse verte, à peu près pareille à l'émeraude; on croyait au Moyen Age qu'elle guérissait le venin des serpents et qu'elle rendait invisible.

[231] La construction de ces vers est remarquable par sa correspondance avec la description du Lévrier dont le poète attend le salut de l'Italie (Enfer, I, 103-105). Ce parallélisme n'est peut-être pas l'effet d'un simple hasard.

[232] Vanni Fucci, fils de Fuccio dei Lazzeri, de Pistoia, vola vers 1293, en compagnie de Vanni della Mona, notaire, et de Vanni Mironne, le trésor de la chapelle de Saint-Jacques, dans le dôme de sa ville. Plusieurs accusés furent torturés inutilement, l'un d'eux allait être pendu, lorsque Vanni della Monna confessa son crime et indiqua ses complices. Il fut pendu, en 1296; mais Vanni Fucci avait déjà pris la fuite. Cf. Peleo Bacci, Dante e Vanni Fucci, secondo una tradizïone ignota, Pistoia 1892. Dante semble l'avoir connu personnellement.

[233] Dante avait beau jeu en prêtant cette prophétie à Vanni Fucci, car tous les faits indiqués ici s'étaient produits entre 1300, date présumée du voyage infernal, et la composition du poème. Cela vient à dire que Pistoia chassera les Noirs, ce qu'elle fit en mai 1301, avec l'aide des Blancs qui dominaient à Florence. Florence changera de maître: allusion au retour de Corso Donati, chef des Noirs, ramené par Charles de Valois, à la Toussaint de 1301. La tempête qui jaillit du val de Magra, dans la Lunigiane, semble être le marquis Moroello Malaspina, chef des Lucquois et principal appui des Noirs de Florence; le Champ Picène a été identifié par Dante, d'une manière erronée, avec Pistoia; cette ville tomba, en effet, entre les mains des Lucquois et des Noirs florentins, en 1305-1306, ce qui signifia une des Noirs amère défaite pour les Blancs en général, et pour Dante en particulier: de là l'esprit de vengeance qui dicte la prophétie de Vanni Fucci.

[234] Geste obscène qui consiste à serrer le poing en introduisant le pouce entre l'index et le médius.

[235] Capanée, dont il a été question au chant XIV, 63-72.

[236] Cacus, fils de Vulcain; il avait été tué par Hercule, parce qu'il avait volé son bétail. C'est Dante qui en fait un centaure, car l'Antiquité le voyait comme un homme monstrueux, satyre à moitié. Son passé de voleur fait qu'il est à sa place ici; mais on ne sait pourquoi le poète lui imposa cette métamorphose, qui l'aurait dû placer avec les autres centaures, au septième cercle (chant XII).