Выбрать главу

[301] La première zone du cercle, ou Caïne, garde les traîtres à leurs familiers, qui sont enterrés sous les glaces jusqu'au menton.

[302] Le massif de Tambernic (it. Tambernicchi) n'a pas été identifié. Pietrapana, aujourd'hui Pania, est dans la région de Lucques.

[303] Le Bisenzo, aujourd'hui Bisenzio, est un affluent de l'Arno au-dessous de Florence. C'est dans sa vallée que se trouvent les châteaux de' Vernio et de Cerbaia, dont étaient geigneurs les comtes de Mangona. Alberto degli Alberti, comte de Mangona, fut père d'Alessandro degli Alberti et, je Napoléon degli Alberti, qui se partagèrent ces châteaux et qui combattirent férocement pour leur possession, jusqu'à se donner la mort réciproquement.

[304] Mordred, fils d'Artus de Bretagne, voulut tuer par trahison son père; mais celui-ci s'en rendit compte et le transperça d'un coup de lance par où, dit le roman de lancelot du Lac, les rayons du soleil passaient de bout en bout.

[305] Vanni dei Cancellieri, de Pistoia, dit Focaccia, qui tua par trahison son cousin, Detto dei Cancellieri.

[306] Florentin de la famille des Toschi, tua un neveu pour s'emparer de son héritage, mais fut découvert et exécuté.

[307] Alberto Camicione, de la famille gibeline des Pazzi de Valdarno, assassin de son parent Ubertino dei Pazzi.

[308] Carlino dei Pazzi, de la même famille. Il trahit les siens en livrant aux Noirs de Florence, pour de l'argent, son château de Piantravigne, avec beaucoup de Blancs qui s'y trouvaient.

[309] Les deux poètes passent insensiblement de la première à la seconde zone du dernier cercle. Cette seconde zone est occupée par ceux qui ont trahi leur patrie et qui sont punis comme les précédents, avec cette différence que leur visage n'est plus tourné vers le bas. Le nom de cette zone. Anténore, est mentionné plus bas; il vient d'Anténor, que certaines traditions anciennes représentent comme un traître qui ouvrit aux Grecs la ville de Troie et leur livra le Palladium.

[310] Bocca degli Abati, qui trahit les Florentins pendant la bataille de Montaperti (1260): il blessa le porte-enseigne de la cavalerie florentine et lui coupa le poignet qui portait le drapeau, ce qui fut le signal de la déroute des Florentins.

[311] Buoso de Duera, seigneur de Crémone avec le marquis Uberto Pallavicini. Il laissa passer, sans résistance, l'armée de Charles Ier d'Anjou, qu'il devait empêcher d'avancer en Lombardie (1265): on prétendit qu'il avait été acheté par les Français.

[312] Tesauro de Beccheria, de Pavie, abbé de Vallombreuse et légat d'Alexandre IV en Toscane. Après le bannissement des Gibelins de Florence (1258), il fut accusé de comploter avec eux et décapité, malgré toutes ses immunités.

[313] Gianni dei Soldanieri, Florentin, l'un des chefs gibelins, trahit son parti et se rangea du côté des Guelfes (1266). Ganelon est le plus célèbre des traîtres représentés dans les chansons de geste. Tebaldello degli Zambrasi, de Faenza, ouvrit sa ville aux Guelfes de Bologne (1280).

[314] Sur cette traduction, cf. B. Nardi, Là've'l cervel si giunge con la nuca, dans Nel mondo di Dante, Rome 1944, pp. 249-257.

[315] Tydée, l'un des sept rois qui assiégèrent Thèbes, fut blessé à mort par Ménalippe. Il réussit néanmoins à tuer son meurtrier et demanda sa tête, que lui apporta Capanée; dans un dernier effort, il planta ses dents dans cette tête, telle était sa rage contre son ennemi. Cet épisode est raconté par Stace, dans sa Thébaïde, chant VIII.

[316] Ce vers est l'écho de Virgile, Énéide, II, 3; cf. aussi la note 54.

[317] Ugolin della Gherardesca, comte de Donoratico, puissant seigneur de Pise, d'une famille gibeline, trahit son parti et fit le jeu des Guelfes. Il fut podestat de Pise en 1284; et ayant à 6'opposer à la ligue formée contre Pise par Gênes, Lucques et Florence, il obtint la paix en cédant aux derniers certains châteaux non identifiés – ce qui lui fut imputé comme une trahison. En 1285 il fut encore podestat, en compagnie de son neveu Nino Visconti, et ne fit rien pour le défendre lorsque celui-ci fut chassé, probablement parce qu'il aspirait au pouvoir personnel. L'archevêque de Pise, Ruggieri, l'un des chefs des Gibelins, le fit prisonnier par trahison, en feignant d'entrer en conférence avec lui; le faisant accuser de trahison, à cause des châteaux cédés à l'ennemi, il le fit enfermer dans une tour, en juillet 1288, et mourir de faim en mars 1289. Deux de ses fils, Gaddo et Uguiccione, et deux petits-fils, Nino dit Brigata et Ansel-muccio, eus par son fils Guelfo de son mariage avec Elena, fille naturelle du roi Enzo, furent enfermés avec lui et trouvèrent la mort dans les mêmes conditions; mais ils n'avaient sans doute pas l'âge tendre que leur attribuait le poète, se fondant sur une opinion qui semble avoir été courante à son époque. Ugolin est puni dans l'Anténore comme traître à la patrie, pour avoir cédé les châteaux; Ruggieri, comme traître politique, et en outre, pour avoir permis que des innocents meurent de faim, il sert lui-même d'aliment à la vengeance de sa victime.

[318] Trois familles gibelines de Pise, alliées de l'archevêque.

[319] Probablement Ugolin veut-il dire que ce fut en fin de compte la faim, et non pas la peine, qui mit fin à ses jours. Certains commentateurs ont interprété autrement: la faim l'emporta sur la douleur, au point qu'Ugolin tenta de s'alimenter avec la chair de ses enfants. Cette interprétation paraît exagérée, et a été répudiée par la plupart des commentateurs modernes. Il n'en reste pas moins que l'expression de Dante est équivoque; et nous ne sommes pas loin de penser que cette ambiguïté est voulue.

[320] Petites îles au sud de l'embouchure de l'Arno, non loin de Pise.

[321] La ville de Thèbes s'était rendue tristement célèbre par ses guerres civiles, et par le tragique destin de la descendance incestueuse d'Œdipe.

[322] La troisième zone du dernier cercle, la Ptolomée, réservée aux traîtres à leurs hôtes. Son nom vient probablement de Ptolomée, roi d'Égypte, qui permit la mort de son hôte Pompée.

[323] Albéric, fils d'Ugolin dei Manfredi, Frère Joyeux et l'un des chefs des Guelfes de Faenza. Insulté en public par son parent Alberghetto, il fit semblant de le lui pardonner et l'invita, avec son père Manfred, à un dîner, pour célébrer leur raccommodement. A la fin du repas, il dit:

«Faites venir les fruits!» C'était le signal convenu avec des sicaires, qui se précipitèrent sur Manfred et sur Alberghetto, et les tuèrent. «Les fruits de Frère Albéric» étaient passés en proverbe au XIVe siècle. Cet assassinat avait été perpétré le 2 mai 1285; il semble résulter de la relation de Dante que Frère Albéric vivait encore en 1300.