[79] Béatrice, fille d’Obizzo II d’Esté, se remaria à Galeazzo Visconti; mais Dante anticipe, car ce mariage est de juin 1300. Galeazzo fut chassé de Milan en 1302; et c’est pourquoi Nino dit que sa femme doit regretter son second mariage.
[80] Les Visconti de Pise portaient pour armes le coq, et Visconti de Milan, la guivre.
[81] Ce passage n’est pas clair, et embarrasse les commentateurs. Il ne saurait s’agir d’étoiles réelles, car on ne comprend pas comment elles disparaissent du matin au soi surtout lorsqu’elles tournent si près du pôle. Sans doute le poète n’avait-il en vue que le sens allégorique: les quatre étoiles qui apparaissaient le matin sont les quatre vertus cardinales, qui caractérisent la vie active; et les trois étoiles du soir sont les vertus théologales, foi, espérance et charité qui conviennent mieux à la vie contemplative.
[82] Fils de Frédéric Ier Malaspina, marquis de Villafranca, et petit-fils de Conrad Ier le Vieux. Le château de Villafranca s’élevait dans la région de Val di Magra.
[83] C’est-à-dire que les Malaspina s’étaient également distingués par leur magnanimité et par leur vaillance.
[84] Par elle il faut entendre sans doute la maison des Malaspina. L’identification n’est pas aussi évidente, pour ce qui concerne «le chef pervers», qui est peut-être le pape Boniface VIII.
[85] Sept ans ne passeront pas avant que tu ne sois l’hôte des Malaspina, dans la Lunigiane. Sur tout ce passage, cf. Dante e la Lunigiana , Milan 1909.
[86] L’Aurore. Amoureuse de Tithon, elle avait demandé à Jupiter de le rendre immortel comme elle, mais elle avait oublié de lui demander en même temps la jeunesse éternelle. L’interprétation exacte de tout ce passage est rendue difficile par l’absence d’indication sur l’endroit où blanchissait l’Aurore; il semble cependant qu’il faut comprendre que Dante se référait tout d’abord à l’heure italienne.
Cependant, ce n’est pas là la seule difficulté de ce texte, très diversement interprété par les commentateurs.
[87] Cela veut dire, sans doute, que l’Aurore se montrait à l’horizon avec la constellation ainsi désignée. Compte tenu de la saison (le printemps), cette constellation devrait être celle des Poissons (19 février au 21 mars), qui précède le Bélier (comme l’aurore précède le soleil, qui se trouvait alors dans le Bélier); mais la description qu’en donne Dante fait penser plutôt au Scorpion.
[88] Si l’on considère qu’en ce moment de l’année la nuit est à peu près égale au jour, les trois pas vers le jour doivent être les trois premières heures de la nuit. Si l’on admet que celle-ci commence vers six heures du soir, Dante veut dire qu’il était alors environ neuf heures du soir au Purgatoire; ce qui correspond (cf. la note 11) à six heures du matin, approximativement, pour l’Italie. Cette interprétation d’un passage particulièrement confus est possible, sans être tout à fait sûre.
[89] Allusion à la légende mythologique de Procné et de sa sœur Philomèle.
[90] Dante rêve ce qui lui arrive réellement: il est transporté en haut, sur la montagne du Purgatoire, par Lucie, qui n’est autre que la Grâce divine (cf. Enfer, note 27).
[91] Il était donc environ huit heures du matin.
[92] La marche blanche symbolise la contrition; la noire, la confession orale; et la rouge, la satisfaction par les œuvres. Le seuil en diamant symbolise la fermeté du confesseur.
[93] Les sept péchés capitaux, symbolisés par sept plaies; chacun d’eux s’effacera lors du passage à la terrasse correspondante du Purgatoire. Cf. G. R. Sarolli, Noterella biblica sui sette P, dans Giornale dantesco, 1957, p. 217-224.
[94] La cendre a la couleur de l’humilité.
[95] Les deux clefs du règne des cieux sont le symbole du pouvoir apostolique de l’Église. La clef d’argent représente l’autorité divine grâce à laquelle le prêtre absout; la clef d’argent est la science qui lui permet de peser et de juger les fautes, avant d’absoudre. La clef d’or est plus chère, parce que d’origine divine.
[96] L’absolution reste sans effet, si le pécheur retourne à son péché.
[97] Lors de l’entrée de César à Rome, L. Cecilius Metellus, tribun de la plèbe et gardien du trésor de Rome, qui était conservé dans un dépôt au-dessous de la Roche Tarpéienne, voulut s’opposer, mais inutilement. César le fit expulser, et la porte du trésor, ouverte par force, «gémit avec un grand bruit», selon Lucain, Pharsaîe, III, 154-155.
[98] Hymne de louange, composé par saint Ambroise.
[99] La première terrasse du Purgatoire, sur laquelle les orgueilleux cheminent accablés par d’énormes poids qu’ils doivent supporter.
[100] La première terrasse, qui fait tout le tour du mont, a une largeur comprise entre 5 et 6 mètres.
[101] «Voici la servante de Dieu» (Luc I, 38). Le premier haut-relief représente l’Annonciation, offerte ici, comme toutes les scènes suivantes, comme exemple d’humilité: c’est la vertu contraire au vice que l’on purge sur ce palier.
[102] Allusion à un passage de la Bible (II Rois VI: 6-7): Pendant le transport de l’arche, Oza, l’un des accompagnants, eut l’impression qu’elle se balançait dangereusement et voulut la soutenir: mais seuls les prêtres pouvaient la toucher, et Oza mourut sur place, victime de sa témérité. Dante, qui était partisan ardent de la séparation des pouvoirs, ne pouvait oublier cet exemple.
[103] Dans le même passage de la Bible, Michol reprochait à David de s’être exposé aux yeux de ses sujets dans la tenue d’un bouffon. Mais ce n’est là qu’un autre exemple d’humilité.
[104] D’après une légende médiévale, le pape Grégoire le Grand (590-604), touché par le renom de justice dont jouissait Trajan, et par sa damnation, avait réussi par ses prières à le faire ressusciter pour recevoir le baptême et le faire entrer au Paradis. Cette légende figure déjà dans la Viede Saint Grégoire par Paul Diacre, et se trouve expliquée du point de vue dogmatique par saint Thomas d’Aquin; voir aussi Paradis, note 286. Quant à la légende du jugement de Trajan en faveur de la veuve, elle est aussi racontée dans le Novellino, LXIX, et dans d’autres recueils du Moyen Age; cf. Alphonse Chacon (dit Ciaconius), Historia ceu verissima a calumniis multorum vindicata, quae refen Trafani animant precibus divi Gregorii a Tartareis cruciatibus ereptam, Rome 1576; G. Paris, La Légende de Trajan, dans Mélanges publiés par l’École des Hautes Études, Paris 1878, pp. 261-298.