[105] Le Jugement dernier.
[106] Humbert Aldobrandeschi, comte de Santafiore, d’une puissante famille gibeline de la maremme de Sienne, est mort dans la bataille de Campagnatico, en 1259. Sur les malheurs de ceux de Santafiore, cf. plus haut, note 58.
[107] Il marchait courbé, non seulement pour mieux voir et entendre, mais aussi pour se plier lui-même à la règle de pénitence, et pour se punir de son orgueil.
[108] Oderisi de Gubbio était un miniaturiste, mort probablement en 1299. De ses œuvres on ne connaît que deux missels à miniatures.
[109] Franco Bolognese était contemporain d’Oderisi. Vasari, qui parle des deux, le considère bien supérieur; mais il se peut qu’il se soit laissé influencer, dans son jugement, par la modestie tardive d’Oderisi, dans le poème de Dante.
[110] Giovanni Cimabue (12407-1302?) fut l’un des premiers à orienter la peinture occidentale sur des chemins différents de la typologie byzantine. Très admiré de son vivant, a gloire fut obscurcie par la réputation de Giotto di Bondone (1266?-1337): ce peintre, le plus illustre de son siècle, fut ami de Dante et auteur de son seul portrait authentique.
[111] Guido Guinzelli (12307-1276), dont il sera question plus loin (cf. la note 292), avait été supplanté, dans la mémoire des contemporains de Dante, par la gloire plus sûre de Guido Cavalcanti, ami du poète, dont il a déjà été question (cf. Enfer, note 89).
[112] Les commentateurs admettent d’une façon assez unanime que Dante pense à lui, en écrivant ceci: c’est sa propre gloire qui fera bientôt obscurcir celle des deux Guido qu’il vient de mentionner. Cette interprétation repose sur des bases bien frêles. Dante n’a fait jusqu’à présent que parler de l’oubli qui guette les artistes des générations précédentes, lorsqu’un autre artiste de la même catégorie le remplace dans la conscience du public. Franco Bolognese était très probablement plus jeune qu’Oderisi; Giotto était né environ vingt-cinq ans après Cimabue; et Guido Cavalcanti avait quelque vingt-cinq ans de moins que Guinizelli. Il est donc évident que Dante pense à un jeu naturel des générations qui se suivent et se remplacent. S’il en est ainsi, il n’aurait su se proposer lui-même comme remplaçant de Cavalcanti, qui était son contemporain et son ami. Ce qu’il veut dire, c’est que ce même jeu auquel il se réfère permet de supposer qu’en 1300 le remplaçant de Cavalcanti était déjà né, même s’il ne s’était pas produit encore. Ceci, sans tenir compte du fait que la preuve d’orgueil qu’on lui attribue, injustement à notre sens, se Place juste au moment où il devrait se repentir de son orgueil et faire preuve d’humilité.
[113] Provenzan Salvani, chef des Gibelins de Sienne après la victoire de Montaperti, et bientôt chef de tous les Gibelins de Toscane, fut fait prisonnier et décapité par les fl0rentins, dans la bataille de Valdelsa, en 1269. Il voulut devenir seigneur de Sienne, sans aucun droit, si ce n’est celui que lui conférait la force de son parti: c’est là le reproche que lui fait Dante.
[114] La grande place de la ville de Sienne.
[115] Mino dei Mini, fait prisonnier par Charles Ier d’Anjou, dans la bataille de Tagliacozzo. On demanda 10 000 florins pour son rachat. «La nouvelle en vint à messire Provenzano, et craignant pour son ami, il fit mettre une table couverte d’un tapis dans la place de Sienne, et assis là, il demandait modestement aux Siennois de l’aider dans ce besoin avec un peu d’argent, sans y obliger personne, mais demandant humblement leur concours; et les Siennois, voyant leur seigneur, qui d’habitude était très altier, les solliciter si doucement, s’en sentirent émus, et chacun l’y aida selon son pouvoir.» (Jacopo dellia Lana.)
[116] Tes concitoyens, les Florentins, en confisquant tes biens et en te bannissant de ta ville, t’obligeront de même à solliciter l’aide des autres: c’est alors que tu sauras ce que c’est que frissonner d’angoisse.
[117] Elle n’est devenue aisée qu’une fois purgée la peine des orgueilleux.
[118] Des exemples de superbe, gravés sur la route, font pendants aux exemples de modestie et d’humilité qui ornaient la paroi.
[119] Le premier des anges, Lucifer.
[120] Briarée, déjà mentionné (Enfer, XXXI, 98), avait pris part à la guerre des Titans contre les dieux, et avait été abattu par la foudre de Jupiter. Thymbrée est un surnom d’Apollon.
[121] Arachné s’étant vantée de faire des tissus plus fins que ceux de Pallas, celle-ci l’avait changée en araignée.
[122] Roboam, fils de Salomon et roi d’Israël, ayant traité durement et hautainement ses sujets, qui se révoltèrent, fut obligé de fuir pour se mettre à l’abri de leur poursuite.
[123] Alcméon tua sa mère Ériphyle, parce que celle-ci, en échange d’un collier, avait révélé à Polynice la cachette de son mari Amphiaraùs; cf. Enfer, note 193.
[124] Sennachérib, roi d’Assyrie, qui fit en vain la guerre à Ezéchias, fut massacré dans le temple par ses enfants.
[125] La sixième heure vient de passer: c’est l’heure qui correspond aujourd’hui à midi.
[126] Ce geste efface le premier des sept P inscrits sur le front du poète et prouve qu’il a fait pénitence dans le premier giron du Purgatoire; il en sera de même sur chaque terrasse.
[127] Rubaconte, qui portait ce nom d’après le podestat qui avait commencé sa construction en 1237, est le pont appelé aujourd’hui della Grazie, dans Florence «la sagement gouvernée», allant vers San Miniato a Monte. Naturellement, le qualificatif accordé à la ville est ironique! et les vers suivants le disent assez clairement.
[128] La montée qui conduit, par le moyen de l’escalier étroit, de la première à la deuxième terrasse du Purgatoire.
[129] La première des béatitudes évangéliques, promises par le Christ dans le Sermon sur la Montagne. Malgré le pluriel «des voix», il faut entendre que c’est l’angle seul qui chante; cet emploi n’est pas sans exemple.
[130] La deuxième terrasse circulaire du Purgatoire, réservée aux envieux: les pénitents restent assis, s’appuyant contre la montagne, les paupières cousues avec du fil de fer.
[131] On n’y trouve pas des représentations plastiques, comme sur la corniche et le long de la route, sur la terrasse précédente.
[132] Ces voix qui passent dans les airs offrent aux âmes pénitentes des exemples insignes d’amour du prochain: c’est la vertu dont les envieux ont le plus besoin.